Highway to Heaven
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L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb'

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MessageSujet: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptySam 8 Mai - 21:40

Ce n’est qu’aux environs de vingt-une heure, les mains de nouveau lavées de toutes traces, que j’avais franchis la porte du bar ; soit huit heure et dix minutes après mon ancienne heure habituelle de beuverie. Je m’assis au bar, répugné à l’idée de prendre un bain de foule. Si j’aime maitriser un troupeau, je n’aime pas m’y promener. Les gens se frôlent, se bousculent, se touchent, s’échangent leurs microbes en même temps que des banales formules de bonjour ou d’excuses. Je ne supporte pas l’odeur humaine, l’odeur de la transpiration, de labeur mais aussi d’hypocrisie suprême.
Instinctivement, mes doigts pianotaient lentement le zinc alors que mon regard parcourait les lieux, attendant patiemment mon verre. Rien ne retenait véritablement mon attention ou bien j’y mettais de la mauvaise volonté. Les deux étaient envisageables avec moi. Agacé par la situation, sous l’effet d’une perpétuelle surtension j’ai remonté mes manches jusqu’aux coudes, souffrant de la chaleur que dégageait une telle masse d’individus. Ce n’est qu’après avoir fini d’une traite mon second verre que je sentis un regard me brûler par son intensité. Je fis doucement tourner mon verre vide, m’amusant des reflets dansant qui apparaissaient sur le zinc, distinguant la jeune femme du coin de l’œil. Je continuais mon petit jeu sans lui accorder le moindre regard, sachant pertinemment qu’il s’agissait de February et que j’allais avoir des ennuis si je m’adressais à elle. Je recommandais un verre de whisky avant de me tourner enfin vers elle. Nos regards se sont croisés, perdus l’un dans l’autre puis j’ai haussé un sourcil avec cette étrange envie de rire avant de me désintéresser, du moins d’apparence. Certes, j’ai souvent de la compagnie le soir mais c’est souvent par dépit mais ce soir je n’étais pas décidé à bouger de moi-même. Malgré ma mauvaise volonté, je fis savoir au barman que je payais la consommation suivante de la demoiselle avant de passer ma main dans mes cheveux, n’ayant que faire de l’image physique que je pouvais renvoyer aux autres. Personne ne peut radicalement changer. Ce soir je ne finirai pas soûl, j’aurai juste légèrement bu.

La rumeur des conversations parasitait ma concentration et par la même occasion mes réflexions auxquelles je dus mettre fin pour laisser mon esprit vagabonder d’un vent purement fictif. Je commandai une fois de plus un verre sans montrer les moindres signes d’ivresse. L’alcool ne m’atteignait qu’à forte dose et pour cause, je résistais parfois trop à mon goût, comme dans beaucoup de domaines. Brutalement je fus coupé et comme un animal qui sent le feu, je tournai vivement la tête vers elle, lui assenant un regard insistant. Je savais que la suite des évènements ne pourraient en aucun cas être bonne si je me laissai aller à un état de stupeur léger, engendré par la boisson ; surtout en présence d’une telle femme. Deux sentiments s’affrontent à sa vue : une haine sourde et une peine sans limite. Beaucoup de gens me soufflent que c’est de sa faute si j’en suis là mais je continus de ne rien voir, ou de ne rien vouloir remarquer du moins. Elle s’est vue traité de tous les noms et elle m’a arraché plus d’une grimace de dégoût mais mon comportement va au-delà de tout bon sens. Cette fois-ci je ne touchai pas à mon verre, conscient d’être au bord du précipice et que je n’ai le choix qu’entre la chute ou me faire dévorer par les loups. J’optai pour les loups, qui avec un peu de chance, allaient se trouver une autre proie à éventrer.

Je pinçai les lèvres, n’ayant toujours pas bougé de ma place sans pour autant détourner mon regard. Je ne cherchais ni à la faire rappliquer, ni à la laisser s’imaginer que je la fuis. Je me contentai, en vérité, simplement de garder une distance de sécurité respectable, qui serait forte utile pour ma santé mentale. J’ai tout perdu. Il ne me restait plus que le cynisme avec un être pareil. Je daignai enfin à me lever pour m’asseoir à côté d’elle, me demandant sincèrement ce qu’elle fabriquait là et pourquoi elle n’était pas dans le bar en face. Je croisai son regard bleu un instant puis détournai la tête, feignant l’indifférence avant de soupire et m’adresser à elle.

BOBBY Ça fait toujours autant plaisir de te voir. Tu cherches quoi ce soir ? Déclencher la jalousie de deux hommes mariés que tu auras charmé ? Soûler un jeune dépressif ? Pervertir une âme faible ou tout simplement me pourrir la vie encore une fois ? Après tout, on sait tous que tu as un don inégalable pour être une peste de la pire espèce. Je la regardai à nouveau dans les yeux, toujours déchiré entre la rancune et la faiblesse. T’en fais pas, j’ai pas besoin de toi pour m’enfoncer ce soir. Rentre chez toi.
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February S. Bouwmeester
February S. Bouwmeester
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyDim 9 Mai - 9:45


    L'alcool noit la raison, pas les souvenirs
    « February S. Bouwmeester & Bobby H. Jenkins »

    L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' Sujetkatebobby


    Lorsque je pénétrais dans le bar, il était l’heure du repas pour le citoyen de New Heaven modèle. Certains passaient à table, d’autre couchaient les plus petits de la fratrie, ou bien mettait toute la famille devant le film du dimanche soir, mais en prévenant tout le monde que le lendemain il y avait cour, et qu’il serait bientôt l’heure d’aller se coucher. Mais moi, je commençai seulement la nuit. J’avais appris à me lever et à aller travailler avec la gueule de bois, et toutes mes soirées étaient composées d’amusement, de boisson, de drogues et de sexe. Ma vie était bien triste, c’est ce que vous pensez ? Détrompez vous, je suis bien plus libre que vous, sombre crétin avec vis gosses et vos maris et femmes. Moi je suis jeune, belle, et libre. February Bouwmeester, entrant dans un bar, quoi de plus logique ? Mais non, je n’étais pas chez moi, au Station, voila ce qui fait l’originalité de la scène, la partie amusante de la soirée ne commençais pas maintenant, puisque j’étais ici pour m’entretenir avec le patron de la bicoque. De façon purement professionnelle. Je n’avais jamais encore rencontré l’ennemi, et c’était le moment...

    Je reniflai l’air avec dédain. Même si on pouvait clairement sentir la cigarette, rien qu’au parfum qui flottait dans la pièce, je pouvais me rendre compte que je n’étais pas chez moi. L’air que l’on pouvait respirer au Station avait un singulier arôme de péché. Ici, c’était... Chaleureux... Je ne pouvais pas le croire... Mais heureusement, comme partout où j’allais, et j’aimais retrouver cette sensation, lorsque je pénétrai dans la pièce, tout les regards se tournèrent vers moi. Certain une ou deux secondes seulement, comme pour chaque nouveau venus, certain s’attardant sur ma silhouette un peu plus longtemps, et ce qui ne me lâchait du regard que quelques minutes après mon entrée. Il faut dire que ce soit, j’étais plutôt provocante. Je ne cherche pas à dire que c’était quelque chose de rare, mais ce soir, j’étais on ne peut plus remarquable. Un pantalon en cuir noir moulant, avec les bottes assorties montantes comme il le faut, un débardeur noir moulant également, une veste en cuir de la même couleur que le reste de ma tenue, et mes cheveux blonds, seule touche colorées, relevés en un chignon à l’air défait pourtant étudié à la boucle près pour laisser apparaître la petite fourche rouge et noir tatouée derrière mon cou. Oui, provocante, je l’étais jusqu’au bout de mes ongles. Je m’assis sur un tabouret face au barman, avant de lui demander à voire le patron. Et il n’était pas là. Et bien merde, je m’étais donné tout ce mal pour rien... Enfin, tout ce mal, j’avais fait l’effort de traverser la route quoi et faire quelques mètres, sur mes bottes en cuir à talons haut... Je m’apprêtais à quitter le bar, quand m’appuyant sur le comptoir pour me relever mon regard se posa sur un homme assis au comptoir lui aussi, et seul. Bobby. Combien de temps cela faisait-il que nous n’avions pas été aussi proches, l’un de l’autre, à seulement deux ou trois mètres. Mes yeux restèrent sur lui pendant un moment avec insistance, et il finit par tourner la tête. Nos yeux se trouvèrent un instant, pendant lequel un flot de souvenir tous plus agréable les uns que les autres remontèrent, puis il mit fin à ce contact. Un sourire aux lèvres, un air désintéressé, je connaissais assez Bobby pour savoir qu’il luttait contre lui-même. Finalement, j’allais peut être commencer à m’amuser plus tôt que prévu. Lorsque quelque secondes plus tard, le barman vint vers moi, me demandant ce que je prendrai. Et puis quoi encore, je n’allais pas consommer chez l’ennemi, leur donner mon argent. Et c’est exactement ce que je lui répondis. Il m’informa que c’était le jeune homme quelques mètres plus loin, le même que celui qui luttait pour ne pas venir me rejoindre, qui m’offrait ma consommation. Un sourire illumina mon regard, et je demandai au serveur de me donner la même chose qu’à Bobby. Je portai le verre à mes lèvres quelques secondes plus tard. Whisky. Parfait. Je sentis un regard insistant sur moi, et je tournai la tête vers Bobby. Il ne pouvait donc pas s’empêcher de me dévorer des yeux ? Bobby m’avait traité de tous les noms, mais il m’appartenait, et toujours, je dis bien toujours, il me reviendra. Bobby et moi étions fait pour coucher ensemble, un point c’est tout, et lui il était fait pour me désirer. Moi plus que toutes les autres. Finalement, il se leva pour se placer à côté de moi. Je pouvais à présent même entendre sa respiration. Mes yeux bleus-verts cherchèrent les siens, et je le vis détourner son regard. Bien, je le troublais toujours autant.

    Ce que je ne voulais pas m’admettre, c’est que malgré tout, moi aussi je désirais Bobby bien plus que je ne désirais les autres hommes. Ce n’était pas de l’amour, je ne le pense pas, j’étais incapable d’aimer d’un amour sincère et sans borne, non, c’était juste une alchimie parfaite. Et j’étais bien obligée d’admettre que de l’avoir si près de moi ne me laissait pas indifférente.


      BOBBY_Ça fait toujours autant plaisir de te voir. Tu cherches quoi ce soir ? Déclencher la jalousie de deux hommes mariés que tu auras charmés ? Soûler un jeune dépressif ? Pervertir une âme faible ou tout simplement me pourrir la vie encore une fois ? Après tout, on sait tous que tu as un don inégalable pour être une peste de la pire espèce. T’en fais pas, j’ai pas besoin de toi pour m’enfoncer ce soir. Rentre chez toi. Je ressentis un pincement au cœur inexplicable. Je me fichais d’être détestée, et ces mots n’auraient pas du me blesser. Et pourtant je l’étais. Dans mon orgueil, mais pas seulement. J’étais une peste oui, mais je ne voulais pas que Bobby me voit seulement de la sorte. Il est ce qui avait le plus ressemblé à un petit ami dans ma vie, et nous avions passé des très bon moments tout les deux, et je ne pouvais pas accepter que lui, me haïsse. Mais au moins, cela voulait dire qu’il m’aimait surement encore. La haine et l’amour sont si proches à ce qu’il parait, chez Bobby chez plus que quiconque.

      FEBRUARY_ Bobby, je suis contente de te revoir. Malgré tout ce que vous pouvez penser à propos de ma personne, je ne mentais pas. J’étais totalement sincère et sans artifice lorsque je prononçais ces paroles. Ma main se perdit dans mes cheveux, et mes yeux sur le visage de Bobby. Je ne suis pas toujours là pour t’enfoncer, contrairement à ta manie de croire que je suis la source de tout tes maux. Et aujourd’hui je souhaite juste passer un bon moment avec toi. Si c'est pour me lancer tes sarcasmes à la figure que tu es là, alors toi aussi tu peux t'en aller...


Dernière édition par February S. Bouwmeester le Mar 28 Juin - 0:27, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyDim 3 Oct - 3:42



'These foolish games
Always end up in confusion
I'll take you back
Just to leave you once again'
L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' 1276901078

Ce soir-là, Feb’ était particulièrement… visible. Elle avait apparemment prévu de s’amuser, dans une nouvelle soirée de débauche. Je ne pouvais pas lui reprocher cela ; après tout, à quoi ressemblaient mes journées, sinon à la dépravation la plus totale ? Mais comme à chaque fois que je voyais les regards d’autres hommes s’attarder sur elle, je sentais comme un pincement au cœur. Ils n’avaient pas le droit de la désirer ; j’aurais voulu qu’elle n’appartienne qu’à moi. Mais February n’appartenait à personne. Et elle me possédait totalement. Elle en était consciente, en usait. Et j’étais sous son emprise. Prisonnier.

Lorsque le serveur offrit le verre de whisky à Feb, je lui jetai un discret regard en coin ; elle souriait. De satisfaction. Un sourire triomphant. Avait-elle seulement conscience que ce simple sourire me faisait souffrir ?
Mes lèvres s’étirèrent de nouveau en un sourire pseudo-désintéressé. Mais j’avais besoin d’être près d’elle. Cela faisait trop longtemps que je n’en avais pas eu l’occasion, depuis mon accident en fait. Deux mois, deux longs mois. Résigné, je pris mon verre et la rejoignis. Je l’attaquai comme je pouvais, par de bien faibles mots. Ils exprimaient à la fois le fond de ma souffrance, mais aussi ma véritable angoisse ; qu’elle me laisse seul. J’avais besoin qu’elle soit avec moi, dussé-je me tuer à petit feu à cause d’elle.

    FEBRUARY_ Bobby, je suis contente de te revoir. Elle se passa la main dans les cheveux ; qu’essayait-elle de faire ? De me séduire ? Elle savait qu’elle n’avait pas besoin de cela pour que je sois fou d’elle. Oui, fou. J’en perdais la raison. Je ne perçus pas la sincérité de son ton, trop occupé à broyer de sombres pensées. Je ne suis pas toujours là pour t’enfoncer, contrairement à ta manie de croire que je suis la source de tous tes maux. Et aujourd’hui je souhaite juste passer un bon moment avec toi. Si c'est pour me lancer tes sarcasmes à la figure que tu es là, alors toi aussi tu peux t'en aller...


Je la dévisageai, lessivé. Je ne pris pas le temps de réfléchir, et répliquai :

    BOBBY_Si l’un de nous deux doit partir, je crois que c’est toi, Feb’. Je bus mon whisky d’une traite. Tant pis, je finirais bourré ce soir. Comme à chaque fois que je la voyais. Je braquai de nouveau des yeux pleins de rancune et de désir refoulé dans les siens, d’éthers souillés. Mais tu as raison, passons un…bon moment, comme c’est si souvent le cas. La rancœur était tenace et nettement perceptible dans mon ton.


'I died in my dreams
What's that supposed to mean?
Got lost in the fire
I died in my dreams
Reaching out for your hand
My fatal desire'

J’avais envie de répondre à chacune de ses phrases, mais je m’en abstins. A quoi bon se disputer une fois de plus. Cela ne m’aiderait pas – au contraire. Et on savait tous les deux que je serais le seul à en souffrir. Enfin, c’est ce que je pensais du moins.
Je me rendais bien compte qu’elle me manipulait, qu’elle se jouait de mes sentiments. On m’avait prévenu, on avait essayé de me détourner d’elle. Je réussissais, lorsque j’étais tout seul dans mon studio miteux d’Apple Street, à décider de ne plus rien avoir à faire avec elle. Et chaque fois que je la voyais, je replongeais. Rechute d’amour, ça existe ça ?

Je commandai un nouveau whisky et allumai une cigarette, sans la regarder. Mais je sentais son regard peser sur moi. Finalement, je pris la parole, d’un ton faussement détaché :

    BOBBY_Alors, quoi de neuf, depuis la dernière fois ? Elle savait que je m’en fichais éperdument, que je voulais juste la serrer dans mes bras, et souffrir à nouveau…


Ma question sous-entendait : comment est ta vie, sans moi ? Mais la réponse était évidente. February n’avait pas besoin d’un alcoolique à sa botte. Je me haïssais d’être aussi dépendant à celle qui prenait plaisir à me faire souffrir. Mais l’alcool me permettait de relâcher la pression, d’appréhender les choses différemment…
Je ne pouvais détourner le regard de ses yeux si purs, si beaux dans leur hypocrisie… Enfin, je portai mon verre à mes lèvres, et tournai la tête vers le comptoir, silencieux. L’alcool commençait tout juste à faire effet. Bien. Cela ne pourrait que m’aider, ce soir…

Depuis l’accident, bien des choses avaient changé. Ne plus voir Feb’ m’avait permis de voir comment serait ma vie sans elle. Pas si mal, finalement. Karen m’avait un peu tenu compagnie, j’avais mis tout mon cœur dans mon travail, et j’avais lâché la drogue cette fois, je l’espérais, définitivement. Je ne voulais pas faire comme après chaque nouvelle rupture avec elle, à savoir ne penser qu’à elle, et courir m’excuser auprès d’elle. Mais comme à chaque fois, je serrais les dents pour ne pas me laisser submerger par mes sentiments. D’ailleurs, tant de haine se mêlait à l’amour que je commençais à me demander si je ne devenais pas tout simplement fou. Mais j’étais bien trop lucide, malgré l’alcool…
J’avais l’impression que ma gorge était sèche, mais je me donnais l’apparence de celui que rien n’affecte, qui tourne tout au sarcasme. Des sarcasmes, j’en avais plein en réserve, mais à quoi bon les utiliser ? Il fallait que je me libère…


'Just one big lie
Such a perfect illusion
I made you mine
Just to hurt you once again'



[hj : je ferai mieux la prochaine fois =) ]
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyDim 3 Oct - 8:52

Je ne pouvais m’empêcher de l’observer, de chercher une quelconque trace d’un quelconque changement depuis la dernière fois que nous nous étions trouvés aussi prêts l’un de l’autre. Je ne voulais pas en trouver, je refusais ne serait-ce que l’idée que Bobby ne devienne un jour un étranger pour moi. Parce que cela voudrait dire que d’une part je perdrais cet emprise que j’avais sur lui, qui me permettait de le ramener vers moi dès qu’il fuyait, mais également parce que j’avais appris à aimer, euh qu’est ce que je dis, à apprécier ce Bobby. J’aimais cette sensation d’être en terrain connu dans nos échanges, qu’ils soient verbaux ou même autre, et j’aimais avoir l’impression de le connaitre par cœur lorsque mes mains se posaient sur lui, quand je me trouvais dans ses bras. Et malgré tout ce que je voulais bien avouer, je trouvais en lui quelque chose que je ne trouvais pas chez mes autres amants. Je ne saurais pas dire quoi...

    « Si l’un de nous deux doit partir, je crois que c’est toi, Feb’. » Je le fixai du regard pendant un moment sans lui répondre. J’essayai de savoir où il en était dans sa tête, toujours à la recherche d’un quelconque changement. Mais non, ses yeux trahissaient toujours la même tristesse, et le même désir que lorsqu’ils se posaient sur moi. « Mais tu as raison, passons un…bon moment, comme c’est si souvent le cas. » L’ironie était palpable dans sa voix. Que c’était hypocrite. Rien ne le forçait à revenir vers moi, si c’était si terrible de passer la soirée à mes côtés. C’est vrai que j’étais connue pour ça tiens, quelle torture de passer le nuit avec moi... Si j’avais détourné les yeux de lui, maintenant que je m’apprêtais à lui répondre, je me perdis à nouveau dans la contemplation de se iris d’un si beau bleu, à faire tomber toutes les adolescentes comme des mouches. « On sait tous les deux que t’as en réalité aucune envie que je me tire. J’ai pas raison ? Parce que si c’est réellement ce que tu souhaites, je me lève, je traverse a nouveau ce bar en sens inverse et dans moins d’une minutes je serais sortie de ton champ de vision et tu feras ce que tu veux de ta soirée. Tu n’as qu’un mot à dire... »

Je ne le quittai pas des yeux, avec comme un air de défi peint sur le visage. Je ne savais même pas comment je réagirais si il me demandait réellement de m’en aller. Est-ce que je le ferais où bien était-ce juste des mots ? Même moi je ne le savais pas. Je n’avais jamais été rejetée de la sorte, et encore moins par Bobby, si bien que je ne pouvais même pas prédire comment je me sentirais, quels seraient mes sentiments. Je pense qu’on pouvait prédire sans vraiment trop se tromper que le rejet ne serait pas un sentiment que j’apprécierais particulièrement si je le rencontrais un jour. Je n’étais pas pressée que cela arrive, mais je ne risquais pas grand chose ce soir non ? Le Bobby que je connaissais n’allait pas me rejeter moi quand même ? Je ne voulais pas m’admettre que me faire rejeter par Bobby serait pire encore pour moi que si c’était n’importe qui d’autre. Et oui, encore une des choses que je ne m’expliquait pas, comme ce pincement au coeur dès qu’il m’envoyait des reproches criants de haine au visage.

Dans un geste lent et avec une douceur contrôlée, comme pour ne pas l’effrayer, j’avais approché ma main de son visage, avant de la poser sur sa joue délicatement. Quelques secondes, avant de la retirer d’un air las, et de la laisser retomber sur mon verre.

    « Et moi qui osais encore penser que tu passais de bons moments avec moi... Ma compagnie t’es donc devenue si désagréable que ça depuis la dernière fois ? Parce qu’il fut des époques où tu te plaignais pas si ma mémoire est bonne... » Et elle l’étais, ce n’étais que de la pure rhétorique, je ne faisais que jouer, je savais très bien dans quel état d’esprit se trouvait Bobby en ce moment même.

Je l’observai commander un nouveau Whisky. C’était son combien-ème de la soirée ? Je ne savais pas vraiment, puisqu’il était accoudé au bar depuis bien plus longtemps que moi, mais une chose était sûre, c’est que c’était pas vraiment très recommandé lorsqu’on est quelqu’un qui se rend aux alcoolique anonymes. Comment ça comment je le savais ? Je me tenais au courant, c’est tout, n’y voyez aucun harcèlement ou curiosité mal placée. Je savais plus ou moins ce que j’avais à savoir sur Bobby. J’avais besoin de me tenir au courant, parce que d’une certain manière, tordue je vous l’accorde, ça me permettait de la garder dans ma vie même lorsque nous n’étions plus ensemble, mais surtout de rester dans la sienne. Pas une seule fois après une rupture je n’avais eu l’impression que c’était réellement finit, qui sait comment je réagirais si c’était le cas. Il ne me regardais pas, comme s’il avait peur que le fait de plonger ses yeux dans les miens à lui seul le fasse replonger. Mais il avait envie de replonger, une partie de lui en tout cas en avait envie, et je le savais.

    « Alors, quoi de neuf, depuis la dernière fois ? » Qu’est ce qu’il cherchait réellement à faire avec ce genre de phrase ? A rompre la glace entre nous ? Non il savait très bien qu’avec moi il n’avait pas vraiment besoin. A se donner une contenance ? C’était bel et bien possible. La dernière fois... Ça datait d’ailleurs, c’était rare que nous restions sépares si longtemps, sans se fréquenter ne serait-ce qu’une nuit ou deux. Il n’avait pas besoin de poser ce genre de questions, il savait comment je menais pas vie, et il était le mieux placé pour savoir que j’avais certaines habitudes difficiles à changer. « Je m’ennuie de toi. J’ai pas vraiment eu de mal à te trouver une flopée de remplaçants, mais.... » Mais quoi ? Mais aucun n’est toi ? Mais aucun ne sait me retenir comme toi tu sais le faire ? Je ne me rendais pas compte que j’avais bien failli sortir quelque chose du genre. Rien qu’en y pensant, j’avais envie de me frapper. Comment je pouvais ne serait-ce qu’avoir des pensées aussi stupides ? Ce n’était pas moi ce genre de réflexion, et pourtant j’avais bien failli le dire, sans que cela ne soit un quelconque calcul de ma part, sans que cela ne soit vraiment conscient. Je laissai ma phrase en suspens, sans vraiment réussir à cacher le fait que j’avais été quelque peu ... déstabilisée. « Mais c’est ta vie à ce qu’on raconte qui semble être devenue passionnante... Tu joues le parfait citoyen, et tu semble même me préférer une petite lycéene... Oups, ça m’avait échappé...


Dernière édition par February S. Bouwmeester le Ven 29 Avr - 7:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyLun 4 Oct - 5:18

Je tirai une bouffée de tabac, malgré le regard noir du serveur. Je m'en fichais royalement. Je cherchais tout d'abord à me donner une contenance, mais aussi à occuper mes mains, pour les éloigner un peu de mon verre de whisky, qui me narguait.
Quand je lui répondis, Feb' me fixa sans ciller pendant un très bref instant, instant durant lequel j'eus le temps de culpabiliser sur mes propos. Je la haïssais, mais je l'aimais tant que les insultes qui coulaient naturellement de mes lèvres sonnaient faux dès qu'elles voyaient le jour. Elle répliqua :

    FEBRUARY_On sait tous les deux que t’as en réalité aucune envie que je me tire. J’ai pas raison ? Parce que si c’est réellement ce que tu souhaites, je me lève, je traverse à nouveau ce bar en sens inverse et dans moins d’une minute je serai sortie de ton champ de vision et tu feras ce que tu veux de ta soirée. Tu n’as qu’un mot à dire...


Cette fois, c'en était trop. Elle me défiait, elle s'en amusait, parce qu'elle était persuadée que je resterais à sa botte toute ma vie, que je n'avais aucune volonté propre et qu'elle pouvait me manipuler comme un pantin. Elle se trompait. Ces quatre années avaient été une souffrance perpétuelle pour moi ; il fallait que ça cesse. On m'avait prévenu, et, lors de mon accident, j'avais ouvert les yeux. Je la fixai froidement, et, d'un ton glacial, articulai :

    BOBBY_Casse-toi, Feb'. Et sors de ma vie.


Ça y est, je l'avais dis. J'eus envie de rajouter « ça fait mal, hein ? » mais je me tus, savourant intérieurement ma victoire sur moi-même. Qu'est-ce que ça te fait maintenant, Feb', d'être abandonné par le seul imbécile qui ne t'avait jamais repoussée ?



Je rouvris les yeux, que j'avais fermés une fraction de seconde. C'est ainsi que la situation aurait dû se passer. Mais je n'avais pas encore la force de rejeter celle qui avait occupé toutes les fibres de mon être durant quatre longues années autrement que dans mes pensées. Je m'apprêtai à répondre quelque chose lorsque dans un geste délibérément doux elle me caressa la joue, un très bref instant. Une éternité. Les deux parties de mon âme se menaient un duel sans merci ; celle tout entière dévouée à Feb' avait envie de prendre sa main dans la mienne, de lui parler, de m'excuser... mais l'autre, impitoyable, me força à rester figé, avec dans les yeux un mélange d'incompréhension et de douleur. Elle n'avait pas le droit de me faire ça. Bon sang, pourquoi prenait-elle plaisir à me reconquérir, à chaque fois qu'elle me perdait ?
Je répondis tout de même :

    BOBBY_Et tu sais qu'un jour ou l'autre, je dirai ce mot, Feb'. Et ce jour-là, je serai libre.


Je n'arrivais pas à croire que j'avais prononcé ces paroles. Elle sonnaient étrangement dans ma bouche ; mais c'était toujours la même chose : je lui disais des horreurs, ou je la rejetais, et quelques jours après, on se retrouvait comme si rien ne s'était passé. Ma propre faiblesse me révoltait.
J'inspirai de nouveau la fumée, avant d'expirer lentement.

    FEBRUARY_Et moi qui osais encore penser que tu passais de bons moments avec moi... Ma compagnie t’es donc devenue si désagréable que ça depuis la dernière fois ? Sa compagnie m'était toujours désagréable. Parce que même aux moments où je l'aimais le plus, je savais que ce serait éphémère ; j'étais toujours comme un enfant qui savait que son jouet préféré lui serait retiré. Sauf que Feb' était bien plus qu'un jouet pour moi. Parce qu’il fut des époques où tu te plaignais pas si ma mémoire est bonne...


Elle savait parfaitement bien qu'il appréciait toujours de passer du temps avec elle, même un aveugle s'en serait aperçu. Mais, encore une fois, il fallait qu'elle insiste, qu'elle lui demande de confirmer... comme si ça changeait quoi que ce soit...
Je finis mon whisky cul-sec, comme pour me donner du courage, et répliquai sèchement :

    BOBBY_Tu ne comprends donc pas ? Les choses ont changé, Feb'. Et il serait peut-être temps que tu changes, toi aussi.


Était-ce l'alcool qui lui permettait de dévoiler quelques-unes de ses douloureuses pensées, ou avait-il réellement changé, depuis son accident ? Sans doute un peu des deux. Il se sentait vraiment différent, et pourtant, dès que ses yeux s'étaient posés sur Feb', il avait ressenti exactement la même chose qu'avant... Si seulement il avait pu ne pas la voir pendant quelques mois, peut-être aurait-il su tirer un trait sur elle. Mais le destin ne lui laissait pas cette chance, et, après deux mois de liberté, il la voyait de nouveau. N'aurait-il donc jamais de répit ? Mais désirait-il seulement ce répit ?

A sa question futile, qui ne visait qu'à changer de sujet, elle répondit :

    FEBRUARY_Je m’ennuie de toi. J’ai pas vraiment eu de mal à te trouver une flopée de remplaçants, mais.... Et voilà qu'elle recommençait. Bien sûr, il savait qu'elle l'avait vite remplacé, il n'en avait pas douté une seconde, mais à quoi lui servait-il de le formuler aussi crûment ? Pourquoi fallait-il qu'il soit tombé amoureux d'un monstre ? Mais c’est ta vie à ce qu’on raconte qui semble être devenue passionnante... Tu joues le parfait citoyen, et tu sembles même me préférer une petite lycéenne...

    BOBBY_
    Tu t'ennuies de moi ? Je suis sûr que tu retrouveras vite un nouveau jouet... Mais moi, je ne joue aucun jeu. Quant à Karen, c'est une amie. Une notion qui t'échappe peut-être. Arrête de faire semblant d'être jalouse, c'est exaspérant.


Depuis quand est-ce que ma vie l'intéressait ? Elle voulait encore me pourrir, peut-être même aller crier partout que j'entretenais une relation ambigüe avec une mineure... Elle était capable de tout.
Il était temps d'attaquer. De faire mal. De la faire autant souffrir que je souffrais jour après jour. Mais je savais que je n'y arriverais jamais. Parce que February était insensible, et parce que personne, à mes yeux, ne pourrait jamais souffrir autant que moi par amour.

    BOBBY_Les hommes te convoitent, Feb', ils veulent que tu leur appartiennes. Tu les attires, rien de plus ; mais que feras-tu, le jour où les rides creuseront ton visage d'ange, où ta beauté se flétrira ? Ils te piétineront, ils t'écraseront... Puis, pour enfoncer le clou, j'ajoutai froidement : Ce jour-là, je cracherai sur ton corps, Feb'.


Prononcer ces mots me faisait mal. Mais si seulement j'arrivais à lui ouvrir les yeux... si seulement elle voyait que moi seul pouvait l'aimer et la rendre heureuse... si elle pouvait abandonner sa vie de débauche...
Je me ressaisis. C'était une utopie ; rien ni personne ne pourrait la raisonner. Elle était indomptable, mais la vie saurait le lui faire payer.
Quant à ma dernière phrase, elle était bien sûr fausse ; plus elle serait rejetée des autres, et plus je me rapprocherais d'elle. Mais la tournure tenait lieu d'ultimatum ; soit elle ouvrait les yeux maintenant, soit elle me perdait à jamais. De nous deux, c'était moi qui avait le plus à craindre, car rien ne me disais qu'elle avait ne serait-ce qu'une once de sentiments positifs à mon égard. Non, je n'étais qu'un jouet de plus entre ses mains, son jouet favori peut-être, mais un pantin quand même. Un corps sans âme.



[hj : pas le temps de me relire, j'espère que ça ira ^^]
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February S. Bouwmeester
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyLun 4 Oct - 9:59

Je le regardai allumer sa cigarette alors que même moi je n’ignorais pas que dans le bar concurrent du mien qu’était le Trick or Treat, il était interdit de fumer. C’était une abération, je suis totalement d’accord, dans le mien on sentais de sacrées doses de tabac et pas seulement dans l’air, et pour un pub, je trouvais ça complètement normal. Non mais quelle idée d’interdire le tabac quand même ? Encore la drogue je pouvais comprendre. Oui j’en vendais, oui j’étais moi même une camé, mais j’étais ps stupide, je savais que c’était illégal, et je comprenais très bien que tout les gérants ne soient pas aussi ... ouverts d’esprit à ce sujet là que moi. Mais le tabac ? Où était le plaisir de se retrouver autour d’un verre de whisky si on ne pouvait pas se griller une clope en même temps je vous le demande...

J’observai Bobby fermer les yeux. Non mais est-ce qu’il envisageait sérieusement là en ce moment même de me demander de partir ? S’il avait les yeux ouverts, il aurait pu voir sur mon visage de la surprise, et même une certain appréhension. Qu’est ce que je raconte, s’il avait les yeux ouverts, je n’aurais rien laissé transparaître de tout ça. Je ne pouvais me le permettre que parce que je savais qu’il ne me voyait pas. Je m’étais construit une carapace d’une telle solidité qu’il était souvent difficile de savoir ce que je pensais, ce que ressentais. Ce que j’ignorais c’est que cela me déservait avec Bobby. Si seulement il avait pu savoir qu’il n’était pas juste un jouet, à quel point il comptait à mes yeux, m’aurait-il traité de la sorte ? Comme si j’étais un monstre ? Bien sur moi même je n’étais pas consciente de tout ça.

    « Et tu sais qu'un jour ou l'autre, je dirai ce mot, Feb'. Et ce jour-là, je serai libre. » Ce qu’il me disait était criant de vérité, mais ce n’est pas à lui que j’en voulais, c’était à moi. Pourquoi me direz vous ? Pour les deux sentiments qui m’habitaient là, en ce moment même. Ce soulagement, qu’il ne m’ai pas rejetée, et cette forme de tristesse que m’inspirai la dureté de ses mots. Ce n’était pas moi ça, je n’étais pas une faible non de dieu ! Je ne ressentais rien et c’était très bien comme ça, c’était souffrir que de s’attacher, Bobby en était l’exemple vivant. Je pris alors l’air plus détaché possible, même si j’étais consciente que ce n’était pas vraiment une grande réussite... « Tu feras bien ce que tu voudras... »

Lorsque ma main s’était attardée sur sa joue, il s’était contenté de me fixer, de ce regard froid. En tout cas c’est ce que j’y voyais moi de la froideur. Finalement peut être qu’il avait changé, que je ne lui faisait plus l’effet que je lui faisait autrefois. C’est ce sentiment de doute qui m’avait poussé à retirer ma main rapidement. Peut être un peu trop rapidement d’ailleurs pour qu’il ne se rende pas compte de ce sentiment d’incompréhension qui m’avait traversé pendant quelques seconde. J’espérai qu’il était trop occupé avec ses pensées pour se préoccuper des miennes.

Après que j’ai enchainé, je l’observai boire son Whisky cul-sec. Oui il avait de sérieux problème d’alcool, mais je n’y était pour rien. Ses problèmes dataient d’avant notre rencontre. Je ne savais pas exactement ce qu’il l’avait fait sombrer dans le passé, mais une chose était sure, je n’avais rien provoqué. Sur que de me voire boire n’avait pas du aider Bobby, et que ce que j’avais pu lui faire pouvait lui avoir donné envie de boire, mais je n’étais pas la source du mal... C’est comme la drogue, il en achetait déjà à mon entreprise qui était encore à l’époque entreprise de mon père avant que l’on ne se rencontre. Alors oui, lorsque nous passions la soirée ensemble, il avait pu m’arriver de l’inciter à boire, à prendre n’importe quoi, mais il ne faisait pas non plus tout ça contre son gré. Je n’étais pas la source de tous ses problèmes comportementaux quand même merde !

    « Tu ne comprends donc pas ? Les choses ont changé, Feb'. Et il serait peut-être temps que tu changes, toi aussi. » Est-ce que moi je lui avais demandé une seule fois en quatre ans de changer pour moi ? De quel droit décidait-il que je n’étais plus assez bien pour lui, ou plutot qu’il était devenu trop bien pour moi ? Il se targuait d’avoir changé alors qu’il en était déjà à au moins son troisième verre de Whiksy ? Je ne voulais pas que les choses changent bon sang, pourquoi les gens étaient-ils trop bornés pour comprendre ça ? J’avais toujours eu une peur panique du changement. Ma vie me plaisait comme elle était. Je ne voulais pas commencer à ressentir quelque chose pour Bobby, et pourtant c’était le cas, je ne voulais pas abandonner ces habitudes qui faisaient qui j’étais. Mon ton se durcit, j'étais tout de suite moins amusée et plus sur la défensive. « Je ne vois rien qui aie changé pourtant. » Et oui, j’avais parlé en jetant un regard ostensible à son verre, qu’il venait de terminer cul sec.

Etais-ce égoïste que de demander à Bobby de rester le même ? Après tout il pouvait s’en aller non, ça ne me blesserait pas, et je saurais le remplacer ? Pourquoi je n’arrivait plus à penser de la sorte ? C’était ainsi que les choses auraient du fonctionner. Je n’aurais pas du sentir ce manque étrange lorsqu’il n’étais pas dans les parages...

    « Tu t'ennuies de moi ? Je suis sûr que tu retrouveras vite un nouveau jouet... Mais moi, je ne joue aucun jeu. Quant à Karen, c'est une amie. Une notion qui t'échappe peut-être. Arrête de faire semblant d'être jalouse, c'est exaspérant. » Cette fois ci je ne laissai que quelque secondes s’échapper, avant de lui répondre, presque immédiatement donc. « Et si c’était le cas, si j’étais réellement jalouse, qu’est ce que te dirais ? » Je ne savais pas vraiment ce que je ressentais. En tout cas une chose étais sûre, je n’aimais pas que cette gamine tourne autour du lui, je voulais qu’il n’appartienne qu’à moi, et oui, moi aussi... QUOI ? Non mais qu’est ce que je racontais ?! J’avais envie de me frapper là maintenant tout de suite ! « Je ne joue pas non plus Bobby. » Susurrant son prénom comme pour me tester, j’avais néanmoins retrouvé un ton sérieux, et j’étais sincère. En tout cas je pensais l’être, je n’avais pas l’impression de jouer moi.

Non mais plus sérieusement revenons sur ce que je venais de dire. Comme ça, comment je pouvais penser qu’il était ne serait-ce possible que je sois jalouse ? Je ne m’en rendais compte qu’à présent, que oui cela me déplaisait de ne pas être la seule femme à lui tourner autour - parce qu’il pouvait dire ce qu’il voulait, cette gamine n’avait rien, mais absolument rien innocent, même si lui n’avait pas ce genre de relation en tête - cela me déplaisait de ne pas être la seule femme qui habite ses pensées. Je n’avais jamais ressentit ce genre de chose auparavant. Si je me permettais de ne pas être fidèle à Bobby et de le tromper sans vergogne, c’était bien parce que moi je n’exigeais pas qu’il me soit fidèle, et que je ne voyais pas pourquoi lui il exigerait. Non non non, je ne pouvais pas commencer à être jalouse, je ne voulais même pas savoir ce que le mot « jalousie » signifiait !

    « Les hommes te convoitent, Feb', ils veulent que tu leur appartiennes. Tu les attires, rien de plus ; mais que feras-tu, le jour où les rides creuseront ton visage d'ange, où ta beauté se flétrira ? Ils te piétineront, ils t'écraseront... Ce jour-là, je cracherai sur ton corps, Feb'. » Je restai sans voix. C’était le mot. J’étais comme une accidentée de la route, en état de choc. Ma bouché était restée légèrement entrouverte et mes yeux ne pouvait quitter les siens, qui à cet instant précis, n’exprimaient que froideur et mépris. Je ne savais même pas comment réagir, ses mots s’étaient frayé un chemin pour atteindre directement mon cœur, comme jamais je n’avais été touchée. Je le détestais pour ce qu’il me disait, j’avais envie de le frapper et de lui faire aussi mal que ce qu’il venait de faire, mais je me haïssait également d’être touchée. Je voulais me punir d’être aussi triste, parce que j’avais le sentiment d’être vulnérable.

Et chose aussi rare qu’innatendue venant de ma part, ni une, ni deux mais trois larmes roulèrent sur mes joues.

Ce qui me donna envie de me frapper, encore une fois. Je n’étais pourtant pas masochiste habituellement. Sans savoir comment réagir, et vu que de toute façon il était bien trop tard pour que Bobby ne se rende pas compte que je pleurais, je les laissai couler sans chercher à les essayer. Mais je déglutis, et je me ressaisis. February Scarlett Bouwmeester ne pleurait pas. Mon visage se durcit, je cherchais avant tout à trouver une contenance et à masquer ma peine, et comme le seul moyen que je connaissais pour ça était de me renfermer et de paraître dur, moqueuse et cynique...

    « La question se pose pas, vu que de toute façon on est tout les deux d’accord pour dire que je mourrai bien avant que cela n’arrive » Et petite référence également à tout ces donneurs de leçon qui me criait haut et fort que je finirais par me tuer avec la vie que je menais. Peut être que c’était mieux, je n’avais pas envie de vivre ce que Bobby avait décrit.

Comme je sentais que quelques larmes luttaient encore pour franchir la barrière de mes yeux, je me levai, avant d’attraper ma veste assez brusquement, et de tourner le dos à Bobby avant de m’éloigner rapidement. J’essuyai mes yeux d’un revers de la main. C’était finis, plus jamais Bobby ne verrait une larme couler sur mon visage, je venais de m’en faire la promesse. Prendre la fuite n’étais peut être pas la bonne solution, mais c’était la seule que j’avais trouvé pour le moment.


HJ : Et comment que ça va, t'as vu comment tu m'as inspirée ? ;D




Dernière édition par February S. Bouwmeester le Ven 29 Avr - 7:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyMer 6 Oct - 7:22

Je ne parvins pas à décrypter le regard que me lança Feb' lorsque je lui dis qu'un jour, j'aurais la force et le courage de l'abandonner. En revanche, lorsqu'elle me répondit, sa voix était étrange. Comme si.... non, c'était impossible... comme si je l'avais vraiment touchée... STOP ! Il fallait que j'arrête de me faire du mal inutilement. Je n'arriverais jamais à tirer un quelconque sentiment d'elle, autre que de l'orgueil. Mais qu'est-ce que je pouvais l'aimer...

    FEBRUARY_ Tu feras bien ce que tu voudras... S'il n'y avait pas eu ce minuscule vacillement dans sa voix, j'aurais eu mal. Mal parce qu'elle avouait qu'elle se fichait de notre avenir commun, parce que mes sentiments n'avaient pas d'importance à ses yeux, parce qu'elle disait cela alors qu'elle savait que ce jour ne viendrait peut-être jamais. Mais voilà, il y avait un doute qui subsistait dans mon esprit fragilisé ; était-ce juste que February avait peur que je lui échappe ? Durant ces quatre longues années, nous avions appris à nous connaître, et même si je ne l'aimais pas, j'aurais tout de même une sorte de nostalgie si on me disait que je ne pourrais plus jamais la voir. Peut-être qu'elle se sentirait juste dépossédée d'un bien qui ne lui était pas précieux, mais qui, par principe, devait rester sien. A moins que je n'aie juste imaginé cette hésitation dans sa voix ; c'était tout à fait possible, après tout, elle n'avait dit qu'une toute petite phrase, et j'espérais tant trouver en elle un quelconque sentiment envers moi que mon désir pouvait me tromper.


Quand je bus mon verre cul-sec, espérant quelque part une réaction chez Feb', elle se contenta de m'observer. J'aurais presque préféré qu'elle me prenne la tête en me faisant la morale ; au moins, cela aurait montré qu'elle s'inquiétait pour moi. Oh, bien sûr, j'étais assez grand pour savoir ce qui était bon pour moi...mais la première cause de mon alcoolisme était presque effacée ; c'était Feb' qui me forçait plus ou moins consciemment à boire, à présent. Lorsque nous passions des soirées ensemble, elle était la première à me proposer une boisson ou un joint, mais surtout, ses infidélités me menaient directement au bar. Et chaque fois que je la revoyais, après une nouvelle rupture, j'avais l'impression d'étouffer, et je voulais juste penser à autre chose. Oublier. L'alcool était un remède à beaucoup de choses...

J'hésitai un moment sur une éventuelle réponse ; que pouvais-je bien dire ? Elle se fichait de nous... d'ailleurs, il n'y avait pas de « nous », il n'y en avait jamais eu. Mais dans mon cœur, il y avait bien un « elle ». Et ce « elle » prenait toute la place dans mon âme et dans mes pensées.
Je me contentai donc de la fixer, les yeux dans les yeux, le regard impassible, comme pour déchiffrer ses pensées et ses émotions. La plupart du temps, quand je faisais cela, je me heurtais à un mur invisible ; Feb' s'était érigé une façade de froideur et d'impassibilité qui s'était épaissie au fil du temps. Au bout de quatre années passées en sa compagnie, il aurait dû la connaître mieux que quiconque, mais même lorsqu'il croyait percevoir quelque chose sous son masque, il se demandait s'il avait rêvé, ou si, au contraire, elle avait fait exprès de lui faire croire à un sentiment particulier, feint.

Lorsque je lui parlai du changement, voulant ainsi dire qu'elle devait, selon moi, se remettre en question, je crus voir une lueur de colère ou, en tout cas, d'agacement, passer furtivement dans ses yeux d'azur le plus pur. Et, pour une fois, il savait ce qu'elle pensait. Feb' n'aimait pas le changement ; elle en avait peur. Elle n'avait pas changé depuis des années, et ce ne serait sûrement pas lui qui la ferait changer. Et, comme d'habitude, elle se cacha derrière un masque de fer et du sarcasme.

    FEBRUARY_Je ne vois rien qui ait changé pourtant. Le regard qu'elle lança à mon verre ne m'échappa pas. C'était facile de m'attaquer sur mon addiction à l'alcool. C'était petit. Parce qu'elle savait que je n'y pouvais rien, et que, pire, je m'étas résigné à cette évidence. Je n'essayais même plus d'arrêter, malgré les séances du cercle des alcooliques anonymes. Cette fois, je m'énervai. L'alcool commençait à me monter à l'esprit, et je n'eus pas peur de répliquer :

    BOBBY_Alors soit tu es aveugle, soit tu es idiote. Ce qui revient au même. Quand tu arriveras à décoller tes yeux de ton nombril, on pourra peut-être discuter.


Et vlan... Oula, Feb' s'était dédoublée... j'avais un peu forcé la dose de whisky. Écœuré, je me passai la main sur le visage ; j'étais las. Tous les soirs, je ressentais ce même écœurement dû à l'alcool, qui, au fond, n'avait rien d'agréable ; et pourtant, je ne pouvais pas m'en passer. C'était...frustrant. Je resongeai à ce que je venais de dire ; j'y étais peut-être allé un peu fort. Comme à chaque fois que Feb' me poussait à bout. Enfin, sans l'alcool, je n'aurais sans doute pas parlé aussi crûment, mais il y avait toujours l'alcool ; et quand ce n'était pas l'alcool c'était la drogue. En même temps, il était grand temps que February ouvre les yeux sur son propre égocentrisme. Si elle continuait sur sa lancée, elle finirait seule et haïe. Oui, c'était plutôt bien parti ; les hommes l'adoraient (elle était gratuite, elle) et les femmes la détestaient (par jalousie ou par dégoût) ; quand elle serait vieille, plus personne ne l'aimerait. Sauf moi.

C'est fou ce qu'amour et haine pouvaient être liés... J'aurais tué pour elle, je me serais tué ; et à chaque fois que je la voyais, comme un adolescent, mon cœur ratait un battement, et je n'étais plus totalement maître de mes actions ; c'était sans doute aussi pour cela que je buvais autant en sa compagnie, pour avoir une « bonne excuse », en quelque sorte. Et pourtant... et pourtant tout en moi détestait la voir se rapprocher de moi. Peut-être que j'avais juste peur. Ou que je l'aimais trop...

    FEBRUARY_ Et si c’était le cas, si j’étais réellement jalouse, qu’est ce que tu dirais ? La rapidité avec laquelle elle répondit me surprit. Elle me testait sans doute. Pourquoi me mettais-je alors à envisager cette possibilité ? Dans ma tête, j'imaginais la scène : si Feb' me disait qu'elle était jalouse, je lui dirais... qu'est-ce que je lui dirais au fait ? C'était tellement...improbable ! Inimaginable ! Et surtout, impossible... Je revins sur terre. Il fallait que je cesse de me bercer d'illusions ; February n'avait aucune raison d'être jalouse d'une autre femme, surtout d'une adolescente comme Karen. Elle était belle, séduisante, sûre d'elle, et sa forte personnalité attirait tous les hommes. Alors à quoi jouait-elle ? Était-ce juste qu'elle refusait qu'une de ses proies lui échappe ? Je ne comprenais rien... je ne la comprenais jamais vraiment, de toute façon.
    J'hésitai, puis répondis :


    BOBBY_Si tu me disais que tu étais jalouse... Je ne te croirais pas. Et de toute façon, ce n'est pas près d'arriver, je me trompe ? J'aurais peut-être dû lui répondre vraiment ce que j'aurais pensé... C'était le moment ou jamais de lui montrer que je tenais à elle, même si elle s'en fichait éperdument : Si tu veux tout savoir, je t'aurais dit que Karen n'est et ne sera jamais ce que tu es pour moi depuis quatre ans.


Je n'aimais pas avoir à dévoiler les sentiments, ou en tout cas à les formuler ; je n'étais pas doué pour ça. Mais de toute façon, elle savait ce que je ressentais pour elle, et si je voulais qu'elle change un jour d'attitude, il fallait bien que j'y mette aussi du mien.

    FEBRUARY_ Je ne joue pas non plus Bobby. Il n'y avait rien à faire, la façon dont elle prononçait mon prénom me donnait toujours des frissons. Pourquoi fallait-il que j'aime celle qui était la moins susceptible de recevoir mon amour ?


Je la dévisageai un instant, incrédule, avant de me rendre à l'évidence : elle était sincère. Elle n'avait pas l'impression de me manipuler. Dommage, ce n'était pas mon cas. Je soupirai, avant de répondre :

    BOBBY_Si tu le dis... mais alors explique-moi l'intérêt de sortir avec moi, et de voir ensuite plein d'autres hommes dans mon dos... si ce n'est pas pour t'amuser, franchement, à part choper le sida, ça ne t'apporte rien... 


Ma tête tournait. Je repoussai mon verre, et écrasai ma cigarette directement sur le comptoir, pendant que le barman me tournait le dos. Au fond, que Feb' attrape le sida lui donnerait une bonne leçon... mais il ne pouvait souhaiter cela à personne, et encore moins à la femme qu'il aimait.

Lorsque je l'attaquai pour la dernière fois, je m'attendis à une réplique cinglante. J'attendis. Elle ne vint pas. La bouche entrouverte, le regard fixe, Feb' semblait...ahurie. Oups. En même temps, elle l'avait cherché. Tant mieux si cela pouvait être un électrochoc pour elle.
En revanche, la suite me plut beaucoup moins. Pour la première fois depuis que je la connaissais, je vis les yeux de Feb' s'embuer, et plusieurs larmes rouler sur ses joues sans qu'elle tente de les arrêter. Ma froideur s'effondra en même temps que son masque. Feb' pleurait... était-ce seulement possible ? Je ne l'aurais pas crue capable de pleurer pour qui que ce soit... mais pour moi, c'était juste irréel. La culpabilité me consuma : je l'avais vraiment blessée, je l'avais fait souffrir. Je l'avais souhaité tant de fois... et pourtant, en cet instant précis, je me sentais au moins aussi mal qu'elle, si ce n'est plus. Comment avais-je pu seulement penser ces insultes ? Et les formuler ?
J'aurais préféré mourir immédiatement plutôt qu'assister à ce triste spectacle. Faire pleurer la femme que j'aimais n'avait rien d'une victoire pour moi, malgré le caractère exceptionnel de la chose. Je me dégoûtais moi-même d'avoir pu faire une telle absurdité.

Mon impassibilité mêlée de cynisme disparut, et sur mon visage se dessina toute l'horreur que m'inspirait mon geste. Hésitant quant à la conduite à adopter, je la regardais, figé dans la stupéfaction, tentant de trouver les mots qui pourraient la réconforter. Mais je n'en eus pas le temps.
En effet, elle reprit rapidement des traits durs et dit, sardonique :

    FEBRUARY_ La question se pose pas, vu que de toute façon on est tout les deux d’accord pour dire que je mourrai bien avant que cela n’arrive. Pour une fois, je lui pardonnais cette attitude pseudo-désinvolte. Elle se protégeait, de la douleur, de moi ; pour la première fois, elle devait se protéger de moi. Et cela, je ne me le pardonnerais jamais.


Bouche bée, je la regardai se lever et prendre sa veste, dans une sorte d'état second. Une seule pensée traversa alors mon esprit : « Et merde... ». Je me levai à mon tour, et, en quelques pas, la rattrapai. Elle était dos à moi. Après une brève hésitation, j'enserrai doucement son ventre (sa taille quoi) de mon bras droit, et la ramenai vers moi. Dans un souffle, je murmurai alors :

    BOBBY_Pardonne-moi, Feb'... Je ne pensais pas ce que je disais, tu le sais... Je serai toujours là pour toi, avec toi, quoi qu'il advienne... Parce que... parce que je t'aime, Feb'...


Je l'aimais, oui, je ne pouvais en douter à présent... de la voir si fragile renforçait encore les sentiments que j'avais pour elle. Bien sûr, je le lui avais déjà dit, malgré ma fierté ; mais depuis combien de temps n'en avais-je pas eu l'occasion ? Je l'avais blessée, et j'avais conscience que de dire cela ne ferait peut-être qu'empirer la situation. Mais j'avais ressenti le besoin irrépressible de le lui dire. Quant au « Je ne pensais pas ce que je disais », c'était en partie vraie... il était vrai que j'avais un certain mépris pour elle, mais pas à ce point, et ce qui était sûr, c'est que je ne l'abandonnerais jamais. Du moins, ce jour-là, j'en étais persuadé.
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyJeu 7 Oct - 4:45

    « Alors soit tu es aveugle, soit tu es idiote. Ce qui revient au même. Quand tu arriveras à décoller tes yeux de ton nombril, on pourra peut-être discuter. Et vlan, j’avais le droit aux insultes apparemment ce soir. Bobby avait des périodes, il lui arrivait de me haïr comme il lui arrive de revenir à genoux s’excuser. Et que cela soit bien clair, je n’avais jamais particulièrement apprécié de le voir se ridiculiser de la sorte. Je ne prenais pas vraiment de plaisir malsain à le faire tourner en bourrique, si cela n’avait dépendu que de moi, j’aurais préféré que l’on ne se dispute pas violemment comme on savait très bien le faire, qu’il ne me dise pas toutes les horreurs qui lui passaient pas la tête, que l’on ne se sépare pas et qu’il n’ait pas à revenir vers moi à genoux à chaque fois pour s’excuser. Alors oui bien sur, il était sur que jamais vous ne me verrez moi, être celle qui revenait excuser. Pour l’instant ce n’étais jamais arrivé... De toute façon que cela soit avec Bobby, ou même lorsque j’étais plus jeune avec Ellen et mon père, je n’avais jamais reconnu avoir eu tort sur quoi que ce soit. Et puis quoi encore, on avait sa fierté ou on ne l’avait pas, et dans mon cas je crois que je n’avais plus besoin de démontrer que j’en avais assez pour plusieurs même.

Quoi qu’il en soit je ne lui répondis pas. Je savais forcément qu’on allait engueuler, et j’étais fatiguée de toute ça, je n’en avais pas envie, comme je le lui avais dit au tout début de notre conversation.
Je voyais dans son regard qu’il commençait à avoir sérieusement trop forcé sur l’alcool. Je le sentais à son haleine aussi d’ailleurs. Non pas que les odeurs d’alcool me dérangent, vous ne me ferez pas dire ce que je n’ai pas dis ni même pensé. Je ne fais que constater, c’est tout. Et Bobby sentais sérieusement l’alcool à plein nez. Mais j’aurais été mal placée pour lui faire la morale. Même si ce soir je n’avais bu que le verre que Bobby m’avait offert, et même si ce soir exceptionnellement j’étais donc sobre, ce n’étais pas vraiment tout le temps le cas. Ah, bein voila, preuve de plus pour moi que je n’étais pas responsable de son alcoolisme, je n’avais rien bu, rien proposé à Bobby, et si seul le fait de me voir le poussait à boire, alors là je n’y étais pour rien, c’était lui qui avait un problème psychologique.

Si Bobby pensait que je ne savais pas ce qu’on pensait de moi dans la ville et de ce qu’il en était de la nature des motivations des personnes qui s’intéressaient à moi, il se trompait. Je savais très bien que j’avais pas de grande chance de trouver une seule personne féminine qui pouvait me voir à New Heaven, par jalousie ou tout simplement à cause d’une question d’atteinte aux bonnes mœurs, et je savais que pratiquement tous les hommes qui chauffaient mes draps ne s’intéressaient à rien d’autre qu’à mon corps. J’en étais consciente. Mais comme il se trouve que moi même j’avais pris la décision il y a bien longtemps que jamais je ne m’attacherai à quelqu’un (décision qui d’ailleurs par sa faute et contre mon gré était de plus en plus compromise...), certains diront que c’était une technique pour m’éviter de souffrir, d’autres penseront tout simplement que je n’ai pas de coeur, et bien laissez moi vous dire quelque chose : j’en avais rien à faire de ce que les autres pouvaient penser. Et comme je l’avais de toute façon déjà dit à Bobby, je vivais dans le présent, sans penser à ce qu’il se passerait quand je vieillirais, parce que de toute façon je savais parfaitement qu’il y avait peu de chance que je dépasse un jour l’âge qu’Ellen avait à sa mort. Ouais environ 45 ans, c’était déjà dur de me projeter dans le futur jusque là, alors plus loin... J’aurais une chance folle si j’étais pas morte d’une overdose, d’un cancer du poumon ou d’une quelconque MST d’ici là. Ca ne servait à rien de penser à ce qu’il serait dans vingt ans, puisque j’étais sure à 80% que je ne serais plus là pour regretter quoi que ce soit.

Certes cela pouvait paraitre étrange comme façon de penser. J’en ai conscience. Mais je ne voulais pas vieillir, me marier, avoir des enfants, je ne voulais pas mourir dans mon lit après une longue vie bien remplie, ça c’était quelque chose dont j’étais sure. Bobby me sortit de mes pensées en répondant à ma question précédente.

    « Si tu me disais que tu étais jalouse... Je ne te croirais pas. Et de toute façon, ce n'est pas près d'arriver, je me trompe ? » La seule réponse à laquelle il eu le droit pour le moment était un regard à la fois pensif et indéchiffrable. Non, la February que j’avais toujours été avait envie de lui répondre que non, ce n’était pas prêt d’arriver, et que cela n’arriverait jamais. Mais je n’étais pas douée à ce point pour me mentir à moi même. Certes, j’aurais pu et je pouvais essayer de le changer. Mais le nier, non. « Si tu veux tout savoir, je t'aurais dit que Karen n'est et ne sera jamais ce que tu es pour moi depuis quatre ans. » Toujours ce même regard, je réfléchis quelques secondes avant de lui répondre. « Ça me va. »

Et cette fois ci les deux February auraient été d’accord. L’ancienne Feb’, celle à laquelle je m’accrochais désespérément, aurait été satisfaite que Bobby pense de la sorte. Parce que cela signifiait qu’elle n’étais pas prête de perdre l’influence et le contrôle qu’elle avait sur son amant. La nouvelle February, celle qui je détestais, cette partie de moi que j’avais du mal à appréhender était soulagée. Je n’en revenais pas de me rendre compte que oui, une partie de moi était très certainement jalouse.

    Si tu le dis... mais alors explique-moi l'intérêt de sortir avec moi, et de voir ensuite plein d'autres hommes dans mon dos... si ce n'est pas pour t'amuser, franchement, à part choper le sida, ça ne t'apporte rien... Et revoilà une petite attaque sur mon mode de vie. Mais je ne le pris pas vraiment mal pour une fois. Il ne faisait qu’énoncer une vérité. Bon après je n’étais pas non plus totalement stupide et inconsciente des danger de la vie que je menais. J’étais insouciante, pas suicidaire. Et je me protégeais quand même contre ce genre de chose la plupart du temps.

La seule réponse à laquelle il eu le droit fut un haussement d’épaule. Tout simplement parce que je ne savais pas quoi répondre que je ne lui avais pas déjà dis, ou même encore plus simplement parce que je ne savais pas quoi lui répondre tout court. Il n’y avait pas de calcul dans mon attitude, pas de volonté de le blesser. C’était comme ça que j’étais, tout simplement. Il n’étais pas psy, et je n’étais pas psy non plus, alors lui il expliquait cela en disant que je ne faisait que jouer avec lui, et moi je ne cherchais même pas à l’expliquer. J’aimais être avec lui, c’est quelque chose que je savais et dont j’avais pris conscience depuis longtemps. Ce dont je n’avais pas pris consciente, c’était qu’il était possible que je sois un petit peu..... NON MAIS ÇA VA PAS LA TETE ? C’était la chose la plus ridicule que j’avais jamais pensé ça. Je n’en revenais même pas de l’avoir seulement envisagé. Et puis quoi encore ? La personne qui pensait que tout le monde rencontre forcément un jour l’amour ne m’avait jamais rencontrée moi... C’était ce que j’avais toujours pensé, et ce n’étais pas prêt de changer.

La suite de l’échange, je crois que vous l’avez compris, et ce n’est vraiment pas la peine de s’attarder sur le faut que j’avais pleuré. Quelque larmes avaient coulé sur ma joue, ce n’étais pas exactement la même chose. Pas de sanglots ni rien, et puis quoi encore vous me prenez pour qui ? Et ce n’est vraiment pas la peine que l’on en parle.

Je n’avais pas vraiment fait attention aux réactions de Bobby. J’avais bien sur vu sa stupéfaction, j’avais bien vu son masque de froideur s’effondrer, mais j’avais vite détourné le regard, attrapé ma veste et plus ou moins pris la fuite, pour essayer tant bien que mal de ravaler les quelques larmes qui me restait, et pour garder le peu de fierté qu’il me restait. Parce que oui, je considérais que pleurer était la pire des faiblesses. J’avais des sentiments, des émotions, comme tout le monde ça m’arrivait, mais de les montrer, non jamais à ce point là. J’aurais aimé être capable de remonter dans le temps, je ne serais même pas entrée dans ce bar, je n’aurais pas vu Bobby et surtout je ne me serait pas montrée aussi vulnérable.
Mes projets étaient donc de partir en essayant de ne pas courir pour ne pas non plus faire ce plaisir à Bobby, celui d’être celle qui fuit, de rentrer chez moi et de trouver un moyen comme un autre d’oublier ce qu’il venait de se passer, de me sortir Bobby de la tête. Mais c’était sans compter sur la présence de ce dernier. J’avais à peine atteint la porte du bar et mis un pied dehors lorsque je sentis le bras de Bobby s’enrouler autour de mon ventre, et sans même chercher à lutter, je le laissai m’attirer vers lui, appuyant son torse contre mon dos. Je me détestais de me sentir aussi bien dans ses bras, je me détestait de d’avoir eu besoin de réprimer ce frisson qui avait parcouru mon corps lorsqu’il avait posé sa main sur moi.

    « Pardonne-moi, Feb'... Je ne pensais pas ce que je disais, tu le sais... Je serai toujours là pour toi, avec toi, quoi qu'il advienne... Parce que... parce que je t'aime, Feb'... » Et encore une fois me voila condamnée à me battre avec divers sentiments. Je n’avais pas été la proie d’autant d’émotions depuis bien longtemps. Qu’est ce que je raconte, je n’avais jamais été la proie d’autant d’émotions ! Et j’étais sure d’une chose, je n’aimais pas ça.

Et mes pensées dérivèrent encore une fois. Stop, il fallait que j’arrête de me voiler la face et que j’ai une sérieuse discussion avec moi même. Étais-je oui ou non amoureuse de Bobby ? Ça y est, je l’avais dis. Bon maintenant il fallait que j’y répondre. Avais-je envie d’être tombée amoureuse ? Non, la réponse n’était pas difficile, c’était non. Mais ne l’étais-je pas pour autant ? C’était impossible, je refusais de considérer ce point de vue. Je ne sais pas pourquoi, mais une phrase que me disait mon père quand gamine je n’en faisait qu’à ma tête me revint à l’esprit. « Oui et bien February, c’est pas parce que tu refuses de croire en quelque chose que cela n’existe pas ! » Et oui, déjà à l’époque j’étais une sacrée tête de mule...
Autrefois, lorsque Bobby me répétait qu’il était fou de moi, qu’il m’aimait, tout ce que j’en retirait était de la satisfaction personnelle. Mais je ne savais plus quoi penser à présent. Je le détestait de m’avoir répéter ça pendant toutes ces années, je le détestait d’avoir tout fait pour que je change et pour que moi aussi je le considère comme plus qu’une simple relation comme je pouvais en avoir avec les autres hommes, et je le détestait également peut être tout simplement parce qu’il faisait ressortir la meilleure part qu’il existait en moi.Si je ne savais que penser à propos de mes sentiments, si je ne savais comme appeler ce que je ressentais pour Bobby, je savais une chose, à cause de lui j’étais en train de devenir folle.

    « Je te hais Bobby...Tu n'as pas le droit de ... » Mais ma voix déjà basse et sans grande conviction s’éteint. De toute façon il savait autant que moi que c’était faux. Oui je le détestais, mais parce que je détestait la façon dont il avait réussit à me toucher, la façon dont peut-être ? Même si je n’étais pas encore prête à l’avouer, je l’aimais. Tordu non ? Autrefois je me fichais de toutes ces insultes qu’il me lançait, cela ne faisait que m’amuser encore plus, de le voir petit à petit tomber de plus en plus amoureux de moi. Mais j’avais été piégée par mon propre jeu. L’arroseur arrosé. C’en était tristement pathétique. Bien entendu, si c’était arrivé à un(e) autre que moi, j’aurais trouvé ça délicieusement pathétique.

Ce que je disais n’avais pas vraiment de sens. Tu n’as pas le droit de... ? De quoi ? De me faire tomber amoureuse ? De me dire des choses horribles ? Qu’elles me touchent ? Oui parce que le problème ne résidait pas dans ses paroles, ce que je ne supportais pas, c’est qu’il ai réussit à me toucher, pire à me faire pleurer. A présent, même si mes yeux étaient encore humides, je ne pleurait plus. Je réfléchissait, horrifiée et terrifiée par ce que je ressentais. Mais comme je n’avais plus envie de réfléchir de la soirée, je laissai mes pulsions me guider. Je me retournai, restant ainsi dans les bras de Bobby, mais étant plus à même de l’embrasser. Et c’est ce que je fis. Mes mains montèrent jusqu’à ses cheveux, et mes lèvres vinrent doucement rencontrer les siennes. Cela faisait si longtemps...




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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyMar 26 Oct - 3:29

Lorsque je lui demandai, plus pour la forme que pour le fond, s'il y avait la moindre chance qu'elle soit un jour jalouse, je n'eus droit qu'à un long regard songeur. Comme toujours. Etait-ce donc si compliqué de me formuler une réponse, de m'éclaircir ses pensées ? Pourquoi diable fallait-il toujours qu'elle se donne un air énigmatique, si exaspérant ? J'étais fatigué, fatigué de courir après une ombre. Elle répliqua enfin :

    FEBRUARY_ Ça me va. Impossible de faire plus laconique. J'étais prêt à lui payer une encyclopédie en douze volumes si cela pouvait l'aider à développer ses pensées. Mais malheureusement, elle était comme ça, et c'était de cette February-là que j'étais tombé amoureux. Je l'aimais avec ses défauts, malgré ses défauts, et je la haïssais pour les mêmes raisons. « Le c?ur a ses raisons que la raison ne connaît pas »... jamais cette maxime n'avait eu autant de sens qu'en cet instant.


Las, je soupirai et n'ajoutai rien. A quoi bon ? Je voyais bien que ma réponse avait satisfait son orgueil, rien de plus. Je ne pouvais rien y faire ; cela faisait des années que j'essayais de la pousser à m'aimer, ou de l'aider, selon le point de vue... Mais au final, je n'obtenais que ce genre de réponses. En d'autres circonstances, j'aurais peut-être vu dans ces paroles une faible lueur d'espoir, comme une esquisse d'avenir avec elle. Mais ce soir-là, j'étais ivre, hors de moi, et je ressentais une sorte de besoin de faire du mal pour me passer les nerfs. De la faire souffrir autant qu'elle m'avait fait souffrir. Il fallait seulement que je trouve comment.

Je l'attaquai de nouveau, assez faiblement cette fois, sur ses fréquentations et le plaisir qu'elle semblait avoir à se moquer de moi. Et de nouveau, elle se contenta de hausser les épaules. A ce moment, j'eus une envie quasi-irrépressible de me lever, de jeter mon verre par terre et de me tirer. Ce dialogue de sourds m'exaspérait. Comment pouvait-elle rester si indifférente ? Elle n'avait pas le droit de se jouer de mes sentiments comme ça... ou plutôt si.... Feb' avait tous les droits... car, au fond, elle ne m'avait jamais menti sur sa personnalité. Elle s'était toujours montré telle qu'elle était, et c'était moi qui avais refusé d'ouvrir les yeux. J'avais cru, j'avais espéré que pour moi, les choses seraient différentes. Que j'aurais plus de valeur que les autres à ses yeux. Mais qu'est-ce qui me disait qu'un autre homme n'était pas dans la même situation que moi ?
Je me forçai à maîtriser mes nerfs, et à adopter un visage impassible, voire sarcastique, malgré tout. Je ne devais pas perdre la face. Même si je savais que Feb' savait très bien ce qu'il se déroulait dans mon esprit.

C'est à cet instant-là que je lançai une dernière offensive, violente, et profondément méchante. Je voulais la blesser. Mais je ne croyais pas vraiment que j'y parviendrais. Les événements s'enchaînèrent très vite, elle pleura, se leva, je la rattrapai, et lui présentai mes excuses. Elle ne tenta pas de se dérober à mon étreinte, ce qui me rassura un peu dans ma démarche. Et même si elle m'avait détesté de toute son âme, rien n'aurait pu m'ôter le bonheur que j'éprouvais de la sentir dans mes bras... Son parfum enivrant, la douce chaleur de sa peau que je sentais à travers l'étoffe de son débardeur, tous ces petits détails m'avaient manqué. Et maintenant que j'y goûtais à nouveau, je savais que rien ne pourrait me détourner d'elle. Inconsciemment, j'enfouis mon nez dans ses cheveux blonds et respirai l'odeur discrète de son shampoing. Je me projetai dans le passé, dans tous nos souvenirs en commun. Je l'aimais pour son visage, pour son corps, pour son sourire, je l'aimais pour son rire si particulier et sa personnalité hors du commun. Et j'aurais voulu que ce moment dure pour l'éternité.

    FEBRUARY_ Je te hais Bobby...Tu n'as pas le droit de ... Sa voix était faible, et elle ne termina pas sa phrase. Je ne l'écoutai pas vraiment, savourant cet instant que j'avais si souvent imaginé au cours des derniers mois sans jamais pouvoir le vivre. Et, pour la première fois, je percevais nettement le mensonge dans ses propos. Non, elle ne me haïssait pas. Sinon, elle ne serait pas dans mes bras, immobile. Elle se serait déjà retournée pour me gifler, m'insulter et partir. Feb' n'avait peut-être pas beaucoup d'estime pour moi, mais en tout cas, elle n'avait pas de haine non plus.


Pas le droit de....? Je me demandai vaguement ce qu'elle avait voulu dire avant de s'interrompre. Pas le droit de la retenir, de lui redire mon amour pour elle, alors qu'elle n'en avait pas pour moi ? Pas le droit de lui présenter encore mes excuses, comme à chaque fois qu'on se disputait ? Je n'en savais rien, et je n'eus pas le temps d'y réfléchir plus amplement, car, enfin, Feb' se retourna vers moi, toujours dans mes bras, et, avant que je puisse réfléchir, elle m'embrassa. Je sentis sa main dans mes cheveux tandis que je goûtais à la saveur de ses lèvres, que j'avais presque oubliée. Croyant presque rêver, je m'abandonnai à ce baiser si particulier ; un baiser de retrouvailles, et un baiser qui valait plus que mille « je t'aime » à mes yeux. Feb' n'avait jamais fait de déclaration orale à qui que ce soit, ce n'était juste pas son truc ; elle préférait de loin l'action. Et ce geste-là, je n'étais pas près de l'oublier.

Je répondis à son baiser avec tendresse, maîtrisant avec peine la violence de la passion qui bouillonnait en moi. Enfin, je quittai ses lèvres, un peu à regrets, et plongeai mes yeux dans les siens. Mon bras gauche enserrant toujours sa taille, pour la garder près de moi, je levai doucement ma main droite pour lui caresser la joue. Flottant toujours dans les vapeurs de l'alcool, j'étais comme dans un état second, comme dans un rêve. Un merveilleux rêve.
J'ouvris la bouche pour parler, puis la refermai ; cet instant n'avait, à mon sens, pas besoin de mots. Je me perdis dans la contemplation de ses prunelles azurées, incrédule. Ses yeux étaient encore un peu rougis par les larmes que j'avais causées ; à cet instant précis, je ne comprenais même pas comment j'avais pu vouloir la blesser. Elle était belle, incroyablement belle, et, dans mes bras, elle m'appartenait un peu. Après un bref silence, je murmurai enfin :

    BOBBY_ Je pourrais te rendre heureuse, Feb'... laisse-moi essayer... J'avais envie de me projeter dans le futur avec elle, mais cela m'effrayait autant qu'elle. Feb' vivait au présent, et je doutai que le moindre projet la tente. Je m'efforçai donc de ne pas la braquer en évoquant notre avenir. Même si je sentais que, si on m'avait donné une bague de fiançailles, je la lui aurait immédiatement offerte.


Je ne voulais pas souffrir d'une nouvelle séparation. Intérieurement, je me jurai de tout faire pour la retenir auprès de moi, sans toutefois l'oppresser. Mais au fond de moi, une petite voix me hurlait que ce bonheur était éphémère, comme à chaque fois, et qu'elle me tromperait bien vite, comme à chaque fois. Mais comme à chaque fois, je voulais y croire, et j'y croyais même plus qu'avant, sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce que j'avais vu couler ses larmes, et que j'avais ainsi compris que mes propos pouvaient la toucher, même si ce n'était pas forcément de façon positive.
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyMar 26 Oct - 10:21

Appuyée contre lui, je sentais que rien que le fait que je n’ai pas cherché à m’échapper, à fuir son étreinte, le rendait déjà tellement plus heureux qu’il ne l’étais la seconde d’avant. Douce ironie non ? Qu’il ait eu peur que je le repousse, je veux dire, alors que moi même je me sentais si bien dans ses bras, et je luttai contre moi même pour ne pas m’y lover, et le serrer encore plus contre moi. Douce ironie également de savoir que si lui gouttai au plaisir coupable de enivrer de mon odeur, j’étais à deux doigts d’en faire de même. Il ne sembla même pas se vexer lorsque je lui dis que je le haïssait. Il ne sembla même pas s’en préoccuper, il se contenta de contenter de respirer mon parfum, et il aurait pu éclater d’un rire moqueur que pour moi ça aurait été la même chose. Peut être était-ce le reflet de ce que moi autrefois j’aurais fait. Oui, l’ancienne moi avait terriblement envie de se moquer de cette Feb là, celle qui décidément se conduisait comme une adolescente fleur bleue. Peut être que cela aurait pu m’être bénéfique, que Bobby me rit au nez, qu’il me frappe ou je ne sais quoi. Peut être que cela aurait fait disparaître la nouvelle Feb et l’ancienne aurait pu ainsi faire son grand retour. Mais bien entendu le destin ne semblait pas vouloir me donner cette chance. A chaque fois que je croyais que j’allais pouvoir l’oublier, il se rappelait à moi, tel une drogue. La personne qui aurait pu connaitre nos pensées à tous les deux aurait rit en se rendant compte que finalement, nous essayions tous les deux d’apprendre à nous passez l’un de l’autre, mais pas pour les même raisons. Lui parce que m’aimer le faisait souffrir, moi parce que l’aimer me donnait envie de me donner des baffes.

J’avais senti sa surprise, lorsque mes lèvres s’étaient posées sur les siennes, lorsque ma main s’était posée dans ses cheveux, avec une délicatesse contrôlée, lorsque ma langue avant cherché là sienne, comme avide d’un contact qu’elle n’avait depuis très longtemps plus ressenti. Bien sur, des hommes j’en embrassais, mais embrasser Bobby, c’était différent. Et ça, même si je n’avais jamais réussis à mettre un nom dessus, je l’avais réalisé depuis très longtemps. Embrasser Bobby, sentir sa peau contre la mienne, lorsque je le touchais et lorsqu’il me touchait, tout était différent. Pour moi, il y avait passer la nuit dans le lit d’un homme lambda et passer la nuit avec Bobby, je rangeais ça dans deux catégories bien différentes.

Quoi qu’il en soit, une fois les première secondes de surprise, Bobby ne resta pas vraiment longtemps sans réagir, et sans me rendre mon baiser. Et quel baiser. Je sentais bien qu’il avait toute la peine du monde à ne pas se laisser envahir par la passion, tout comme j’avais toute la peine du monde à me contrôler, à m’empêcher de l’appuyer contre moi à l’aide de ma main passée dans ses cheveux. Et finalement, ce fut lui qui recula doucement son visage, mettant fin à cet « intermède », et me laissant légèrement pantelante et les joues rougies. Il plongea ses yeux dans les miens, me troublant plus que je ne l’en croyais capable.
Que voulait dire ce baiser, de ma part ? Même moi je n’étais pas capable de le dire, enfin plus précisément, je n’avais pas envie de me laisser aller à des divagations sentimentales. Oui, je préférais l’action à des vaines paroles, oui, je préférais me laisser guider par mes instincts et mes pulsion plutôt que de tout penser, tout réfléchir. J’avais cette philosophie, ne rien prendre au sérieux, par ce que si tu ne prends rien de tout ça au sérieux, tu ne souffre jamais, et si tu souffre jamais, tu s’amuse toujours. Mais en m’attachant à Bobby comme je le faisais, j’avais fait une entorse à ma propre règle, je prenais tout ça bien trop au sérieux... Il suffisait de voir comme je m’accrochais à lui, refusant que ma main quitte ses cheveux alors que lui me tenait encore par la taille.
Il remonta sa main droite vers mon visage et me caressa la joue. Encore une fois je ne cherchai pas à me dérober, et je m’accrochai à son regard, à ce contact si agréable entre sa main et ma joue.

    « Je pourrais te rendre heureuse, Feb'... laisse-moi essayer... » Je plantai mes yeux dans les siens, essayant de décrypter ses émotions, tout ce qu’il pouvait ressentir. Mes yeux verts dans ses prunelles bleues. J’ouvris la bouche pour répondre quelque chose, mais quoi ? Je le refermai, me sentant comme une imbécile. Et que moi je me sente idiote, c’était quelque chose de vraiment très rare. J’avais certainement tort de temps en temps, comme tout être humain, sauf que jamais, mais alors jamais je ne le reconnaissais, non c’était quelque chose qui me caractérisait.

Et oui, la panique, cette indésirable panique que je devais refouler à chaque fois qu’il était question de sentiments, d’engagement, parce que même si Bobby n’était pas en train de me demander en mariage, c’était bel et bien un engagement qu’il me demandais. A travers cette question, il me demandait, de rester avec lui, de lui être fidèle, et de l’aimer, sans m’en cacher, sans chercher à le réprimer. Il me demandait plus que je n’étais capable de donner, et même plus que je n’étais vraiment certaine de vouloir donner. Et oui, il me connaissait bien. Je vivais dans le présent, et je n’aimais pas me projeter dans un quelconque avenir.

Je m’éloignai doucement, sans le brusquer pour autant. Ma main quitta ses cheveux, et lorsque je me reculai les siennes se détachèrent de ma taille. Je ne l’avais pas quitté du regard, mais j’avais brisé la magie du moment. Ou non, plutôt, c’était lui qui avait fait ça. Avec ses engagements sur le long terme, et cette façon bien à lui qu’il avait de m’acculer contre le mur, me donnant l’impression que je devais faire un choix. Pourquoi je ne pouvais pas l’avoir sans qu’il n’y ait de questions à se poser, comme je pouvais avoir tous les autres ? Pourquoi est ce que l’homme que je voulais le plus était exactement celui qui n’étais pas disposé à se contenter de ce que j’étais ? Bobby voulait être avec moi, bien sur, ce n’est pas ce que je voulais dire, mais il ne voulait pas être avec celle que j’étais à présent, mais avec celle qu’il voulait me voir devenir. Il m’aimait de toute façon, mais j’avais compris depuis bien longtemps, je n’étais pas aveugle et surtout pas stupide, qu’il m’aimait bien trop pour pouvoir se contenter de ce qu’avait les autres hommes de moi, et que ce que j’étais le faisait souffrir. Mais je m’étais promis depuis bien longtemps que jamais je ne changerais pour qui que ce soit.

Mais là, j’avais tellement envie que tout redevienne comme avant notre dernière dispute. Mais il avait raison sur un point : il se connaissait assez pour savoir que ce genre de relation entre nous ne pouvais pas durer. Parce qu’il était comme il était, et parce qu’il était fou de moi. Oui, ça aussi j’en avait parfaitement conscience. Mais alors qu’est ce que je voulais ? Accepter d’essayer, accepter ses conditions et vraiment, vraiment vouloir lui être fidèle et être ce genre de fille. La seconde solution était de faire sans. Sans Bobby et de continuer de mener ma vie comme bon me semblait, comme je l’avais toujours fait. Mais pourquoi est ce que cela me semblait si nul comme solution ? Pourquoi est ce que dans les deux, j’avais l’impression que c’était la première la moins pire ? Je me trouvais si bète que j’avais envie de me frapper.

    « Qu’est ce qui te fais dire que je ne suis pas heureuse avec la vie que je mène ? Je veux être avec toi Bobby, je le souhaite vraiment, mais... » Il devait y avoir cet air perdu dans mon visage, cet air de la personne qui sait plus vraiment ce qu’elle dit. Certes, on pouvait me répondre diverses choses, du genre, « mais si t’es heureuse Feb alors pourquoi tu es encore là ? ». Ou du genre pourquoi j’ai réussis à te faire pleurer en t’insultant ? Je ne faisait même pas attention au fait qu’il s’en voulait certainement d’avoir dit ce qu’il m’avait jeté au visage tout à l’heure. Oui, j’étais certainement égoïste, et là mon but n’était pas de ne pas le froisser. Je ne pensais qu’à ma santé mentale, qui se dégradait réellement au fil des jours. Finalement je me détournai de lui, les bras croisés le long de mon corps, mais sans m’éloigner de Bobby pour autant. Je ne voulais juste pas le regarder une minute de plus dans les yeux, parce que je me sentais faible quand il me regardait comme il le faisait, et je n’aimais pas être faible. Je préférais regarder dans le vide. Je dis d’une voix faible, mais tout juste assez forte pour que Bobby, a quelques centimètres de moi seulement m’entende, et mettant la tête dans mes mains. « Pourquoi tout a besoin d’être si compliqué ... ? » Oui, j’aimais quand tout était simple, quand je n’étais pas amoureuse.



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Je m'intègre. Qui aurait cru que cette ville n'abritait pas que des inadaptés...

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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptySam 12 Mar - 2:04

    Une fois de plus, je me sentais comme un être faible. A la sortie de mon accident, je m'étais promis de lutter contre l’alcool. Je m'étais promis de résister à Feb. Je m'étais promis de me battre contre mes addictions. Mais il n’y avait pas de doute sur le fait que ce soir, j’avais faux sur toute la ligne. Toute la journée s’était résumée à un combat sans merci entre ma volonté et mes tentations. Il n’y avait pas une seconde où je n’avais pas l’impression de me retenir. Comme si j’étais forcé pendant des autres à être quelqu’un d’autre. Je me disais que peut-être qu’à force d’agir comme quelqu’un que je ne suis pas, je pourrais peut-être le devenir. Mais la nuit tombant, maintenir ce masque était encore plus difficile. Surtout quand je rentre chez moi et qu’il n’y a plus personne à qui prouver quoi que ce soi, à part moi-même. Mais ma propre personne ne compte pas. La cette journée fut difficile, jusqu’à ce que je cesse et que je tienne ce premier verre de whisky dans les mains. C’était semblable à une libération. La seule l’odeur de cette eau-de-vie l’odeur avait été comme un premier rayon de soleil dans ce cauchemar qu’étaient mes jours. Lutter c’était bien trop difficile, je n’avais jamais été un bon combattant et encore une fois je prouvais que je n’étais bon à rien.

    J’avais pensé pouvoir résister au moins à elle sachant que j’étais armée du liquide ambré. Cet alcool dans mes veines qui me donnait un semblant de courage. Cependant être odieux, être blessant envers la femme qu’on aime n’a rien de brave. Peu importe à quel point elle me détruisait, elle ne le méritait pas. Feb ne méritait jamais de souffrir et pourtant l’instant de quelques minutes c’est ce que j’avais cherché à faire. C’était comme si parvenir à la toucher, à la faire souffrir allait me guérir moi. Mais ce n’était qu’une illusion. La blesser, être le responsable de ces larmes sur ses joues faisaient me senti qu’encore plus misérable. Il fallait que je me fasse pardonner. Il fallait que je m’excuse. Il fallait que je dise que je regrettait mes paroles à peine les avoir prononcé. Il fallait que je me montre honnête, que je me mette encore une fois à nu devant elle. Lui offrant la possibilité de faire de moi ce qu’elle voulait. J’avais espéré que quelque chose soit différent cette fois-ci. Naïvement, je voulais qu’elle m’accepte, qu’elle accepte cet amour destructeur que j’avais pour elle. Je voulais qu’elle accepte cette idée de bonheur dans un potentiel nous deux. Un vrai nous deux, un sincère. J’étais bien naïf de croire qu’elle veuille tout autant que moi. Il fallait être honnête, pourquoi voudrait elle d’un misérable comme moi. Drogué, alcoolique, sans perspective d’avenir, j’étais pitoyable de croire qu’on voudrait de moi, qu’elle voudrait de moi. Elle pouvait obtenir tellement mieux. C’est peut-être ça qu’elle avait cherché à me faire comprendre toutes ses années en couchant ailleurs. Je ne suffisais pas. Mais pourtant après ce baiser, après ces regards, après cette proximité, je voulais vraiment croire que c’était possible. L’avenir, juste nous deux c’était possible. Quand elle entrouvrit la bouche comme pour répondre, j’y croyais encore. J’avais l’espoir de l’entendre me dire que oui je pouvais essayer, oui je pouvais continuer à m’accrocher à cette seule pensée positive. Mais aucun son ne résonna de ses lèvres.

    Mes mots étaient de trop. Elle se détacha de moi. Elle brisa le contact. En l’espace d’une heure, j’étais battu à deux fois par K.O. D’abord par ce cher Jack Daniel’s. La seconde fois par Feb. Et parce qu’elle avait coupé ce contact, je n’avais plus qu’une envie, courir me réfugier auprès de Jack. Je voulais qu’il me fasse oublier ce faux espoir qui avait traversé mon esprit. Qu’il me fasse oublier à quel point j’étais pathétique. Qu’il me fasse oublier à quel point j’étais faible. Mais pourtant je restais sur place, je ne voulais pas la lâcher des yeux. Je ne le pouvais pas. Mon vice pour elle était bien plus fort que celui pour la boisson. Ça faisait mal de comprendre que mes simples mots venaient de provoquer cette séparation de nos deux corps. J’étais mal mais je restai. Je serrai inconsciemment mes points m’en voulant trop. Je voulais me cacher mais je ne parvenais pas à partir. Quelque chose me retenait. Feb me retenait. Quelque chose était différente dans son attitude. Sur son visage. La fierté, l’assurance avaient disparus. Elle croisait ses bras, elle se protégeait de moi. Par ce geste, je comprenais qu’elle voulait me repousser parce que je pouvais plus faire du mal. Mais c’était impossible. Elle était intouchable… enfin si on y repense, pas si intouchable que cela. Des larmes avaient coulé quelques minutes plus tôt. Et à cause de moi. Et cela me tuerait si elle pensait que je voulais la blesser d’une quelque conque façon. Avant je n’étais pas moi même. Avant ce n’était pas moi.

    Et puis elle finit par cacher son visage dans ses mains. Elle ne voulait plus que je voie son doux visage si troublé. En la voyant ainsi, je voulais l’entourer de mes bras, la protéger, lui faire comprendre que je n’étais pas là pour lui faire du mal. Mais le contact pouvait encore la faire fuir, ce que je ne voulais absolument pas. Pendant quelques secondes j’étais bloqué. Que devais-je faire pour la garder auprès de moi ?

    Mes mains hésitantes se posèrent sur les siennes. Je provoquais encore une fois le contact mais cette fois avec beaucoup plus de douceurs. Je fis lentement descendre ses bras pour que son visage puisse se reposer sur mon torse. Je ne forçais pas le contact visuel. C’était à elle de prendre la décision.

    - Ce n’est pas compliqué…

    J’avais prononcé les mots comme dans un murmure. je voulais la convaincre que c’était facile, je voulais me convaincre moi-même. Mais c’est elle qui avait raison. Je passais mon temps à lutter contre elle, contre l’alcool, contre la drogue. Pourquoi c’était si fatiguant de vivre ?

    - Il n’y a qu’une chose à te demander. Est-ce que tu veux de moi ? simplement ça…

    Encore une fois, je la laissais être celle qui a le contrôle. Si elle voulait de moi selon ces conditions, j’étais prêt à à nouveau abdiquer. Je ne pouvais pas lui résister encore longtemps, on était allé trop loin. Bien sur je ne la voulais qu’à moi. Je voulais qu’elle m’aime comme je l’aime. Mais j’étais tellement faible ce soir que j’étais prêt à prendre ce qu’elle était prête à me donner. Même si c’était encore moi qui devais souffrir. Je préférai que cela soit moi qui aie mal qu’elle. Après tout c’était l’histoire de ma vie, pourquoi vouloir tout changer maintenant ?
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February S. Bouwmeester
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptySam 12 Mar - 12:44

Qu'est ce qu'il fichait encore ici ? Après ses quelques mois en prison il m'avait dit qu'il ne voulait plus rien avoir à faire avec moi, après son accident il m'avait dit qu'il ne voulait plus rien avoir à faire avec moi, le fait qu'il ne puisse s'empêcher de revenir vers moi, ça je ne le comprenais pas. Bien sur je savais ce qu'il ressentais pour moi, mais je savais aussi à quel point notre relation le détruisait. Et je ne comprenais pas que quelqu'un puisse s'infliger ça... Quelle qu'en soit la raison. Je ne serais jamais capable de supporter ça. C'était comme la perte totale d'amour propre, de fierté... Je ne pouvais pas le concevoir.
Mais ce n'est pas pour autant que cela me déplaisait et que cela ne me soulageait pas en quelque sorte. Je ne voulais pas qu'il s'en aille, et je ne voulais pas qu'il arrête de me courir après. Pourquoi ? Parce que je sentais que j'en avais besoin. J'avais ce besoin inexplicable (pour moi) qu'il soit dans ma vie. En sa présence je me sentais plus légère. C'était difficilement explicable.

Voilà quelles étaient mes pensées, lorsque la tête dans mes mains je ne voulais plus soutenir son regard. Il en attendait tellement de moi. Plus qu'on en avait jamais attendu de moi, bien plus. Les hommes attendaient de moi de passer une nuit agréable, mes clients que ce que je leur vende soit de qualité, mon père que je gère bien son héritage... Ce que Bobby attendait, j'avais peur que ce soit au dessus de mes moyens. Il s'approcha de moi en posant ses mains sur les mienne avec douceur, faisant descendre mes bras, dernière résistance à son contact, m'attirant contre lui, et je posai mon front contre son torse. Pourquoi est ce que cette simple proximité avait le don à la fois de m'apaiser d'une façon inattendue et d'accélérer les battements de mon cœur ?

    « Ce n’est pas compliqué… »A d'autre... C'était tout sauf simple à mes yeux. Un rire ironique m'échappa et je remontai mon regard vers lui. Il ne pouvait pas décemment penser que notre relation n'était pas compliqué, pas lui. Même moi je n'avais pas le culot d'affirmer que ce n'était pas compliqué pour moi. « Il n’y a qu’une chose à te demander. Est-ce que tu veux de moi ? simplement ça… » Comment pouvait-il penser le contraire ? Pensait-il que j'aurais laissé tous les hommes me parler comme il l'avait fait tout à l'heure ? Non, il savait très bien que tous excepté lui aurait la trace de ma main sur leur joue, et que j'aurais quitté le bar sans me retourner, et sans remords. Il pensait que c'était seulement ses beaux yeux qui me persuadaient de rester ? D'être là dans ses bras alors qu'il venait en seulement une petite réplique de me trainer plus bas qu'on ne l'avait jamais fait ? « Tu connais la réponse à cette question... Tu crois que j'aurais accepté qu'un autre que toi me traite comme tu viens de le faire ? »

Je savais bien que c'était hypocrite de dire ça. Que si je ne l'avais jamais fait en parole, ce que j'avais pu lui faire par le passé était pire. Pire pour lui. Je n'imaginais pas une relation exclusive, mais je savais que c'était ce que lui voulait, Je savais que je le blessait, je n'en tirais aucun fierté contrairement à ce que certaines personnes semblaient penser, mais je ne faisait rien pour le changer. Tout simplement parce que je ne lui avais jamais caché ce que j'étais, et je ne l'avais pas forcé à tomber amoureux de moi. Je ne lui avais jamais fait une promesse. Finalement c'était toujours le même genre de chose. Il finissait toujours par me revenir, et me placer comme il venait de le faire un situation de force. Il me quittait parce qu'il n'en pouvait plus de supporter un amour qu'il pensait à sens unique, mes aventures à répétitions, mais finalement il me revenait, me demandant de le reprendre sans poser aucune condition. Certains trouvaient ça injuste. Mais c'était lui qui choisissait non ?

Quoi qu'il en soit cette fois ci j'avais le sentiment que c'était différent. En apparence tout était semblables aux fois précédentes, et c'était ce que j'avais attendu pendant des semaines, qu'il revienne vers moi en rampant. Mais c'était finalement parce que cette fois ci j'avais le sentiments d'en avoir cruellement besoin que cela m'effrayait, et que c'était différent. Parce que cette fois ci j'avais besoin qu'il revienne vers moi, et parce que je savait que si il ne l'avais pas fait, j'aurais finis par être celle qui rampe. Et ça, c'était inconcevable pour moi, ma fierté et mon égo. Si quelqu'un m'avait confié ce genre de chose, je me serait moqué de lui. J'avais attiré Bobby contre moi, l'enlaçant et posant ma tête dans son cou, sur son épaule, avant de continuer. Je savais bien qu'il voudrait l'entendre, pas simplement que je le sous entende. Qu'il voudrait que je le dise. Et puisque ce soit j'avais déjà abandonné toute ma fierté, cela aurait été pathétique de vouloir s'accrocher aux vestiges qu'il en restait.

    « Bien sur que je veux de toi Bobby... Moi aussi je te veux. Voilà t'es content ? C'est ce que tu veux m'entendre dire ? Tu veux quoi d'autre, que je te dise que je suis désolée, que je te promette amour et fidélité ? Tu sais aussi bien que moi que j'en suis pas capable ! » J'avais de nouveau relevé les yeux vers lui en lui parlant, retiré ma tête du creux de son cou. Et mon ton était aussi monté d'un cran. Je ne chuchotais plus, non, loin de là.

En apparence oui, peut être que j'avais l'air énervé. Mais c'était contre ma faiblesse que je l'était. Et si j'avais l'air en colère contre lui, je ne me serais pas détachée de lui de mon plein gré. Non, c'était quelque chose dont je n'avais en évidence ni la force ni l'envie. Il faudrait qu'il me repousse si c'était ce qu'il voulait. Mais j'en doutais. J'avais appris à connaître Bobby. Et je savais très bien l'effet que je lui faisait.


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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyMer 16 Mar - 19:09

    Il y a des combats qui ne sont pas fait pour être un jour remporté, qui sont et seront éternellement voués à l’échec, qu’importe les efforts. February représentait un de ces combats pour moi. En tout cas c'est la conviction que j'avais à cet instant précis, quand sa tête reposait sur mon torse. Est ce qu'elle était capable d'entendre par ce simple contact les battements accélérés de mon rythme cardiaque ? Probablement… enfin il y avait de forte chance aussi pour que tout les verres avalés précédemment, inhibent les pulsations de mon cœur et que cette sensation d’agitation ne soit que dans ma tête finalement. Enfin là n’était pas la question. Le problème c’est qu’une fois de plus j’avais la sensation de ramper vers elle, de ne pas avoir été suffisamment résistant à sa beauté, à son charisme, à tout ce qu’elle représentait. Elle était pour moi la pire des addictions. La plus dangereuse. La drogue, l’alcool peuvent être remplacée. A côté de February j’étais persuadé que c’était facile d’abandonner ces deux vices. Certes, j’étais loin de m’en être éloigné mais finalement pour moi tout était lié à elle. Je continuais la boissons, les stupéfiants comme une excuse pour l’oublier elle. Sauf à priori ça n’était pas efficace, pas suffisamment. Inconsciemment j’avais fait de Feb mon prétexte pour m’enfoncer dans mon gouffre. Mais il fallait être réaliste, elle ne pouvait pas être la responsable de tout. C’était moi et moi seul qui décidait de prendre ce premier whisky. Elle n’était pas là à me coller le verre dans la bouche en me forçant à boire. Elle n’était pas non plus celle qui prenais mon bras pour m’y injecter ces liquides dévastateurs. Le seul responsable de toute ces actions c’était moi et moi seul mais c’est tellement plus facile de reporter les tords sur les autres et de jouer la victime perpétuellement.

    « Tu connais la réponse à cette question... Tu crois que j'aurais accepté qu'un autre que toi me traite comme tu viens de le faire ? » Cette fois je n’étais plus la victime mais bien le coupable. Quelle subtile façon de me faire sentir mal en une seconde. Tous les mots que j’avais prononcés, je les regrettais. Que pouvais faire ? M’excuser ? à coup sur mes excuses seraient encore plus pitoyables. Tout ce que je parvenais à faire dans cette situation c’est fermer mes yeux. Les laisser clos quelques instants comme si cela allait peut-être effacer mes mots d’avant. Et puis en même temps, je me concentrais sur l’autre signification de sa phrase. Bien sur elle venait de me rappeler à quel point je pouvais agir comme un con***d mais aussi à quel point j’étais particulier à ses yeux. et ça, c’était indescriptible comme sensation. Et alors là je ne pouvais que me demandais pourquoi une femme comme elle pouvait attacher une importance particulière à un gars comme moi.

    Dans mes quelques moments de véritable lucidité j’avais conscience que je déconnais complètement avec ma vie. Le bilan était très facile à faire. J’avais envi que quelque chose change, de me détacher de mes mauvaises habitudes. Je le voulais vraiment, ne serait ce que pour connaître au moins une fois dans mon existence la sensation d’être quelqu’un de respectable. J’en avais d’autant plus envi depuis mon accident. Depuis ce carambolage qui avait faillit me couter la vie et celle de cette jeune Karen, quelque chose avait changé en moi. Si elle n’avait pas survécu, j’ose à peine imaginer dans quel état psychologique je me serai retrouver aujourd’hui. Cependant je ne parvenais pas encore à transformer cette simple volonté de réagir en action véritable. J’avais fait l’effort de me remettre en question, mais je n’arrivais pas encore à en tirer des leçons pour agir autrement que comme je l’avais toujours fait. Parce que même si j’avais conscience que mon addiction à February me faisait très souvent plus de mal que de bien, j’en redemandais toujours. Parce que les quelques moments de plénitude entre elle et moi, valaient toutes mes souffrances. Si vous saviez à quel point le fait de l’entendre me dire qu’elle veuille de moi pouvait me faire un bien fou. Et puis elle ne s’était pas contenter que de le dire une fois, elle l’avait répété. C’était une sensation indescriptible de bonheur. C’était plus planant que n’importe quelle drogue. Cependant, comme à chaque fois avec elle, le bonheur ne venait jamais seul. Avant même que je ne puisse totalement profiter de cette petite victoire, puisque c’est vraiment comme cela que je le vivais, elle mettait déjà des bâtons dans les roues.

    ]« Bien sur que je veux de toi Bobby... Moi aussi je te veux. Voilà t'es content ? C'est ce que tu veux m'entendre dire ? Tu veux quoi d'autre, que je te dise que je suis désolée, que je te promette amour et fidélité ? Tu sais aussi bien que moi que j'en suis pas capable ! » sa voix s’élevait. Elle se braquait contre moi, elle allait s’éloigner si je ne faisais rien pour la garder contre moi. Bien sur que je voulais toutes ces choses-là. Parce que pour moi il n’y avait qu’elle et je m’attendais à ce que ça soit réciproque. C’était mon côté naïf et peut-être égoïste. Je ne la voulais que pour moi, je ne pouvais pas me résigner à la partager. Quel homme accepterait-il cela ? aucun qui ne se respect un tant soit peu. Cela voudrait donc dire que j’avais encore un reste d’estime pour ma personne ? il fallait le croire.
    Parce que je sentais qu’elle allait m’abandonner, j’approchais doucement mes lèvres de son visage pour déposer de long baiser sur les siennes. Tout était dans la délicatesse cette fois. Elle voulait de moi ? et bien me voilà. Elle avait baissé ses armes pendant quelques secondes, il fallait que je saisisse l’opportunité de la faire succomber un peu comme elle l’avait fait avec moi pendant des mois.

    - tu en es capable. Je lui murmura ces quatre mots au coin de l’oreille avant de me délivrer un peu plus à elle à nouveau. Tu es la seule personne à qui je confierai ma vie. J’ai confiance en toi, tu n’imagines pas à quel point. Tu es forte et belle et pour ça tu mérites de connaître l’amour inconditionnel. Tu en es capable. Ne te retient pas ! je terminai en déposant un dernier baiser au coins de ses lèvres. je voulais qu'elle s'abandonne à moi sans penser à toutes ces choses là qui ne feraient que tout gâcher ce moment.
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyVen 18 Mar - 2:47

Si l'alcool enivrait déjà bien Bobby, moi j'aurais par contre bien eu besoin d'un verre. Quelque chose de fort, n'importe quoi qui puisse me faire oublier que je m'enfonçais dans le pathos. Parce que oui, à mes yeux laisser Bobby prendre du terrain sur mon cœur et le laisser ainsi indirectement avoir une telle influence sur moi c'était à mes yeux s'enfoncer dans le pathos. Oui, on m'a déjà dit que j'avais une façon particulière de voir les choses, vous faites pas de soucis à ce niveau là. Un bon verre d'euphorie, ou encore une petite pilule du bonheur, n'importe quoi mais il me fallait quelque chose pour faire passer l'amertume que m'inspirait mon comportement. Est ce que c'était comme ça que Bobby se sentait en permanence ? Pas étonnant qu'il soit devenu un alcoolique fini. Moi aussi je passerais ma vie au bar si je devais me sentir aussi mal et stupide 24h sur 24. Je regrettais à présent de ne pas être restée au Station, ou encore d'avoir traversé la rue aussi tôt, peut être que j'aurais mieux supporté notre entrevue avec un peu plus d'alcool dans le sang, enfin, beaucoup plus, histoire d'avoir un peu moins de lucidité. Parce que si il y avait une chose que je savais, c'était que je tenais beaucoup mieux l'alcool que Bobby. Et rien à voir avec l'habitude ou je ne sais quoi, j'avais toujours été comme ça, et je dois avouer que ça m'avait arrangé plus d'une fois. Me faire passer pour une écervelée complètement bourrée n'était pas ma technique de prédilection, mais la plupart des hommes aimaient tout de même penser que si il en avait envie ils pouvaient me faire faire ce qu'ils voulaient. Ce qui était la plupart du temps complètement faux. Il était rare que je me laisse manipuler, ça je peux vous l'assurer. J'étais celle qui manipulait.

Je le vis fermer les yeux à ma phrase. Comme si il cherchait à la chasser de ses esprit, ou peut être à chasser ce que lui il avait dit ? Le rendre moins réel ? Qu'il ne se fasse pas autant de soucis, peut être que plus tard je panserait mes blessures, mais pour l'instant j'avais décidé que j'avais oublié et que je m'en fichais. Ignorer ce qui vous dérange ou vous blesse était à mes yeux la façon la plus raisonnable de réagir. Lorsqu'il rouvrit les yeux, je ne réussit pas à lire en lui, savoir à quoi il pensait... Bien sur j'entendais les battement de son cœur qui s'étaient accélérés, mais pour la première fois, je ne savait réellement pas comment il allait réagir. J'avais enchainé, mon ton était monté, je voulais qu'il dise quelque chose, et ne nous voilons pas la face, je n'avais pas envie qu'il me repousse, non seulement je voulais une réponse, mais je la voulais positive. Je pense que cela m'aurait fait un bien fou qu'il me supplie, qu'il me demande à genoux de le reprendre, cela m'aurait prouvé que si, j'étais toujours en position de force. Mais étais-ce réellement le cas ? Certes, il s'était excusé, c'était lui qui était sortit en courant du bar pour me rattraper, mais qui s'énervait ? Qui avait le sentiment que l'issu de notre entrevue était écrite ?

Il approcha son visage du mien, et m'embrassa avec douceur. Il jouait mon rôle à la perfection. Son geste fit retomber ma colère comme un soufflet, et créa en moi une confusion sans précédent. J'avais laissé tomber mon sac à main, qui jusque là ne m'avait pas quitté, pour passer mes bras autour de son cou et l'attirer vers moi. S'abandonner, ne plus réfléchir, c'était à la fois si agréable et si douloureux, surtout quand j'étais particulièrement consciente qu'il profitait de mon moment de faiblesse, l'unique dans toute une vie de relation avec les hommes. Il était plutôt doué en fait à ce petit jeu là... Après quelque secondes qui me parurent une éternité il glissa jusqu'à mon oreille pour me chuchoter quelques mots.

    « Tu en es capable. » Touchante preuve de confiance, mais pas vraiment crédible, surtout quand on sait ce que je lui avait fait subir jusqu'à maintenant. Je n'eus pas le temps de réagir, parce qu'il enchaina rapidement, et parce que j'étais encore surprise et comme sous le choc. « Tu es la seule personne à qui je confierai ma vie. J’ai confiance en toi, tu n’imagines pas à quel point. Tu es forte et belle et pour ça tu mérites de connaître l’amour inconditionnel. Tu en es capable. Ne te retient pas ! » Je l'écoutais sans vraiment réussir à comprendre ses paroles, m'attardant plus sur le baiser qu'il déposa au coin de mes lèvres. Quoi qu'il en soit encore une fois je ne pouvait pas croire une seul des mots qu'ils avait prononcé.

Pourquoi ? Parce que premièrement la personne qui me confierait sa vie serait folle de le faire. Je jouait avec les gens, avec leurs sentiments et leur désirs, c'était ce que je faisait non ? Ce n'était pas toujours intentionnellement que je blessait, mais c'était toujours intentionnellement que je jouait. Les hommes comme Bobby étaient en quelques sorte des dommage collatéraux. Du moins c'est ainsi que c'était censé être, parce qu'il était clair que Bobby ne rentrait plus dans cette catégorie. Quand à me faire confiance, c'est même pas la peine que j'expose ce qui fait qu'il n'avait aucune raison d'avoir confiance en moi ? J'étais sure qu'il ne souhaitait à personne ce que je lui faisait endurer. Les bras toujours passés autour de son cou je l'observais. Enfin, observais c'est vite dit. Je goutais surtout au plaisir d'avoir mes yeux plongés dans les siens. Ce n'était certainement pas raisonnable, mais c'était tellement agréable. Je me contentai de sourire à ses paroles. J'abandonnais. Il savait qu'il avait tort, je savais qu'il avait tort, mais tout ce qui comptais c'était de s'amuser non ?

    « On prend un verre en face ? » En face c'était au station bien entendu. Il était pas question que je boive au Trick or Treat, et maintenant que Bobby ne m'évitait plus, il n'avait aucune raison d'y rester. Un verre... L'un comme l'autre nous n'étions pas capable de nous contenter d'un seul verre, on le savait aussi bien que l'autre. Personnellement ne serait-ce que quand je discutais avec quelqu'un, les verres descendaient à une vitesse... Mais était-ce réellement grave ? Pas à mes yeux en tout cas. « Ensuite je rentrerai chez moi. T'aura qu'à venir... » On savait tous les deux ce qu'il se passerait si il me raccompagnait, comme on savait tous les deux que si il passait la nuit chez moi, il ne la passerait pas dans la chambre d'amis. Mais c'était à lui de choisir. C'était bien la première fois. La première fois que je ne contrôlais rien. « Mais c'est toi qui vois. Si t'as mieux à faire je te retiens pas… » Non, maintenant que je l'avais dit je ne le ferais pas. Mais je pourrais m'empêcher d'avoir terriblement envie de le faire pourtant...


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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyDim 27 Mar - 11:51

    Je me souviens parfaitement du moment où j’ai remarqué February pour la première fois. C’était dans une soirée. Mais pas dans une de ses soirées qui se font dans les bars ou nightclub, où la plupart des couples éphémères se rencontrent. C’était il me semble une sorte de fête privée. En tout cas, on ne payait pas l’alcool, il n’y avait pas de barman ni serveuse. Chacun apportaient ce qu’il désirait, chacun se servait comme il voulait. C’était quelque chose de très simple qu’on fait quand on est jeune. Le minimum suffisait : une salle, une table pour poser les bouteilles et c’était parfait. Quand il y avait des chaises et canapés, c’était encore mieux mais finalement pas nécessaire. Bien évidemment, il y avait généralement toujours de la musique d’une façon ou d’une autre, même si on n’y faisait pas bien attention. Mais c’était toujours quelque chose d’important, parce que même si on ne tend pas l’oreille, inconsciemment, quand on capte quelques accords de guitare, l’ambiance est tout de suite plus agréable, plus festive. Ce soir-là, on devait à peine être une trentaine. J’étais loin de connaître tout le monde, mais finalement ors de ces soirées-là tout le monde parle avec tout le monde. Il y a toujours une connaissance commune. Et puis si ce n’est pas le cas, ça se faisait dans les heures suivantes. Si la plupart des visages m’étaient inconnus, c’était parce qu’avec un ami, on s’était en quelques sorte invité à cette soirée. On était dans la rue à la recherche d’une activité nocturne à faire quand de la musique et de la lumière attirèrent notre attention vers une sorte de factory. Sans réfléchir bien longtemps, on entre sans vraiment frappé. Après tout qui frappe à la porte dans ce genre d’endroit ? Personne ne fait attention à notre entrée, quelques visages se retournent sur nous mais ne s’attardent pas. Le plus important pour réussir à s’incruster c’est de ne pas avoir l’air perdu, ce qui n’était pas le cas. Les soirées c’était notre maison à nous et à peine à l’intérieur, on s’est mélangé à la foule. Je n’ai jamais su si cette soirée était donnée pour une raison particulière ou non, après tout peu importe. Ça ne sert à rien d’inventer des prétextes pour s’amuser.

    Je n’ai pas immédiatement remarqué february. Peut-être qu’elle était arrivée après moi. Je pense que sinon je ne l’aurai pas loupé. Enfin bref, cela faisait bien une bonne heure que je voguais de groupe en groupe occupé à discuter avec ceux qui passaient devant moi. J’en étais à ma troisième bière. Et oui à l’époque, je ne carburais pas encore au whisky comme aujourd’hui. Autant dire, que j’étais comme sobre et je commençais à m’ennuyer. L’euphorie d’être entrer là alors qu' on était pas invité commençait à disparaître, les gens me semblaient banales. Finalement, la seule chose qui me faisait rester ici c’est le fait de pouvoir boire gratuitement. Sauf que le stock de bouteilles avait fortement diminuée et c’est en attrapant la dernière bière sur la table que je fis sa rencontre. Elle avait tendue sa main pour saisir la bouteille également. Mais j’étais plus rapide. Elle ne s’avoua pas vaincu pour autant. Je ne me souviens plus de ses mots exacts. J’étais bien trop captivé à la regarder. Elle était resplendissante. Elle dégageait quelque chose d’elle d’étonnant et d’envoutant. On en est venu à partager cette fameuse bouteille. Chacun une gorgée l’un après l’autre. Je n’avais jamais bu une bière aussi lentement de ma vie. J’en avalé le moins possible pour pouvoir l’avoir pour moi le plus longtemps possible. J’avais l’impression qu’elle faisait la même chose. J’étais bien là à discuter avec elle, à la dévorer des yeux, à flirter avec elle. C’est elle qui termina la bière et quelques secondes après, elle m’embrassait. Cela faisait moins de deux heures que je l’avais rencontré et j’étais déjà complètement à sa merci. La soirée ne s’acheva pas, on parti tous les deux ailleurs, dans un autres bars, dans d’autres soirées, la nuit fut longues. Comme toutes les nuits qui ont suivies en sa compagnie.

    Il était clair que j’étais complètement accroc à elle. Le plus difficile, c’est que je savais qu’elle en avait conscience et qu’elle en jouait. Mais j’étais incapable d’imposer autre chose. J’avais bien trop peur qu’elle disparaisse. J’étais prêt à tous les sacrifices et égoïstement, je rêvais qu’elle le soit aussi. Mais je ne pouvais pas imposer à february d’être autrement. Ça reviendrait à changer celle que j’aimais et c’était contradictoire. Mais ce désir d’être le seul à ses yeux était toujours présent, et jamais je ne le ferais partir. Ni même ce soir. Après des mois sans nouvelles d’elle j’en étais encore au même point. A croire incontestablement que si on est juste tous les deux, on ne pourra plus souffrir. J’oubliais complètement que justement ma plus grande souffrance c’était elle. Et je m’interdisais de croire que moi je pouvais même la faire souffrir. Puisque la seule raison finalement pour laquelle elle vivait en retenu sentimentalement c’est par peur d’être blesser. C’est la seule explication que je pouvais avoir.

    Son sourire fit alors surface. C’était comme inespéré. J’ai presque envi de comparer ça à un de ses fixes d’héroïne après des heures de manques. Avec ce seul geste je suis apaisé, je suis bien. Mais le danger est de savoir c’est que ce sourire n’est peut-être finalement d’une simple dose en plus qui ne fera effets que quelques minutes. Une fois le poison dissipé, la souffrance frappera encore une fois, encore plus forte qu’avant. Le retour à la réalité fait toujours mal et ma seule crainte, c’est que february vienne à moi pour m’abandonner juste au moment où j’ai le plus d’espoir.

    « On prend un verre en face ? » prendre un verre ? Je n’ai plus besoin d’alcool, elle est là. L’alcool ne sert plus à rien. Et puis je veux que les choses soient différentes, qu’il n’y ait pas l’alcool dans mon sang qui contrôle mon esprit. J’aimerai pouvoir être conscient à cent pour cent de ce qui se passe. Vivre les choses réellement. Mais comment trouver la force de se débarrasser de l’alcool, c’est le meilleur anesthésiant en cas de blessure, et il vaut mieux être prêt à souffrir avec february. Cette simple question est un véritable combat. Parce que je veux me débarrasser de mes démons ; le problème c’est que j’ai commencé la soirée en succombant à la bouteille et que maintenant je succombais à feb. Je n’avais pas le droit de prétendre vouloir arrêter l’un ou l’autre.

    « Ensuite je rentrerai chez moi. T’auras qu'à venir... » quelle douce tentation. « Mais c'est toi qui vois. Si t'as mieux à faire je ne te retiens pas… » Quelle horrible tentation. Sans que je m’en rende compte je mors légèrement ma lèvre inférieur. Une façon comme une autre de résister un peu. Là devant elle je suis face à un dilemme. Résister comme j’en avais pris la résolution après l’accident, où continuer ma route comme je l’avais fait, en tournant en rond. Le plus impressionnant, c’est que je ne comprenais pas comment je pouvais avoir de telle pensée alors que j’étais face à february. Surtout que c’était une version d’elle différente. Elle était totalement à ma portée, elle s’offrait quasiment à moi. Mais je ne voulais pas que les choses se déroulent comme d'habitude. February avait réagit différemment, j'en étais peut-être tout autant capable. « je vais... je vais refuser ce verre ». J'avais du mal à réaliser ce que je venais de dire tellement cela me semblait surnaturel. «mais je ne veux pas que tu me laisses partir ce soir....je refusais un vice pour mieux succomber à l'autre, au plus dangereux. demain je vais faire en sorte de pouvoir entrer en désintoxication. si tu me laisses entrer chez toi ce soir, je sais que je serai capable de tenir et de me sevrer. Pour pouvoir combattre n'importe quel addiction, il faut avant tout de la motivation. je n'en ai jamais eu. je sais que je demandais peut-être beaucoup, mais ce soir je demandais à february d'être ma source de motivation. Elle était finalement la seul qui pouvait me donner envi de changer. est-ce que tu m'aiderais à traverser ça? est-ce que tu me laisseras entrer chez toi une fois que je sortirai du centre?

    Terminer la soirée avec elle, j'en avais très envie. mais ce que je désirais encore plus c'est pourvoir me regarder un jour dans le miroir et ne pas avoir honte de ce que je suis et me dire que february n'était pas avec un minable. Tant que je n'arriverai pas changer l'image que j'avais de moi-même, ma vie sera toujours aussi pitoyable. j'avais envi de devenir quelqu'un qui ne cause pas des accident mortel, et qui puisse être capable de prendre soin de celle qu'il aime.

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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyJeu 7 Avr - 11:09

Moi aussi je me souvenais exactement de ma rencontre avec Bobby, même si si il me l'avait demandé j'aurais prétendu ne pas m'en souvenir, encore une fois mon fichu amour propre... Mais oui moi aussi cette soirée était encore gravée dans mon esprit. Plus ou moins clairement selon le passages, puisque j'étais pas restée très sobre tout du long... Mais le début oui, je pouvais me le repasser très clairement... J'avais pas encore 24 ans, et lui en avait 28. Cette soirée c'était un ami que j'avais maintenant plus ou moins perdu de vue qui l'avait lancée. Sans aucune occasion précise, c'était son « grand bordel organisé » comme il l'appelait. De comme ça il en organisait environ une fois par mois, et les invités étaient pratiquement tous les même, a quelques exceptions. C'est d'ailleurs pour ça que je commençais à trouver ça à mourir d'ennui, et cette fois ci je n'étais venue que parce qu'il me l'avait fait promettre quelques semaine auparavant. Je songeais à m'en aller lorsque voulant attraper la dernière bière ma main s'était refermée dans le vide, effleurant juste celle d'un inconnu. Il avait peu être été plus rapide, mais moi j'avais de la ressource, et après un discours bien tournée dont je ne me rappelle plus le contenu exact nous en étions venu à la partager, cette fameuse bière. Chacun son tour, une gorgée à la fois, assis l'un à côté de l'autre sur l'un des vieux canapé qui trainait dans le coin. Et si on avait commencé par faire connaissance, nous tenant à une distance respectable l'un de l'autre, nous nous étions très vite rapprochés, physiquement je veux dire. Parce que même si le courant était particulièrement bien passé entre nous très vite, et même si côté sexe c'était le pied total, pendant un long moment entre nous c'était purement physique, de mon côté à moi surtout. Enfin quoi qu'il en soit je ne sais plus qui de lui ou de moi a terminé cette fichue bouteille, mais dans la seconde où ce fut fait je l'embrassai. Mais j'avais toujours en tête de quitter la soirée, surtout maintenant que je n'étais plus seule mais bel et bien accompagnée. On avait fait le tour des bars et clubs de la ville cette nuit la il faut croire. Et inutile de dire que c'est à ce moment là que ça devient flou dans mes esprits. Mais je sais qu'il m'avait ramené dans son appartement, celui la même qu'il habitait toujours, à Apple Street. Oui durant les semaines qui avaient suivies j'avais totalement joué avec lui. Il était vite devenu accro à moi et je le savais parfaitement. Bobby avait été ma première et jusqu'à maintenant ma seule vraie relation. La seul personne dont j'étais officiellement la « petite amie ». Même si notre relation était loin d'être pure et équilibrée. Avec moi Bobby buvait beaucoup, et je dois dire que je l'y poussais. Je lui avait fait prendre un peu de drogue à certains moment, mais ce qui l'avait fait totalement sombré c'était plus le fait de me savoir infidèle que notre relation en elle même. Je ne comprenais pas l'exclusivité, à l'époque je me disais que je ne lui demandais pas d'être fidèle, alors pourquoi devrais-je l'être ? Bobby était fou amoureux de moi et ça je l'avais compris depuis le début. Mais il ne m'en fallait pas beaucoup pour me sentir étouffée et c'était mon cas. Il finissait toujours par me surprendre un train de flirter, d'embrasser, ou même pire avec un autre type, il me hurlait mes quatre vérités, mais il finissait également toujours par revenir en me suppliant de le reprendre. Voilà à quoi nous avions joués pendant quatre ans... Et il était clair que c'était sur le point de changer, dans quel sens et en faveur de qui je n'en avais aucune idée, mais ça allait changer... Pourquoi ? Parce que ce que je ressentais pour Bobby avait évolué. Lui avait eu le coup de foudre pour moi. Mais il m'avait conquise avec le temps. Si on m'avait dit qu'un jour je dirais ça... J'en avais presque envie de me frapper...

    « je vais... je vais refuser ce verre » J'avais reculé d'un pas, laissant glisser mes bras qui jusque là étaient autour de son cou, le regardant d'un air interloqué. Est-ce que celui voulait dire qu'il me jetais, là maintenant ? Après tout son baratin il allait se tirer et me laisser là comme une conne ? Je savais même pas comment je réagirais si c'était le cas. Je lui crierais dessus ? D'aller se faire foutre. Mais la suite me surpris encore plus. « Mais je ne veux pas que tu me laisses partir ce soir... Demain je vais faire en sorte de pouvoir entrer en désintoxication. si tu me laisses entrer chez toi ce soir, je sais que je serai capable de tenir et de me sevrer. » J'avais reculé d'un pas, le regardant d'un air interloqué. Il me parlait ça à moi ? A moi ? Il était tombé sur la tête ou quoi ? Whaou, ça venait de me refroidir d'un seul coup, une douche froide. Il savait très bien que jamais je ne lui refuserais l'entrée chez moi. Que jamais je ne laisserai passer l'occasion de partager mon lit avec lui. J'aimais l'avoir près de moi, être dans ses bras. Sans vraiment comprendre je le regardais d'un air interloqué. « Te sevrer ? » Ce n'était même pas de la mauvaise foi. Je ne comprenais vraiment pas ce qui lui arrivais. Pourquoi me parler de ça à moi maintenant ? « Est-ce que tu m'aiderais à traverser ça? est-ce que tu me laisseras entrer chez toi une fois que je sortirai du centre? »

Il était devenu malade ? Il voulait que MOI je l'aide à traverser une désitoxication, une espèce de cure pour alcoolique ? Il m'avait confondu avec quelqu'un là c'était pas possible. J'avais envie de la garder près de moi mais je voulais aussi le secouer. Qui lui avait dit que j'avais besoin de ça, d'un parfait petit ami qui ne buvait pas, qui s'était sevré... Ou était-il allé pêché cette idée ? Je ne savais pas quoi répondre. C'était égoïste de le vouloir que pour moi et de ne pas vouloir perdre un moment à cette idée stupide ? Cette résolution qu'il ne tiendrait pas ? Alors dans ce cas là j'étais égoïste, et tant pis.

    « T'es malade ou quoi ? » J'avais peu être l'air dure, dans mes parolesn dans le fait que je m'était reculée, mais a vrai dire je ne comprenais tout simplement rien. C'était une blague ? Y'avait une caméra cachée quelque part ? « C'est une blague ? Qu'est ce que tu me demande exactement là Bobby ? Je me suis littéralement offerte à toi sur un plateau alors tu sais très bien que je te laisserai entrer chez moi, ce soir comme n'importe quand. Tu me demande de t'attendre ? Mais qu'est ce qui te prend ? »

J'avais élevé la voix sans pour autant m'énerver. Pas encore contre lui du moins... On pouvait dire tout ce qu'on voulait, mais là c'était lui qui compliquait tout...




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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyMar 19 Avr - 9:41

    Ça fait mal ! Très mal. Ce recul, cet air médusé, cette réaction était tellement prévisible et pourtant je ne m’y attendais pas. C’était semblable à une véritable gifle. Je ne m’y étais pas préparé. Mais vraiment pas du tout. Parce qu’en quelques secondes à peine, j’étais encore plus retombé amoureux d’elle, j’avais cru que j’étais capable de tout y compris de lâcher mes mauvaises habitudes. J’avais cru qu’une nouvelle vie m’était envisageable. Une vie qui soit moins pitoyable, une vie dont je pourrais un jour être fier, où je n’aurais pas sans cesse l’impression de me cacher, d'être en fuite perpétuelle. Et surtout une vie avec elle, February. Un vie où on serait ensemble, à la recherche d'un bonheur commun et surtout toujours là l’un pour l’autre. C’est très naïf et idiot de ma part d’avoir simplement pu envisager cela. Mais c’est ce que je ressentais au fond de moi. J’espérais et je croyais cette belle image possible. Le plus étrange c’est que j’avais vraiment cru que February réagirait autrement, plus positivement. Je pensais que peut-être elle trouverait que cette décision soit une bonne chose et qu’elle veuille me soutenir dans cette voie-là. A croire que je ne la connaissais pas encore suffisamment. Et maintenant à cause de sa façon de me regarder, de s’éloigner de moi, j’avais presque honte d’avoir seulement pu oser penser cela.

    "Tu me demandes de t'attendre ? Mais qu'est ce qui te prend ? " Qu’est ce qui me prend, à vrai dire je n’en savais rien. Jamais je n’avais manifesté une quelconque envie ou besoin de changement de vie. Tout ce que j’avais voulu jusqu’à présent c’était de l’alcool, ma drogue, faire la fête, être avec February. Et maintenant ce que je désirais c’était elle, simplement elle et plus rien d'autre. En gardant mes vieilles habitudes, jamais je ne profiterai vraiment d’elle comme il le faut. Il y aura toujours ma dépendance qui sera la pour me garder dans un état second. Je ne peux pas être totalement présent pour elle si je suis stone, et puis tant que la drogue me contrôlera j’aurais toujours ce besoin présent dans mon esprit de me réapprovisionner, de ce fait je ne serai jamais totalement moi-même avec elle. Je voulais vivre les choses différemment puisque jusqu’à présent cela ne nous avait jamais réussi.

    "- je ne sais pas… je... " Sur le vif là j'étais vexé et troublé par son recul si instinctif. Je n'arrivais plus à réflechir correctement. L'alcool joué peut-être aussi beaucoup mais sa réaction m'avait totalement perturbé et même déçu il faut le dire. La seule fois où je me résigne à demander de l’aide auprès de quelqu’un, on me rit presque au nez. On me rejette encore. Ce n'est que parce que c''était Feb qui était face à moi que j'osais le faire. Parce qu'elle me connaissait probablement mieux que n'importe qui. C'était à elle que je m'étais confié pendant des années, elle connaissait mes moindres de défauts, toutes mes déceptions et fierté. Et parce qu'elle savait si bien qui j'étais, je croyais qu'elle comprendrait et pas que cet aveu la sidère de cette façon. Il est clair que maintenant, j’avais envi de partir, de me faire un fix et de tout oublier. D’être bien et de plus ressentir cette sensation de honte et de malaise. Je ne savais pas je devais tenter d’expliquer les choses au risque qu’elle me blesse encore ou me taire et refouler tout ça au fond de moi.

    "- je veux juste faire les choses bien cette fois. Je veux reconstruire ma vie correctement... avec toi. Tant qu’il y aura la drogue, l’alcool je ne pourrais pas. Cette dépendance pourrit ma vie, et celles des autres et je n’en ai tout simplement assez." Voilà c’était dit. J'étais finalement parvenu à exprimer ce dégout que j’éprouvais pour ma propre condition de vie. Une grande étape pour moi. Peut-être pas suffisante pour changer vraiment mais c'était un tournant marquant tout de même. J'avais maintenant l'impression d'être à un croisement de ma vie, comme si à cet instant exacte je devais faire un terrible choix. Le pire dans tout ça c'est que c'était moi qui m’étais amené à ce point-là. Moi tout seul. Toutes mes illusions avaient disparues. Tout indiquait que si je voulais envisager un futur avec February, il fallait que les choses restent comme elles étaient. Moi toujours aussi dépendant à elle, aux drogues à l'alcool. Les choses ne changeraient finalement pas et peut être même qu'il faudrait que je m'habitue au fait qu'elle ne m'appartienne jamais vraiment. Et au final cette solution finirait par me détruire petit à petit mais au moins February ferait parti de l’équation. Ou alors je décidais de changer vraiment parce que je désirais avant tout survivre, prouver qu'il me reste de la volonté et dans ce cas là il fallait que j'accepte le fait qu’elle ne soit plus la. C’est ainsi comme ça que j'interprétai sa réaction. Est ce que j'étais capable de prendre cette décision ce soir? Non absolument pas. J'étais bien trop soulagé de me retrouver si proche d'elle. ça faisait des semaines que ce n’était pas arrivé et ça me procurait tellement de bien. Certes les dernières secondes avait gâché ces retrouvailles, mais à qui la faute? à moi, personne d’autre. je me rends compte que je suis nul pour tout. Incapable de changer, incapable de faire durer les moments de "bonheur".

    J’avais posé mon regard sur le sol presque gêné de ce que je venais de lui dire. Mais pourquoi donc avait-il fallu que je lui demande ça ? je me le demandas encore. J’étais idiot. Je remuais la tête en la relevant comme pour effacer les dernières secondes. « nan mais laisse tomber. On va boire ce verre en face ? » C’était ça que j’aurais du dire plus tôt. Au moins il n’y aura pas eu ce regard bizarre, je n’aurai pas ressenti cette déception et je l’aurais encore dans mes bras. En relançant l’idée d’aller boire un verre, j’essayais tant bien que mal de me persuader que tout était rattrapable. Mais je me leurrais. J’avais fait disparaitre « ce » moment et à cause de mes désillusions, je me sentais plus du tout capable de lutter contre l’envi d’un verre. C’est clair, face à elle je suis bien trop faible.


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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyVen 29 Avr - 8:33

J'en venais à me demande si seulement il me connaissait. Comment avait-il pu essayé de m'inclure dans quelque chose comme ça. C'était comme... Comme demander à un alcoolique qui se cache qu'il l'est de t'accompagner aux alcooliques anonymes, comme si c'était discret et futé comme façon de tourner les choses. J'avais jusque là été prête à pas mal de choses pour Bobby, beaucoup de choses, par rapport à moi cela va de soi, mais rentrer dans ce monde, même si c'était lui qui suivait le programme, ce n'était juste pas envisageable. Il semblait vraiment surpris. Que j'ai réagit aussi violemment, que j'ai quitté son étreinte ou je ne sais quoi. Mais bordel à quoi il s'attendait ? Je n'étais pas une petite copine, et j'étais encore moins une sorte d'ancre pour lui, pour qu'il ne se perdre pas dans son alcoolisme destructeur. Parce que oui, Bobby avait un problème avec l'alcool, ça je le savais et je le reconnaissais parfaitement. Par contre quand il s'agissait de reconnaître monproblème, mon addiction à la drogue, il n'y avait plus personne. Un jour je ferai un travail sur moi même, c'était presque sur, j'étais une fille plutôt intelligente, mais ce jour n'était pas encore arrivé, ça non.

Mais il y avait une chose qui me faisait encore plus peur que de me rendre compte que j'avais un problème. Non ça une partie de moi en avait conscience, et un jour ou l'autre, d'une manière ou d'une autre, un jour je m'en occuperai. Peut être pas demain, peut être pas dans un ans, peut être pas dans cinq ans, mais il arriverait un jour où la vie m'y forcerait, une infime partie de moi en avait conscience. Alors si ce n'était pas agréable d'en parler, ce n'était pas ce qui me terrifiait tant que ça. C'était beaucoup plus compliqué. Même un bon psychanalyste n'aurait pas forcément réussit à me déchiffrer entièrement de toute façon. J'étais une personne compliquée, j'en avais conscience.

Ce n'était pas le fait de ne plus ressentir ces sensations fortes, ces sentiments que l'on ressent lorsqu'on est enivré par l'alcool ou des substances illicites, je n'étais pas comme ça tous le temps, je savais aussi que certaines choses pouvaient être toute aussi agréables l'esprit clair. J'appréciais autant de passer du temps avec les hommes, particulièrement avec Bobby, lorsque j'étais sobre et clean. Voire plus, c'était quelque chose que je reconnaissais parfaitement. Tout vous paraît plus vrai, et l'on est beaucoup plus lucide. Voilà justement où étais le problème. La lucidité. En 4 ans, Bobby n'avait pratiquement jamais été totalement lucide lorsqu'il était avec moi. Ou alors ça ne durait pas longtemps.

Le jour ou il le deviendra il ne voudra plus de toi...» Voilà ce que je ne pouvais m'empêcher de penser. Oh oui, quand j'y pensais, c'était ironique c'était plus de l'humoir noir qu'autre chose. Non là peur que ça procurait chez moi était beaucoup plus inconsciente. Mettre des mots sur ce que je ressentais ? Non, je n'avais jamais été très douée pour ce genre de chose. Si je l'avais été j'aurais pu vous dire je savais quelque chose : je n'étais pas une petite amie. Je n'étais pas la fille qu'on présente à ses parents, pas non plus cette avec qui on envisage de passer sa vie. Et ça m'allais, du moins ça m'avait toujours été. C'était toujours le cas... Mais pas avec Bobby. Je ne voulais pas qu'un jour il se réveille parfaite sobre, et qu'il se rendre compte que pendant quatre années il avait perdu son temps avec moi. Que tout ce qu'il avait ressentit n'était qu'une plaisanterie, un effet de l'alcool. Après tout c'était possible non ? La plupart du temps sous alcool ou drogues, les sentiments sont accentués, tout paraît plus vrai. Pourquoi cela ne serait pas le cas ? Si finalement Bobby revenait un jour complètement sevré, et qu'il se rendait compte que comme ça il ne ressentait absolument plus rien ? Que je ne lui faisait plus aucun effet, que m'embrasser ne lui faisait plus rien ressentir ? Que finalement je n'avais été pendant quatre ans qu'une blague, un effet secondaire de son bad trip ? Qu'il était enfin guérit, et qu'en même temps de son addiction à la drogue et à l'alcool il s'était guérit de moi ? Je ne sais pas si la nouvelle moi serait capable de le supporter.

    « Je ne sais pas… je...  » Tout ce que je pouvais lire sur son visage ne me plaisais pas. Surprise, trahison, douleur, incompréhension la plus totale. Mais le pire c'était bien cette douleur. J'aurais voulu pouvoir l'effacer de son visage en un baiser, lui chuchoter quelques mots qui l'auraient fait instantanément sourire, pas forcément des choses très catholiques d'ailleurs. J'étais incapable de bouger et de réagir face à tout ce que je pouvais recevoir, tout ce qu'il pouvait renvoyer. J'aurais voulu pouvoir poser ma main sur son visage pour qu'il se calme, et qu'il parler normalement. Mais à la place de ça je restais figée. Il avait des choses à dire, pas forcément agréables à entendre, mais il devait le faire, je le sentais. « Je veux juste faire les choses bien cette fois. Je veux reconstruire ma vie correctement... avec toi. Tant qu’il y aura la drogue, l’alcool je ne pourrais pas. Cette dépendance pourrit ma vie, et celles des autres et je n’en ai tout simplement assez. »


Ses mots sonnaient bizarrement dans mon esprit. Je veux reconstruire ma vie correctement... avec toi. J'étais censée comprendre quoi ? C'était on ne peut plus sérieux ce qu'il me demandait. C'était plus que de partager son lit, c'était plus que d'être sa petite amie, et dans un sens, dans mon sens en tout cas, c'était plus que de me demander d'emménager avec lui. Reconstruire sa vie avec moi, c'était beaucoup là pour moi d'un coup. Je savais qu'il n'avait jamais été aussi lucide à propos de son problème, mais était-il lucide à mon sujet ? Pensait-il vraiment que j'étais capable d'être cette personne ? Quelqu'un sans problème ne pouvait pas vouloir être avec moi. Je n'attirais que les type mauvais, ou complètement paumés. Et Bobby était quelqu'un de bien. C'était la vie. Et il s'en rendrait compte quand il irait mieux.

    « Qui te dis que tu voudras toujours être avec moi Bobby ? » C'était sortit presque contre mon gré. Mais finalement c'était ce que je pensais, alors tant pis... J'avais toujours eu pour devise de toujours dire la vérité, d'être droite au but, alors pourquoi est ce que je ne respecterais pas mes propres règles quand la vérité me dérangeais ? « Parce que si ce n'est pas le cas, et ne te voile pas la face Feb, ça ne sera pas le cas,je ne serais pas toi Bobby. Je ne viendrais pas ramper à tes pieds, je n'effacerais pas la personne que je suis pour te récupérer... » Espèce de menteuse, bien sur que tu le feras, c'est de ça que t'as peur au fond... Les pensées commençaient à se bousculer dans ma tête...

Et une chose était sure, je n'aimais pas ça. J'étais intelligente, mais j'étais aussi le genre de fille qui aimait avoir l'esprit complètement libre, libéré de grandes préoccupations. Heureusement pour moi, Bobby était aussi faible que ce que moi je me sentais en ce moment. Sauf que lui c'était une réalité. Face à l'alcool, aux drogues et diverses tentations de la vie, et encore plus face à moi.

    « Nan mais laisse tomber. On va boire ce verre en face ?  » Il avait les yeux baissé, presque comme si il avait honte de ce qu'il avait pu m'avoir dit. Mais si il avait décidé d'enterrer le sujet, ce n'est pas moi qui allait l'en empêcher, bien au contraire... Et après tout ce n'étais pas ce que je voulais ? Alors je me rapprochai de lui pour mettre ma main dans la sienne et l'entrainer en direction du station, auquel une fois arrivé au comptoir je commandai deux bières.




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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyJeu 5 Mai - 10:42

    Ce n’est pas sur un simple coup de tête que j’en étais venu à vouloir me débarrasser de l’alcool et de la drogue. L’idée n’était pas venu tout simplement là, quand je me retrouvais face à elle. Ce besoin s’était manifesté au fond de moi depuis un bon moment. Depuis le jour où j’ai réalisé à quel point j’avais pu merder en provoquant cet accident. Je n’étais pas idiot. Je savais que j’avais un problème, que l’alcool et la drogue pourrissait ma vie. Mais c’était presque incontrôlable, à chaque fois il me fallait un verre de plus. Parce que rien n’était jamais suffisamment fort pour me faire oublier ma pitoyable réalité. Mais accumuler les alcool forts ce n’était même plus suffisant. Ça ne servait qu’à me rendre malade encore un peu plus et provoquer chez moi une sensation de mal-être. Alors pour m’en débarrasser, je buvais un peu plus croyant fermement que le prochain verre serait le bon. Et quand j’avais assez d’être déçu par la boisson, je passais au stade supérieur. Avec les bonnes injections, l’effet était immédiat. Je passais du cauchemar au rêve en quelques secondes c’était parfait. Le problème c’était que ce n’était pas éternel, et la réalité revenait toujours plus vite, toujours plus violemment. Je devais multiplier les doses, les prises. Ce n’est pas une vie que d’espérer être toujours ailleurs. Surtout que sous l’emprise de tous ces produits, je me contrôler de moins en moins. Je n’étais même plus le maitre de mon propre corps. C’est lui qui agissait sans que mon cerveau n’ait le temps de réagir. Et à chaque fois que je reprends un verre, c’est comme si je disais à mon corps de prendre les rennes. Ma conscience des choses pouvait faire un break. C’est comme ça que j’ai provoqué l’accident ; je dis bien que c’est moi qui l’ait provoqué pas l’alcool. Je n’étais plus conscient de ce qu’il se passait mais c’est moi qui m’était laisser entrainer dans cette situation.

    Parce que j’étais lâche et faible, j’avais mis en danger karen et je m’en voulais. Avoir des regrets n’a jamais été bon pour moi. Pour les oublier je bois, je me fais des fixes. C’est ce que j’ai fait après mon accident, je n’arrivais pas à supporter l’idée d’avoir pu tuer quelqu’un. J’en venais à détester ce que j’étais, je voulais oublier cette sensation. Mais à chaque premier verre, à chaque fix, je me détestais encore plus. Je détestais le fait de ne as être assez fort pour lutter contre ça. Avant l’accident, quand je consommais j’en prenais au moins du plaisir. Rien que l’idée d’en prendre m’apaisait. Les choses avaient changé. Ça me dégoutait. Chaque jour, je m’écœurais un peu plus. Alors je voulais mettre un terme à tout ça. Comment pouvais-je espérer un semblant de relation avec february si je ne me sentais pas bien moi-même. J’allais empoisonner notre couple – si couple il y aurait - tout autant que je pouvais infecter celle que j’aimais. Rester comme ça ce n’était que lui nuire, il n’y avait rien de beau la dedans. « Qui te dis que tu voudras toujours être avec moi Bobby ? » ce changement je le désirais autant pour moi que pour elle. Il était clair pour moi, que february me resterait dans la peau à jamais. Un peu comme l’alcool et la drogue mais pour ces deux derniers, j’avais des moyens de luter. Contre elle, j’étais complètement impuissant. Sa remarque n’avait pas de sens. Comment même pouvait-elle penser que j’arriverai à me débarrasser de cette envie. Je la regardais avec un air curieux, interrogateur. La question m’avait surprise et malheureusement pour moi l’alcool rallongeait trop mon temps de réaction. Je voulais répondre, lui affirmer que jamais je ne pourrai ne plus vouloir d’elle. J’étais foutu à vie. Je voulais dire quelque chose dans ce genre là mais mon cerveau prenait tout son temps pour recevoir et renvoyer les informations. ? « Parce que si ce n'est pas le cas, je ne serais pas toi Bobby. Je ne viendrais pas ramper à tes pieds, je n'effacerais pas la personne que je suis pour te récupérer... » Voilà précisément le genre de réalité qui faisait mal et que j’aimais généralement fuir par le biais de la drogue. Elle ne cachait pas ces mots, restait franche. Après tout c’est une des choses qui faisaient que je m’accrochais tant à elle non ?

    Alors c’était ainsi ça qu’elle me voyait ? Comme quelqu’un qui s’efface pour l’autre ? C’était bien triste à entendre de sa part. mais soit. C’est dans ce sens que j’agis alors. Je faisais oublier mes dernières paroles en me rétractant et en acceptant d’aller ailleurs. D’aller dans l’autre bar.

    Tout d’abord on s’est approché du comptoir pour récupérer deux bières. Les verres en main, je ne voulais pas rester dans cette zone là. Trop de gens y passaient. Je préférais qu’on s’isole dans un coin du bar. Un endroit qui soit moins exposé. Contre un mur, il y avait une table vide. Mais ce n’était pas une de ses tables auxquels on pouvait s’assoir. C’était plutôt une de celles qui sont très hautes et qui servent juste à recueillir les verres. Autour il n’y avait aucune chaise. Mais ça m’allait parfaitement. J’étais venu pour rester à proximité de february et non pour poser mes fesses sur un bout de bois. Débarrasser de mon verre que j’avais déjà presque terminé, je voulais me convaincre que je n’avais pas tout gâché dans mon rapprochement avec elle. L’ambiance était différente presque étrange, il fallait que je sache si c’était rattrapable ou pas. Depuis qu’on avait traversé la rue, je n’étais pas très bavard. Après tout qu’est ce que je pouvais dire pour faire oublier mes précédents mots ? Absolument rien. Alors je me contentais de la regarder. J’essayais de la comprendre. Pendant un instant je l’avais senti entièrement à moi, la minutes d’après elle était redevenue aussi insaisissable que le vent. February restait un mystère pour moi. Un mystère qui me fascinait et qui me torturait en même temps.

    J’approchais toujours un peu plus mon visage d’elle jusqu’à ce que mes lèvres soient à nouveau toutes proches des siennes. Pendant de très longues secondes je maintenais cette distance. C’est certain mon envie de les joindre aux siennes étaient flagrant. Mais je faisais un test. Je voulais savoir si le désir était réciproque. Je voulais voir si finalement, la convoitise était partagée ou si Feb restait toujours aussi insaisissable. Quand la tension devint trop insoutenable pour moi, je mis fin à cette distance et je collai finalement mes lèvres aux siennes avec une certaine violence. J’entamais un baiser très passionné presque même un peu brutal, la mordant par instant. Dans cette emportement, je voulais retrouvais l’engouement et l’ivresse du passé, je voulais me rassurer en sentant qu’elle avait toujours envi de moi et inconsciemment je crois que je me vengeais en quelques sorte. Son refus m’avait blessé, je la blessais à ma manière.
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February S. Bouwmeester
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptySam 7 Mai - 10:59

Bobby n'avait pas répondu. Je lui avais dit qu'il ne pouvait même pas être sur qu'il voudrait encore de moi si il se traitait, et il n'avait rien répondu. Qu'est ce que je devais comprendre ? Que j'avais raison ? C'est la seule explication que je voyais. Connaissant Bobby si je m'étais trompée il l'aurait prise dans les bras ou alors serait presque venu ramper à les genoux me promettant que je racontais n'importe quoi, que jamais il ne cesserait de vouloir être avec moi. Alors c'était certainement ça. Je n'étais que l'un des nombreux résultat de son ébriété permanente. Je n'étais que la fille avec laquelle il couchait depuis 4 ans plus ou moins régulièrement parce que vu son état il était conscient qu'il ne pouvait pas avoir la petite femme au foyer parfaite qui lui donnerait la dizaine d'enfants dont il rêvait. Quand il pourrait avoir l'avoir la femme parfaite qui voudrait l'épouser, il ne mettrait pas longtemps à m'oublier, j'en étais sure.

Et après tout, qu'est ce que j'en avais à faire ? Ce n'était pas censé me blesser, a part peut être faire un peu de mal à mon égo de me faire rejeter, mais rien de plus. Alors j'allais me comporter exactement comme je l'aurais fait, comme j'étais censée le faire. En profiter, tirer ce que je pouvait du moment présent, et lorsqu'il partirait, et bien je n'aurais qu'à passer au suivant. Pourquoi est-ce que ça sonnait si faux ?

Lorsque je l'avais entrainé vers le Station, mon endroit, mon bar, l'un des endroit où je me sentais le plus à mon aise. Rien de tel pour pouvoir venir à bout de mes préoccupations diverses, et accessoirement d'un type comme Bobby. Mais finalement, même si j'étais en terrain conquit, dès qu'il avait attrapé les deux bières que je venais de commander, il était devenu évident que c'était lui qui me contrôlais pour l'instant. Du moins à mes yeux c'était évident, peut être lui pensait que c'était l'inverse. Mais en attendant, c'était lui qui avait attrapé les verres, lui qui avait attrapé ma main et m'avait dirigé vers là où il voulait que l'on aille. Je l'avais regardé faire, pire, je l'avais laissé faire même. La tension entre nous deux était palpable, c'était même un peu étrange comme situation. Je ne savais pas comment réagir, il ne parlait pas, il ne partageait pas ses sentiments et ses pensées comme il l'avait toujours fait avec moi, il vida son verre pratiquement d'un trait avant de se mettre à me fixer comme je ne l'avais jamais vu faire. J'étais mal à l'aise, parce que je ne savais pas réellement comment réagir. Et alors que j'allais attraper mon verre pour boire une ou deux gorgées, histoire de me donner une contenance, Bobby s'était rapproché de moi. J'étais adossée contre le mur, donc aucun moyen de reculer, de fuir ou quoi que ce soit. Non pas que j'ai peur de Bobby, ne vous méprenez pas. Mais il y avait cette intensité dans son regard, le fait qu'il n'ait pas ouvert la bouche depuis plusieurs minutes, je ne sais pas, c'était intimidant.

Il s'était rapproché de plus en plus, et si j'avais voulu, je n'aurais eu qu'à rapprocher mes lèvres de quelques millimètres pour frôler les siennes. Mais j'étais comme hypnotisée, je n'osais pas bouger. Je voulais savoir ce que Bobby allait faire, qu'était-il en train de faire ? Il me testait ? Peut être voulait-il me tester ? Voir si j'allais pouvoir lui résister. Il jouait avec moi comme j'avais pu le faire avec lui, je le voyais, je n'étais pas stupide, et je connaissais assez bien ce jeux pour l'avoir moi même pratiqué, sur Bobby et sur bien d'autres types. Et j'étais la mieux placée pour savoir que lorsque c'était moi qui pratiquais ce jeu, et que bien entendu, je gagnais, cela me remplissais d'un sentiment d'euphorie incroyable, je me sentais tellement puissante, et le type en question me paraissait tellement faible. Or, il n'étais pas question que je paraisse faible aux yeux de Bobby, si jamais il s'imaginait, il se rendait compte, qu'il avait ne serait-ce qu'un peu de pouvoir sur moi. Et c'est lui qui céda à la tentation, preuve que j'étais toujours la plus forte de nous deux. Je n'aurais pas du en douter, pas une seule seconde. Il m'embrassa avec une telle force, collant mon dos contre le mur, un baiser qui contenait plus de passion, mais aussi de violence qu'il ne m'en avait jamais donné. Si je lui rendis son baiser ? Je crois que vous n'avez pas besoin d'un dessin pour comprendre que j'étais transportée. Il avait fait monter le sang à mes joues, m'avait rendu haletante. Il avait commencé à me mordre la langue, me mordre les lèvres, et je n'avais pas réagit tout de suite. J'étais tellement en transe, dans un état second que dans un premier temps je ne sentais même pas la douleur. Mais au bout d'un temps qui m'avais paru si long, et après que Bobby m'ait réellement fait mal, je le repoussai violemment le dévisageant avec ce regard sur mon visage, interloquée, et quand je m'exprimai, je lui hurlai presque dessus. Je lui en voulais vraiment, j'étais pas loin de le soupçonnais de vraiment avoir voulu me blesser.

    « Mais t'es malade ! Tu m'a fais mal, t'es pas bien ou quoi ! » Je ne pouvais m'empêcher de le fixer, toujours avec ce même regard de la personne qui ne comprend pas ce qu'il se passe. Parce que c'était vraiment ce que je ressentais, je ne comprenais pas ce qui lui arrivait, pourquoi il se conduisait comme.... Comme un homme de cro-magnon ? Le machisme me plaisait, ce genre de chose, venant d'une personne comme Bobby, là ça me faisait légèrement peur. Enfin, avec ça, je ne m'étais pas rendue compte que les trois quart des clients et le personnel du Station avaient interrompus ce qu'ils étaient en train de faire pour se retourner vers nous et voir qui avait pu crier comme ça et pourquoi. Le barman me lança même un « Patronne, tout vas bien ? » Il eu pour effet de me ramener à la réalité. Je n'aimais pas réellement être le centre d'autant d'attention, pas de ce genre d'intention. « Tout vas bien. Occupe toi de garder ton job. » Et plus, bas cette fois ci, m'adressant à Bobby. « Bon clairement il se passe quelques chose... Tu vas me dire quoi ? Mais qu'est ce qu'il te prend Bobby ? »


Dernière édition par February S. Bouwmeester le Jeu 23 Juin - 3:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyVen 20 Mai - 13:04

    Toute cette soirée ne faisait que me rendre de plus en plus en colère contre moi même. Plus j’avançais dans la soirée, moins j’avais l’impression de pouvoir contrôler ce qu’il se passait. En même temps, ce n’est pas comme si j’avais eu un quelconque pouvoir sur quoi que ce soit un jour dans ma vie. J’ai plutôt à croire que j’ai constamment été l’esclave de mes nombreux mauvais choix. Il n’y a vraiment qu’une seule chose pour laquelle je suis doué : faire les mauvais jugement, réagir de la mauvaise façon. Et je commence sérieusement à en avoir assez de tout ça. J’étais tout simplement fatigué d’agir comme un abruti. Oui c’était ça je me trouvais complètement stupide de persister autant pour tout foirer. Quelle idée brillante j’avais eu d’offrir ce premier verre à Feb ce soir ?! Quelle idée géniale j’avais eu de vouloir la retenir quand elle était prête à s’enfuir ?! Quelle idée lumineuse j’avais eu de croire à une nouvelle tentative entre nous deux ?! Quelle idée sensationnelle j’avais eu de lui parler de mes doutes ?! Quelle idée fantastique j’avais eu d’entrer dans ce bar avec elle ?! Quelle formidable idée j’avais eu de m’attaquer à elle sur son territoire ?! Nan mais c’était à ce demander comme fonctionnait mon cerveau. A chaque fois je prenais une décision que je pensais être la bonne pour me sauver de ma situation, il s’avérait que ça devenait à chaque fois pire. Mais en faite, je ne faisais que tout aggraver. Si je lui avait offert ce premier verre, c’est parce qu’elle m’avais cruellement manqué pendant ces longues semaines où je ne l’avais pas vu. Je ne pensais pas me laisser tenter à nouveau par la diablesse qui était en elle. Si je l’avais retenu, c’est parce que je m’en voulais de l’avoir fait fuir, de l’avoir blessé, d’être la cause probable de sa tristesse. Si j’avais pensé pouvoir reconstruire quelque chose avec elle, c’est parce que j’y croyais plus que tout. C’est la seule chose que j’avais autant désirée de toute ma vie. Si j’avais accepté de rentrer dans son bar, c’est parce que je ne voulais pas me résigner à l’abandonner si vite. J’avais l’impression que si nos chemins se séparer maintenant, elle me serait de plus en plus inaccessible. Je ne pouvais pas prendre ce risque. Si je l’avais embrassé si violemment, c’est parce que je la désirais furieusement, et je pensais que c’était la seule possibilité qu’il me restait… Mais entre mes espérances et la réalité il y avait une sacrée différence. A chaque fois je me prenais une véritable claque.

    Cette nuit était véritablement une descente aux enfers. Il était certain que le lendemain s’annonçait être difficile avec tous ces regrets à gérer. Cette fois j’avais l’impression d’être aller trop loin, la situation me dépassait complètement. Ma seule explication c’était qu’il fallait que je fasse une dernière tentative pour regagner Feb, c’est la seule solution que mon cerveau enivré avait réussi à sortir. C’était comme un suicide j’avais l’impression que si je ne faisais rien, elle m’échapperait encore une fois. Tout ce que je cherchais à faire, c’est la sentir me désirer autant que je l’avais jamais désiré. Je voulais tout simplement la sentir, sentir ses lèvres, sentir son sang, sentir qu’elle pouvait être à moi. Mais ce n’est pas comme ça qu’on obtient february. Je ne sais pas exactement encore comment il faut faire mais très certainement pas en déconnant ainsi. Je voulais frôler les limites, voir à quel moment elle cessait d’être forte, retrouver cette limite où elle faiblit pour moi. Je sentais que j’approchais de cette zone et puis comme un gamin qui a eu droit à un seul bonbon j’en voulais plus ? Je voulais le paquet en entier. Et par cette attitude je poussais feb à se retrancher derrière sa forteresse à nouveau inaccessible. Je la poussais à me rejeter. Cette façon qu’elle eut de m’écarter d’elle me fit sentir misérable. Je n’avais plus qu’une crainte c’est de m’apercevoir que j’en été venu à la dégouter alors je maintenais mon regard sur elle. Avec cette peur de découvrir chez elle de la déception, de l’aversion.

    Plus vite qu’un chien enragé, le barman s’approcha de nous prêt à m’éjecter dehors. Je détachais mon regard de Feb pour me rendre compte qu’on nous observait. A ce moment précis, j’avais tout sauf besoin d’avoir en plus un public. Les regards accusateurs m’étouffaient. Mais finalement je les méritais. J’avais complètement merdé et pourtant elle me laissait encore un sursit en cachant son chien de garde. Mais ce n’était peut-être pas un geste aussi gracieux que je voulais le croire. Peut-être que ce n’était une façon de plus pour que je m’enfonce encore un peu plus. J’avais une chance de me rattraper, de m’expliquer ou de tout faire foirer encore.

    Elle voulait des explications. Je ne savais pas quoi lui répondre. Qu’est ce qui me permettrais de me sauver à ce stade la ? « J’en sais rien » je lâchais cette réponse tout juste audible et avec de la colère. Mais l’agressivité elle était pour moi parce que je m’en voulais. mon regard à présent la fuyait. Ma mâchoire commençait à se crispait. C’était totalement incontrôlable. « j’en ai assez de tout ça. J’en ai assez d’être incapable de faire ce qu’il faut pour conserver la seule chose que je désire. Tout ce que je fais, je le fais mal. Peut-être que finalement je ne mérite pas ce que je désire et que je ne mériterais jamais rien… » L’objet de mon désir cela avait toujours été Feb. Elle le savait parfaitement. Elle avait toujours eu conscience que seule elle pouvait m’affecter autant. La colère dans ma voix avait progressivement fait place à l’accablement et du regret. « Je suis désolé de t’avoir fait mal. C’est pas ce que je voulais. Te voir souffrir c’est la dernière chose que je veux ». le problème dans cette volonté c’est que pour voir feb être heureuse il fallait généralement que moi je souffre. Nos désirs mutuels jusqu’à présent n’étaient pas compatibles. C’était tout le problème de notre histoire. Je levais mes yeux vers elle. Je voulais savoir quel regard elle portait sur moi maintenant.

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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyMar 21 Juin - 8:59

J'essayai d'oublier les regards qui étaient braqués sur nous. Je détestais ça. J'aimais être désirée, mais là je me demandais ce que les gens pouvaient penser. Me plaignaient-ils ? Se disaient-ils que j'avais mérité ce qu'il m'arrivais. Ou alors tout simplement n'arrivaient-ils pas à détacher leurs regards de nous, parce que la curiosité est la première cause d'excitation chez l'être humain ? Je ne savais quoi penser et de toute façon je n'aimais aucune de ces proposition. Je détestais être plainte, j'étais pas ce genre de fille. Mais si, vous savez bien, les demoiselles en détresse. Je ne supportais pas l'idée que les clients de mon propres bar ai une si faible estime de ma personne pour se dire que je l'avais mérité. Et je n'aimais pas la curiosité malsaine. Surtout pas lorsque j'en étais la cible. Seulement quand j'en étais la cible d'ailleurs, il faut bien l'avouer. Le reste du temps, j'en étais souvent à l'origine, de la curiosité malsaine. Mais je crois que depuis le temps, vous vous en êtes rendu compte.

    « J’en sais rien » Je pouvais sentir la colère dans sa voix, même s'il parlait d'une voix basse. Je n'arrivais pas à lire en lui. Etait-il en colère contre moi ou bien contre lui-même ? Si c'était contre moi, c'était le comble. Bon d'accord, pendant quatre années, je l'avais poussé à bout, mais jamais je ne l'avais blessé de la sorte, de façon aussi... voulue. S'il était en colère contre lui c'était limite encore plus inquiétant. Bah quoi, ça faisait un peu bipolaire non ? D'abord il me blessait, ensuite il s'en voulait et ressentait une telle colère... Parce que je le connaissais, assez pour décelez le niveau de colère dans sa voix. Je me contentai de garder mes yeux vrillés dans les siens, à la recherche d'une explication supplémentaire. « J’en ai assez de tout ça. J’en ai assez d’être incapable de faire ce qu’il faut pour conserver la seule chose que je désire. Tout ce que je fais, je le fais mal. Peut-être que finalement je ne mérite pas ce que je désire et que je ne mériterais jamais rien…  » Je ne comprenais pas pourquoi il s'en voulait à ce point. A lui. A moi encore, je pouvais le comprendre. Une telle colère dirigée contre lui même, je n'arrivait vraiment pas à comprendre. C'était moi qui était la source de ses malheurs. Ça je voulais bien l'admettre. Pas de tous, mais entre nous deux... Enfin. J'en venais à croire qu'il était limite masochiste. « C'est de moi que tu parles ? La seule chose que tu désires, c'est moi ? » Je connaissais la réponse au fond. Mais j'essayais de comprendre. Comment quelqu'un pouvait à ce point faire tourner son monde autour d'une seule personne ? Même si j'admettais que ce que je ressentais pour Bobby avait évolué, j'étais persuadée que jamais je ne serais capable de ce genre de truc. Mais en même temps, c'était Bobby...  « Ne laisse jamais personne te dire que tu ne mérites pas ce que tu désires. Est-ce que moi j'ai déjà dis que tu ne me méritais pas ? »

Non, clairement je lui avais jamais dit. Certes, je l'avais trompé, mais c'était dans mon mode de fonctionnement. Ça ne voulais pas dire que j'estimais qu'il ne me méritais pas, il devait bien le savoir ça, c'était ce que je faisais. Cela ne venais pas de lui, seulement de moi et de qui j'étais. Et je ne m'en cachais pas. Je ne le regardais plus comme quelques secondes auparavant. Je ne pouvais même pas dire que je lui en voulais, c'était faux. Je ne pouvais pas lui en vouloir... Je lui avais fait bien pire. Ce n'étais pas volontairement pour le blesser, mais ça avait été le résultat, je ne pouvais pas l'ignorer. Je le voyais dans ses yeux. J'étais conscience de ce regard triste, du fait qu'il avait le cœur brisé lorsqu'il me surprenait avec un autre que lui. Je ne le voulais pas, mais je le savais tous ça. Et comme je m'aimais plus que quiconque, je n'avais jamais été prête à changer, ni même à l'envisager à vrai dire. J'étais comme ça. Et il faut dire que je ne savais pas vraiment ce que c'était d'être à sa place. La place du cocu, on peut le dire. Ma dernière déception amoureuse remontait à mes année de collège, alors que j'avais 14 ans, et que j'étais folle d'un type du lycée. Donc inutile de dire que c'était pas le même genre de truc, et que j'avais fait un certain chemin depuis. Puis il n'y avait jamais rien eu entre le lycéen et moi (enfin si, mais une bonne dizaine d'année plus tard, plus rien à voir) et c'était un béguin d'adolescente. Ce que Bobby et moi avions était très loin de ça, pas la peine de le préciser non ?

    « Je suis désolé de t’avoir fait mal. C’est pas ce que je voulais. Te voir souffrir c’est la dernière chose que je veux  » Ça ressemblais presque à une déclaration. Si ce n'est que tout ça je le savais déjà. Et depuis longtemps. Malgré tout ce que je lui avais fait subir, il n'avait jamais été capable de me blesser. Enfin, il avait déjà essayé, mais dans tous les cas il était sois bourré, soit défoncé, soit dans une colère folle, le genre de colère qui empêche de réfléchir à ses actes. Jamais il ne l'avais voulu au fond de lui même. Et moi ? On ne pouvait pas non plus dire que je voulais. Mais je savais que je le faisais. Et je n'avais pas nécessairement besoin d'être alcoolisée ou pire. Alors je m'adressai à lui, d'une voix douce et beaucoup plus posée. « Je sais ça Bobby. » Et je marquai une pose, avant de continuer. « Écoute, tu as bien trop bu ce soir, je suis pas contre le fait d'avoir une discussion, mais pas avec toi dans cet état là. » Était-ce bien moi qui parlais ? Je prononçais des paroles aussi « saines » ? A vrai dire je n'avais jamais été contre le fait d'avoir une discussion avec lui, certainement pas maintenant, vu comment je me sentais en sa présence. Et inutile de dire que c'était aussi une façon de me protéger que de la repousser, cette discussion. Parce que me faire mordre ou bien hurler dessus, selon son état, c'était pas non plus ce que je préférais. « Pourquoi tu viendrais pas avec moi, chez moi ? On verra ce qu'il en est demain. Tu pourras partir si tu veux, ou bien rester et on... parlera. » Merde, j'avais presque l'impression que tout ça sonnait faux dans ma bouche. Alors que je le pensais, oui, je le pensais. Je m'étais même à nouveau rapprochée de lui, et j'avais posé ma main sur son épaule.
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MessageSujet: Re: L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' L'alcool noit la raison, pas les souvenirs. • Feb' EmptyLun 4 Juil - 8:19

    Normalement, je devrais me sentir à l’aise. Je me sentais toujours bien quand j’étais dans un bar. Qu’importe la ville, qu’importe de style, qu’importe l’heure. Ils avaient beau être tous différents les uns des autres, c’était la même chose pour moi. Le décor, l’ambiance au final tout ça c’était superflu. La plupart du temps, les gens conseillent tel ou tel endroit parce qu’ils l’ont aimé, parce qu’ils pensent avoir passé une soirée agréable et ils sont certains que d’autres y passeront aussi un agréable moment. Leur arguments sont souvent : « tu verras, ils passent de la bonne musique là-bas, le services étaient parfait, l’ambiance est chouette… » Tout ce blabla qui ne veut rien dire. La seule raison pour laquelle ils ont aimé ce bar, c’est parce qu’ils ont pu boire. Un, deux, trois, dix verres, peu importe le nombre. Ils sont entrés dans l’idée d’y boire un verre, de laisser l’alcool agir sur leur organisme et de ressentir les symptômes d’une douce ivresse et c’est ce qu’ils ont eu. Voilà la raison de leur satisfaction. Cela n’a rien à voir avec les chansons passées par le dj, ni avec l’apparence des sièges ou des tables. Tout est en rapport avec les boissons. Voila pourquoi je me sentais bien dans n’importe quel bar, parce qu’il y a toujours de l’alcool sinon ça n’est pas un bar mais un vulgaire salon de thé.

    J’étais entré un nombre incalculable de fois dans le « Station ». Il avait toujours fait parti de mes favoris de la ville. Certainement pas parce que je le trouvais plus agréable à cause de la couleur de la tapisserie ou de la disposition du bar par rapport à la porte d’entrée… La seule chose qui me le faisait préférer aux autres, c’était parce il y avait toujours Feb. J’y allais très souvent pour la voir, pour passer du temps avec elle, pour croire que j’étais proche d’elle aussi. A force, je connaissais bien la clientèle, les employés. Enfin jusqu’à notre dernière séparation. J’avais évité ce lieu pour ne pas être tenté par elle. En y entrant avec elle ce soir, ça me rappelait tous ces moments passés. Ça ne m’avait pas parut étrange de revenir ici après ces semaines d’absence. Au contraire, la sensation de revenir m’avait fait du bien. C’était une douce sensation familière agréable. Je revenais dans mon élément jusqu’à ce baiser un peu trop passionné. Mais maintenant, je me sentais étouffer ici. Les regards des autres m’oppressaient. Je ne me sentais plus du tout bien, on me faisait comprendre que je n’étais plus le bienvenu. Je n’avais plus l’impression d’être dans mon élément. Je voulais m’enfuir, mais Feb me retenait. La situation empirait de secondes en secondes entre nous deux mais je ne pouvais pas m’en aller. Je voulais prolonger quoi qu’il en coute ces « retrouvailles » inespérées.

    « C'est de moi que tu parles ? La seule chose que tu désires, c'est moi ? » Mon regard se porta sur elle immédiatement. Je n’avais pas besoin de confirmer ce qu’elle venait de dire, elle savait la réponse. Elle avait toujours su la réponse. Et puis ça n’était pas vraiment une question qu’elle me posait-là. C’était juste un besoin d’ôter tout doute. Mais des doutes sur ce point, elle n’avait pas besoin d’en avoir. Je la fixais simplement, le plus sincèrement possible. Est-ce qu’elle pouvait lire dans mon regard toute l’affection que je lui portais depuis toujours ? je pense que oui. D’après moi, elle avait toujours été capable de décrypter mes regards sinon comment expliquer le fait qu’elle sache si bien jouer de moi. Je la laissais parfaitement lire en moi comme dans un livre. Est-ce que ce qu’elle pouvait y voir, la terrifier, ça c’était autre chose. « Il n’y a jamais eu rien, ni personne d’autres. » Finalement je fis le choix de ne pas rester silencieux. J’avouais quelque chose qu’elle savait déjà. Ce n’était plus un aveu par définition… « Ne laisse jamais personne te dire que tu ne mérites pas ce que tu désires. Est-ce que moi j'ai déjà dis que tu ne me méritais pas ? » C’était difficile de croire que je méritait quelque chose. Mes parents s’étaient bien acharnés à la tache quand ils m’ont éjecté de leur vie. Avant ça, je faisais des conneries parce que je n’avais pas l’impression de mériter tout ce que je recevais. On me gâtait beaucoup trop, ça me plaisait en un sens mais je ne demandais pas tout ça. Et puis presque du jour au lendemain on m’a tout retirer, même les liens familiaux je ne connais plus ce que s’est. C’est comme si je ne méritais pas mes parents. C’est ce qu’ils avaient voulu me faire comprendre. C’est ce que tout le monde me fait comprendre partout où je vais. Il n’y avait qu’avec Feb que j’avais eu l’impression par moment de valoir quelque chose. Mais c’était dans les bons moments. Ensuite je découvrais qu’elle flirtait avec d’autres, qu’elle couchait avec d’autres. Alors son infidélité pour moi oui c’était sa façon de me faire comprendre que je ne la méritais pas. Sinon pourquoi irait-elle ailleurs ? Je rompus le contact visuel. J’avais peur qu’elle devine ce que je pense et cette fois les mots ne me parvenaient plus aux lèvres.

    « Pourquoi tu viendrais pas avec moi, chez moi ? On verra ce qu'il en est demain. Tu pourras partir si tu veux, ou bien rester et on... parlera. » Je ne savais pas si c’était parce qu’elle ne voulait pas que je termine la soirée seul, ou bien peut-être qu’elle n’avait encore envi de mettre fin à ces retrouvailles. Mais qu’importe ces raisons, il en résultait que si j’acceptais sa proposition, pour une fois depuis des semaines, je ne finirais pas seul en rentrant. Il y aurait quelqu’un à mes côtés que je pourrais entendre respirer, que je pourrais sentir, que je pourrais regarder et peut-être même quelqu’un que je pourrais serrer. J’avais envi de tout ça, le contact humain, le vrai, le sincère me manquait cruellement. Et il n’y avait a proprement dit que feb qui pouvait combler ce manque. Je l’avais dans la peau. Les disputes passés, les moments de colères vécus, les mensonges tout ça n’était jamais parvenu à me guérir d’elle. « d’accord » je n’étais pas entièrement sure que c’était la bonne chose à faire. Je n’étais pas tout à fait dans l’état de prendre les meilleures décisions qu’il soit. Mais j’étais tellement fatigué à ce moment-là que je voulais que tout ce mal-être disparaisse. En rentrant chez moi, je me serai très certainement senti encore plus mal. En allant chez elle, je soulageais un peu ma peine, au moins pour quelques heures.



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