Seul Dieu savait ce que je faisais au cimetière en ce moment, ou pas, je ne croyais pas en dieu de toute façon, avec tous ce qui se passait dans le monde, bref, j’avais atterri au cimetière en me baladant dans New Heaven, et je ne savais pas non plus pourquoi j’étais rentré dedans, sans doute que ça m’amusais, je n’avais jamais cru aux fantômes & tous les trucs dans le genre donc je n’avais rien à craindre, je me baladais entre les tombes, regardant les noms & en arrosant les fleurs trop fanés même si ça ne servait à rien. Je regardais les dates de naissance et de mort & m’amusait à compter le nombre d’années qu’ils avaient vécus. Je m’arrêtais devant une tombe, le nom « Everson » Mon sourire s’était effacé, la grande tragédie, le meurtre lors du mariage, bien sûr, je m’en fichais pas mal, enfin, J’avais entendu parler de cette tragédie mais je l’avais vite oublié, je n’y étais pas et ça m’est vite passé, mais là, tout me revenait, je n’étais pas spécialement triste, j’étais juste étonnée qu’une telle chose soit arrivée à New Heaven, cette petite banlieue tranquille sans trop de soucis.

C’est là que je vis une brunette dans un manteau noir arrivée près de la tombe où j’étais, je ne mis pas longtemps à reconnaître la très chère Judith Everson, la sœur de ce tueur, je savais que beaucoup de personne ne l’aimait pas à cause de son frère, mais moi, je m’en foutais, ce n’était pas elle la meurtrière après tout, elle avait une image collée à la peau « la sœur du tueur » Bref, elle arriva vers la tombe de son frère et je lui souris. « Tu veux entendre une histoire à deux balles ? PAN PAN » Oui je sais, cette blague n’était pas vraiment la meilleure étant donnée la situation mais je m’en fichais, on ne m’appelait pas Karen Eve Anderson pour rien.

Je savais très bien que mon sens de l'humour était loin d'être ... humoristique mais moi, ça me faisait rire, le truc qui dramatisait la chose était le fait que ma blague soit dite devant la tombe d'un tueur, pauvre Judith, je n'avais pas dit ça pour la blesser, juste parce que ça m'est venu, je n'avais aucune opinion sur cette fille, c'était une jeune femme comme les autres, rien de plus, rien de moins. « Ta blague était de mauvais goût...si tu veux bien m'excuser maintenant j'aimerais être seule ! » La première partie de sa phrase, je le savais, et ça me faisais rire, j'accepte, mais la deuxième partie de sa phrase, là, je n'étais pas d'accord, pourquoi devrais-je quitter le cimetière pour elle ? Je la regardais d'un œil de travers, comme si j'avais l'écouter, comme si j'allais faire ce qu'elle me demandait, je me rapprochais de quelques pas, posant mes deux mains sur mes deux hanches. « Oh non, je viens juste d'arriver » Je n'avais aucunes intention de partir, je me tournais vers la tombe du frère de cette chère Judith et je me mis à genoux, j'aimais bien faire du mal, je me sentais puissante, et c'était la seule chose qui m'empêchait de penser à ce qui me faisait vraiment mal, c'était le seul remède à mes problèmes. « Oh pauvre de lui, pourquoi as t'il fallut que tu partes si tôt » Gémissais-je en faisant semblant de pleurer, j'étais mauvaise actrice et je sur jouais légèrement, je m'arrêtais net et tourna ma tête légèrement vers Judith et je lui lançais un sourire similaire au sourire du chat volant dans Alice au pays des merveilles et je faisais bouger mes sourcils vers le haut. « Au fait, ton frère avait une bonne raison de tuer ce mec ou il était juste bargo ? » Je réalisais juste après que ce que j'avais dis était un peu brusque, c'est vrai, la pauvre tout de même, elle venait de perdre son frère, elle avait le droit à un minimum de compassion.

Je me sentais seule à ce petit jeu, quelqu'un manquait à la partie, Dana sans doute, ca aurait été tellement amusant, je n'avais rien contre Judith, c'était juste un petit moyen de m'amuser et de faire passer le temps, c'est un passe-temps comme un autre, on s'occupe comme on peux.

Je me sentais méchante, mais ça ne me déplaisait pas tant que ça, je me sentais puissante et ce n’était pas désagréable, je ne pensais pas à ce que Judith pouvait ressentir, elle avait perdu son frère après tout, je ne pouvais pas comprendre et je ne faisais aucun efforts pour essayer de me mettre à sa place, il faut dire que ce genre de choses ne m’était jamais arrivé, perdre un membre de sa famille, je ne savais pas ce que ça faisais, mais, en voyant Judith, je me dis que ce devait être dur, et supporter mes provocations devraient l’être. « Qu'est-ce que ça t'apporte de faire du mal aux gens...non dis moi parce que sincèrement j'aimerais entendre ce que ça fait que de faire souffrir les gens tu crois que y en a pas assez qui souffre t'es minable Karen! » Minable ? On me l’avait jamais faite celle là, je tournais ma tête vers la tombe de ce très cher meurtrier. Ce que ça m’apporte ? Pas grand-chose quand j’y pense, mais qu’est que c’est bon.

Judith me faisait de la peine, et c’était la seule qui me rendait comme ça, j’étais en train de l’attaquer sur quelque chose qui devait la toucher, son frère, la mort de son frère, mais je ne pouvais pas m’arrêter là, cela voudrait dire que je serais soumise et plutôt crever que ça. Malheureusement, j’avais commencé ce petit jeu, et je devais le terminé, et je m’excusais auprès de Judith d’un bref regard. « Tu ne connaissais pas mon frère, personne ne le connaissait alors au lieu de juger...dégage ça vaut mieux pour toi avant que je me charge de ton cas! » Là c’en était trop, elle commençait à devenir insolente, qu’est qu’elle était en train de me dire là ? Qu’elle comptait s’occuper de mon cas ? Elle croyait le faire peur ? Elle croyait m’effrayer ? Je serrais les dents ainsi que les points et me relevais doucement. Je m’approchais de Judith et me colla presque à elle. « C’est une menace ? » Je n’appréciais pas qu’on me parle sur ce ton.

Que devais-je faire maintenant ? Rester dans cette position, fixer Judith dans le blanc des yeux rn lui montrant la colère qu’elle venait de provoquer en moi, tourner les talons pour m’en aller ou m’excuser ? La troisième option me plaisait bien mais quelque chose m’en empêchait. Bon après tout, c’était Judith, nous dirons que c’est l’exception, je ne pouvais pas continuer sur ce terrain là, c’était trop dur pour elle, et malgré ce qu’on pourrait penser, j’avais un cœur et je savais pertinemment que je n’aimerais pas être a la place de la jeune femme brune. « Bon, je m’excuse ... » J’avais dis ça d’un ton froid, mais j’avais le mérite d’avoir pris l’initiative et de l’avoir fait de mon plein gré, sans que personne ne m’y oblige. Il m’avait fallu un courage phénoménal pour que ces trois mots sortent de ma bouche. Malgré mon ton froid, j’avais été sincère, mais je ne comptais pas me justifier ou développer, ce genre d’excuse suffisait amplement.