Highway to Heaven
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Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY}

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AuteurMessage
Timothy L. Goodwin
Timothy L. Goodwin
{Candidat à l'élection du rang le plus débile.

★ NOM DE L'AVATAR : Heath Ledger
★ MESSAGES : 1114
★ ARRIVE DEPUIS LE : 06/02/2010
★ AGE : 33

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MessageSujet: Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} EmptyDim 20 Mar - 7:59

☆ Timothy & Neelah ☆


Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} Sign_h12

I found God on the corner of First and Amistad, where the west was all but won. All alone, smoking his last cigarette, I said, "Where you been ?" and he said, "Ask anything". Where were you when everything was falling apart ? All my days were spent by the telephone that never rang, and all I needed was a call, that never came to the corner of First and Amistad. In the end everyone ends up alone, losing her the only one who's ever known who I am, who I'm not, who I wanna be. No way to know how long she will be next to me ...


    « Belle journée qui s'annonce n'est-ce pas ? » Alors qu'elle arrosait la rangée de rosiers qui jonchait l'allée de son jardin, une vieille femme aux cheveux gris, ses lunettes descendues sur le bout de son nez et sourire quasiment toujours accroché à son visage regardait Tim passer en petites foulées le long du trottoir. « C'est le retour du printemps ça ! » Répondit-il en lui rendant son sourire, non sans continuer à courir. « Bonne journée Pasteur Goodwin ! » Pasteur Goodwin. Ça en jetait quand même, non ? Même si Tim préférait quand même être appelé par son prénom « Bonne journée Miss McGillicuddy ! »

Nous étions aujourd'hui samedi, et alors que Timothy avait décidé d'occuper ce début de matinée en allait courir, il était bien décidé à profiter jusqu'au bout de cette journée qu'il avait égoïstement - mais à juste titre - décidé de ne consacrer qu'à lui-même. Pour une fois dirons-nous, car on ne pouvait pas dire que Timothy soit vraiment du genre à consacrer beaucoup de temps à sa propre personne en règle générale ... Sa paroisse passait bien avant, tout comme ses deux sœurs d'ailleurs, et au fond il se convenait très bien de cette situation où il n'avait ainsi pas à affronter ses propres problèmes, bien trop occupé à aider les autres à se dépatouiller avec les leurs. Mais aujourd'hui donc, il n'aurait aucune excuse, il avait prit un jour de congé. Pourquoi me direz-vous, alors qu'il ne prenait JAMAIS de congés ? Et bien il n'en savait rien à vrai dire, Nancy s'était absente jusqu'au lendemain, Dana était à un récital de violon dans le Michigan et ne rentrait qu'après-demain, et il avait envie pour une fois de profiter de la maison ... Il y avait une éternité qu'il n'avait pas eut la maison pou lui seul. Il faut dire que depuis la mort de Sara il redoutait la solitude dans sa propre maison, elle ne lui rappelait que trop à quel point elle était vide depuis que sa femme n'était plus là.
Enfin bref, tout ça pour dire que quoi qu'il en soit Timothy avait commencé sa journée par un footing, histoire de se réveiller pour de bon. Il avait pris soin d'avaler une tasse de café avant de partir, la première d'une longue série, mais avait résisté à l'envie de se griller une clope ... Chose rendue plus facile par le fait que la dernière qu'il ait fumé remontait à la nuit même, quatre heures du matin, heure d'insomnie quasiment normale pour un Tim qui se gavait de somnifères depuis belle lurette pour fermer l'œil. Normal donc qu'avec un mode de vie aussi équilibré il décide d'aller faire son jogging ... pour se donner bonne conscience peut-être ? Non. Pour suivre les conseils de son médecin à vrai dire, qui lui avait tenu un discours un peu de ce genre là « Pour couronner le tout, vos poumons sont dans un état proche du désastre ... Alors à défaut d'arrêter de fumer, faites leur au moins faire de l'exercice, qu'ils continuent de fonctionner un minimum correctement. » ... Ouais, rien d'étonnant donc à ce qu'à peine atteint le jardin qui occupait le devant de sa maison de Ministry Lane, Tim soit prit d'une quinte de toux mémorable à peine se fut-il arrêté de courir, quinte de toux qu'il ne réussit tant bien que mal à arrêter qu'après avoir vidé trois verres d'eau du robinet une fois dans la cuisine.

Cela lui avait-il servi de leçon ? Assurément non, comme d'habitude d'ailleurs, puisqu'avant de faire quoi que ce soit d'autre il n'avait rien trouvé de mieux que de s'allumer une cigarette ... Là aussi, la première d'une longue série. N'acceptant pas que l'odeur de la cigarette s'imprègne dans la maison Sara l'avait toujours obligé à aller fumer dehors, et aujourd'hui qu'elle n'était plus là il continuait plus ou moins à suivre cette règle. Aussi après avoir allumé la TV sur CNN pour écouter les nouvelles en bruit de fond, il était allé se poster à la fenêtre du salon avec sa clope au bec, observant distraitement un oiseau qui sautillait sur l'herbe du jardin. Il faisait encore frais, maintenant qu'il ne courrait plus il s'en rendait compte, et la fenêtre ouverte il commençait à refroidir avec son tee-shirt encore trempé de sueur. Aussi après avoir fumé sa clope en quatrième vitesse et eut a dose de nicotine il n'avait pas trainé pour rejoindre la salle de bain, et après une douche brûlante il avait troqué son pantalon de jogging et son tee-shirt contre un vieux jean élimé et une chemise à carreaux bleus et blancs par dessus son maillot.
Être seul à la maison ne signifiait pas qu'il n'y avait rien à y faire, et comme chaque samedi matin - il n'était à la chapelle que l'après-midi le samedi - la matinée était donc consacrée au ménage. Insérant un CD de Sinatra, son bon vieux et indémodable Sinatra, voilà donc notre pasteur en train de passer la serpillère dans le salon et la cuisine en fredonnant sur « New York, New York » ou « Flying to the moon ». En attendant que le sol sèche il avait allumé une seconde cigarette, bien sûr, puis il avait enchainé sur la vaisselle, sans que sa poisse légendaire ne l'oblige aujourd'hui à finir avec des débris de verre sur le sol ou un pansement sur un de ses doigts. Finalement c'était peut-être ça le secret pour contrer le mauvais oeil, se lever de bonne humeur ... Dommage que ces derniers temps l'ambiance à la maison rende la chose difficile.
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Timothy avait plus ou moins sauté le repas du midi, chose qui lui arrivait plus ou moins régulièrement lorsqu'il avait trop de choses à faire à la chapelle. Vous vous imaginiez peut-être qu'il passait son temps à se tourner les pouces là-bas, et qu'il n'avait pas le job le plus fatiguant du monde ... C'est vrai qu'il n'était pas à plaindre, mais cela ne l'empêchait pas d'être parfois débordé. Être pasteur ce n'était pas uniquement être une épaule pour pleurer pour ceux qui en avaient besoin, qu'on se le dise. Bref, il n'avait mangé qu'une pomme en regardant le journal télévisé de la mi-journée, après quoi il avait tourné en rond dans la maison pendant un bon moment ... Pas facile d'être en congé quand on a prit l'habitude de passer plus de temps à sa chapelle que dans sa propre maison.
Il ne savait pas comment mais il s'était retrouvé dans l'atelier de Sara, où malgré le temps qui passait la même odeur de poussière et de cire à bois se mélangeait à celle de la peinture à l'huile. Dans cette pièce aujourd'hui remplie de la plupart des tableaux de sa femme et dont il n'avait pas réussi à se séparer, la vue qu'offrait la baie vitrée surplombait une bonne partie du quartier et permettait d'admirer le paysage paisible de la ville qu'était New Heaven ; C'était d'ailleurs pour cela qu'ils avaient installé l'atelier dans cette pièce, pour la vue. Et c'est cette même vue qui l'avait inspiré à reprendre un dessin commencé la semaine d'avant et qu'il avait laissé tombé, autant par manque de concentration que par manque d'inspiration. Quelques dessins en noir et blanc dans un carnet de croquis, voilà tout ce qui restait à Timothy de ce qu'il aurait aimé pouvoir continuer à étudier à l'université si seulement il n'avait pas fait ce détour par la case prison d'état.
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Il avait griffonné sur son carnet à dessins sans voir le temps passer, et ce jusqu'à ce la pièce soit devenue trop sombre pour qu'il y voit encore quelque chose correctement, même avec les lunettes qu'il ne portait d'ordinaire que pour lire où lorsqu'il avait la migraine. Le jour tombant lui rappela qu'il ne pouvait pas prendre racine dans cette pièce, où il évitait par ailleurs de venir trop fréquemment. Sans grande conviction il avait commandé une pizza par téléphone et une fois le livreur passé il s'était installé sur la table basse du salon tout en zappant, ne trouvant rien de vraiment convaincant à la télévision pour s'occuper. Il s'était finalement plongé dans la lecture de « Vingt ans après », la suite des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, et il était presque vingt-deux heures lorsque son téléphone portable sonna.

    « Allo ? Nancy ? (...) Quand maintenant ? (...) Non, non ça me dérange pas ... » Timothy n'osait pas imaginer dans quelle galère sentimentale sa sœur s'était encore une fois embarquée pour avoir soudainement besoin qu'il passe la chercher. « J't'assure, je faisais rien de spécial de toute manière. (...) Attends moi à l'entrée, j'arrive d'ici dix minutes. »

Et voilà comment alors qu'il pensait profiter jusqu'au bout de sa journée à ne rien faire, avant d'attaquer tôt le lendemain puisqu'en tant que pasteur sa place le dimanche matin était à la chapelle, il se retrouva à prendre le volant en direction de l'Exibit Hall, la salle de concert de la ville. Bien sûr qu'il avait accepté de venir chercher Nancy, puisqu'en tout franchise Timothy était bien incapable de refuser quoi que ce soit à l'ainée de ses deux soeurs, mais il n'empêche qu'il n'était pas enchanté de le faire ... D'autant plus qu'elle lui demandait donc de conduire, et que même s'il le faisait par obligation Timothy avait horreur de ça. Difficile de conduire sereinement quand on avait tué ses deux parents au volant d'un voiture me direz-vous.

Une fois là-bas il avait attendu pendant plus d'un quart d'heure, toujours pas de Nancy. Il avait rappelé deux fois sur son portable mais celui-ci avait sonné dans le vide ... Et vous n'imaginiez pas le peu de temps qu'il fallait à Tim pour se faire des films et s'inquiéter. Aussi il se décida à quitter sa voiture pour rejoindre l'entrée de l'Exibit Hall, questionnant l'homme posté à l'entrée ; Mais il n'avait pas vu Nancy. Réussissant à négocier avec lui pour pouvoir rentrer quand même il lui donna vingt dollars pour finir de le persuader et pénétra donc dans le hall d'entrée. Là non plus pas de Nancy, seulement un homme qui parlait au téléphone les sourcils froncés et l'air soucieux, et deux femmes qui attendaient patiemment leur tout devant la porte des toilettes de femmes. Lorsque son téléphone portable vibra il s'empressa de décrocher, répétant deux fois "allo" dans le vide, avant de réaliser qu'il s'agissait d'un SMS « Vraiment désolée. J'ai rencontré Thom par hasard en sortant, il m'a proposé de me ramener, j'ai pas su dire non. On se retrouve à la maison ? » Bah bien sûr, est-ce qu'il avait le choix de toute manière ? Tout ça pour un abruti qui n'en valait même pas le coup, à croire qu'elle les choisissait en fonction de leur capacité à ce conduire comme des imbéciles.
Il s'apprêtait à répondre lorsqu'il faillit rentrer en collision avec la jeune femme sortant des toilettes et s'apprêtant à rejoindre la salle de spectacle, dont la musique s'échappait de l'autre côté des doubles portes battantes. Timothy avait fait un pas en arrière pour éviter la demoiselle et n'eut d'abord qu'à peine le temps d'entrevoir son visage ... Jusqu'à ce qu'elle se retourne pour s'excuser vaguement. Cette fois-ci elle l'avait regardé dans les yeux, et l'un comme l'autre ouvrirent la bouche avec surprise, tant ce qu'ils voyaient leur semblait improbable ...

Mais Timothy n'avait pas eut le temps de réagir, la jeune femme lui avait brusquement tourné le dos pour s'engouffrer à nouveau dans la salle de spectacle, comme cherchant à fuir. A le fuir lui. Resté les bras ballant Tim mit plusieurs secondes, de longues secondes, à réaliser ce qui venait de se passer ... C'était comme voir un fantôme. Un fantôme qui vous avez jeté comme un malpropre et brisé le coeur, vous donnant l'impression que vous ne valiez vraiment plus rien ... Alors que faire ? Certainement pas ignorer ce qu'il avait vu, à vrai dire Timothy commençait à se dire qu'il n'était pas venu pour rien, s'il était venu jusqu'ici et s'il avait vraiment vu ce qu'il venait de voir, alors il y avait forcément une raison. Le grand chevelu là-haut qui voulait lui faire passer un message peut-être ? Peu importe, instinctivement Timothy poussa lui aussi les portes battantes et s'engouffra dans la salle de spectacle, aussi obscure qu'elle était bondée, ses oreilles agressées par un style de musique qui n'était assurément pas à son goût. Comment retrouver quelqu'un là-dedans ?
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Neelah M. Delweet
Neelah M. Delweet
Je m'intègre. Qui aurait cru que cette ville n'abritait pas que des inadaptés...

★ NOM DE L'AVATAR : Michelle Williams
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MessageSujet: Re: Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} EmptyJeu 23 Juin - 0:21


* Platon a dit un jour « la musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée ». Sans doute pensait-il à une autre musique que celle qui résonnait dans mes oreilles à ce moment-là, mais peut importe, le résultat était là : je me sentais enfin revivre. C’était comme si tous les récents échecs de ma vie s’envolaient, le temps d’une soirée. Comme si… Comme si cela eût été trop beau pour être vrai. Le passé nous rattrape toujours. A nous, ensuite, de faire face et d‘assumer nos choix.*


    ▬ Vous allez voir, c’est une petite maison sans prétention, mais qui a le mérite d’être assez fonctionnelle, propre, et agréable… m’annonça-t-on gaiement.


Face à moi, se tenait une élégante femme d’une quarantaine d’années, vêtue d’un tailleur marron chocolat, et chaussée d’immenses talons aiguilles. Ses longs cheveux bruns étaient tirés en arrière, formant un chignon strict ; le tout lui donnant un air de business-woman overbookée. Je regardai furtivement mon reflet dans la grande baie vitrée de la maison devant laquelle nous nous trouvions, d’un air gêné. Je n’avais jamais été du genre ultra-féminine, mais cela s’était empiré après mon divorce. A quoi bon se faire belle lorsque l’on n’a plus personne à qui plaire, après tout ? Petit à petit, les vêtements peu avantageux mais néanmoins confortables et réservés aux dimanches tranquilles devant la télé, furent de sortie toute la semaine. Et c’est ainsi que je me retrouvais, un samedi après-midi, dans le jardin d’une maison, face à une propriétaire mise sur son 31, et dans l’espoir de signer un contrat de location ; habillée d’un modeste jean, d’un débardeur quelconque, et d’un épais et long gilet de laine bleue.

    ▬ Comme vous pouvez voir, le jardin est assez sympathique, c’est l’idéal si l’on a des enfants… reprit-elle en prenant soin de ne pas enfoncer ses impressionnants talons dans le gazon fraîchement tondu.
    ▬ Je n’ai pas d’enfants. Lâchais-je d’un ton neutre.
    ▬ Ha… C’est aussi très agréable de bronzer ou de siroter un cocktail pendant que le mari tond la pelouse ; et je parle avec expérience, me chuchota-t-elle avant de s’esclaffer bruyamment.
    ▬ Je suis divorcée.
    ▬ Ha… Hum… He bien le jardin est également assez grand pour y installer une table et recevoir ses amis !
    Continua-t-elle, avec une lueur d’espoir dans les yeux.
    ▬ Je n’ai pas d’amis, ici.


Elle commençait sérieusement à m’agacer, cette pimbêche. Pourquoi vouloir à tout prix me vanter les mérites de cette maison ? Elle perdait bien plus de points qu’elle ne pensait en gagner, en agissant de cette manière. N’avais-je pourtant pas été assez claire dans ma demande ? Je venais d’acquérir un commerce dans la ville, il me fallait au plus vite trouver un logement pour pouvoir m’installer et ensuite lancer mon commerce. J’étais prête à accepter n’importe quel toit, tant qu’il y avait de l’eau courante. Et venant de New York, où le plus misérable des studios coûte une fortune, il faut dire que la petite maison que me proposait cette chère Dame me paraissait être un véritable palace.

    ▬ Écoutez Mme Rose, je vais être honnête avec vous. Il me faut à tout prix, et le plus rapidement possible, un logement, afin de pouvoir lancer mon commerce. Et il se trouve que cette maison me convient parfaitement.
    ▬ Mais… Vous n’avez même pas encore visité l’intérieur..?
    S’étonna la femme d’affaire.
    ▬ 75 m² de surface habitable, 1 chambre de 11 m², un bureau, une salle de bain en état, une cuisine fonctionnelle… c’est tout ce dont j’ai besoin de savoir, Mme Rose, répliquai-je aussitôt.


Considérant l’air dépassé de mon interlocutrice, je finis par grimacer un espèce de sourire forcé sensé l’encourager à accélérer les choses. Elle pinça les lèvres, se gratta nerveusement le cou, piétina le gazon de ses Louboutin, puis finit par m’adresser un chaleureux sourire et me tendre une énorme pile de dossiers, puis un stylo afin que je signe le contrat de location.

    ▬ Vous avez de la chance, je suis moi aussi pressée de trouver un locataire pour ma maison, car on m’a offert un poste à New York. Ça faisait trois ans que je le convoitais… m’expliqua-t-elle d’une voix toute excitée pendant que je signais les dernières pages, appuyée sur une table en tek du jardin.


Penchée au-dessus du contrat, j’esquissai un sourire discret. Drôle de coïncidence nous aurions presque pu nous échanger nos appartements, à quelques jours près. Pour l’instant, New York ne me manquait pas, j’appréciais la tranquillité de cette petite ville, son atmosphère reposante, son air revivifiant. La vie à 100 à l’heure de New York avait, et j’en était persuadée, joué un rôle prédominant dans la triste fin de mon mariage avec Simon. Comment se focaliser sur une personne quand tout autour de vous est en mouvement perpétuel ?

    ▬ Je ne pensais clairement pas trouver si vite… Je vais sûrement pouvoir changer mon billet de train et partir dès ce soir, c’est parfait !
    ▬ Heureuse de pouvoir vous rendre service,
    répondis-je avec un sourire franc.
    ▬ En réalité… il y a autre chose qui m’embête… J’avais prévu d’aller voir un concert ce soir, à Exhibit Hall… Des groupes locaux vont faire des reprises de Jet, Oasis, et des Arctic Monkeys. C’est trop bête, j’ai acheté deux billets, mais je ne vais pas pouvoir les utiliser. Ça vous intéresse ? Je vous les donne, si vous voulez.


J’arquai un sourcil en écoutant sa proposition. Cela faisait une éternité qu’elle n’était plus allée voir de concert. Rentrer dans la vie active et dans le mariage, ça vous éloigne beaucoup de toutes ces distractions… Voyant que j’hésitai, mon interlocutrice se mit à farfouiller dans son sac avec énergie, puis brandit fièrement un petit ticket sous mes yeux.

    ▬ Allez, prenez-le, rien ne vous oblige à y aller, ni à y rester tout le long du concert… me supplia-t-elle.


Au pied du mur, je finis par accepter et me saisir de la place de concert, sans cacher ma réticence pour autant. Certes, la programmation semblait intéressante, mais la perspective d’aller seule à un concert me ramenait à la dure réalité. Tout serait comme cela, désormais. Une table pour une personne au restaurant ; une place au cinéma ; un unique billet de concert. Mn cœur se serra, et je me mordis très fort la lèvre inférieure pour me recentrer sur l’essentiel : mon commerce, ma nouvelle maison, et mon père biologique peut-être bientôt retrouvé…

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Ce que je faisais là, Dieu seul le savait ! Et encore, ce n’était même pas sûr. Une chose était sûre cependant, cette musique me vidait la tête et me faisait un bien fou ! Enfin un peu d’insouciance après les longs mois passés à négocier les termes d’un divorce douloureux, mais néanmoins inévitable. Enfin un peu de légèreté après avoir signé tout ces ennuyeux papiers ! Je n’avais encore rien bu, et pourtant il semblait que la musique m’enivrait. Fidèle à moi-même, je prenais grand soin à faire avorter toute tentative d’approche masculine. J’étais là pour passer un bon moment, pas pour rencontrer des gens. En ce début de soirée, des regards noirs suffisaient à décourager les quelques audacieux mâles qui tentaient de m’approcher.

Au bout de quatre ou cinq musiques, alors que je savourais ce moment d’évasion, les esprits s’échauffèrent autour de moi. Pour une raison encore inconnue, deux mecs bourrés commençaient à hausser le ton, à se menacer, puis à se bousculer d’un air de défi. À la fois agacée et intriguée, je m’écartai d’un pas et observai la scène. Il était, apparemment, question d’une fille, qui se trouvait juste à côté de moi. L’un des deux hommes finit par gueuler une insulte et décocher un énorme coup de poing à son adversaire. À ce moment-là, la jeune fille qui se trouvait à côté de moi poussa un cri strident en levant les mains au ciel par stupeur. Sauf que dans ses mains, il y avait un cocktail. Et que le cocktail à atterri sur mon débardeur. Et voilà un magnifique Bloody Mary qui venait de s’écraser sur mon débardeur bleu. Excédée, je hurlais à mon tour quelques jurons sur la jeune femme responsable de cet accident, avant de partir en direction des toilettes.

C’est le regard noir, et bougonnant dans mon coin, que je commençai alors à faire la queue derrière les deux filles qui attendaient déjà pour les toilettes des filles. Voyant mon air exaspéré et l’état de mon débardeur, elles me proposèrent gentiment de me céder leur place. C’est avec un genre de grimace (qui aurait dû être un sourire, à la base), que je passai alors devant elle. Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrait enfin, et je m’engouffrai rapidement dans les toilettes pour constater les dégâts.

    ▬ Quelle petite conne… Qu’elle apprenne à tenir un verre, avant de vouloir boire comme les grands… maugréais-je en frottant énergiquement mon débardeur à l’aide d’un essuie-main mouillé.


    ▬ Ho et puis merde, les bloody-mary devraient être interdits… râlais-je en balançant l’essuie-main dans la poubelle, voyant que je ne faisais qu’étaler encore plus le jus de tomate du cocktail sur mon vêtement.


C’est la tête baissée, et d’un pas rapide, que je sortis des toilettes, et entrepris de foncer vers la salle de concert afin de récupérer mes affaires, et de m’en aller aussi rapidement que possible. Cependant, alors que je venais à peine de sortir des toilettes, je failli heurter quelqu’un, qui s’écarta juste à temps pour éviter la collision. Je me retournai furtivement, m’excusai, et… et mon cœur fit un triple saut périlleux dans ma poitrine. Je n’en croyais pas mes yeux : face à moi se trouvait Timothy Goodwin. Je l’aurais reconnu entre mille, même après toutes ces années. Sans même prendre le temps de réfléchir, je fis volte-face et me précipitai dans la salle de concert. Ne me demandez pas pourquoi j’ai fui ainsi ; je crois que j’espérais qu’il ne m’ait pas reconnu, je crois que je n’avais pas le courage de l’affronter, je crois que je n’assumais pas la façon dont je l’avais quitté, presque quinze ans auparavant. Alors que je fendais la foule avec rapidité, tout se mélangeait dans ma tête : que faisait-il à New Heaven ? M’avait-il reconnu ? Quelle vie menait-il maintenant ?

Enfin arrivée à hauteur de mon sac, je remarquai distraitement que la rivalité entre les deux hommes de tout à l’heure continuait à faire rage, et que l’ambiance générale de la salle commençait vraiment à s’échauffer. La tête baissée, je me dépêchais de ramasser ma veste et mon sac, avant de faire demi-tour à la hâte. Sortir au plus vite de cet endroit ; voilà ce qui m’importait pour l’instant. Le temps de la réflexion viendrait plus tard. Cependant, en me retournant, je me retrouvai nez à nez avec Tim. Ma respiration se coupa et j’eu un instinctif mouvement de recul. J’avais l’impression d’être un de ces animaux traqués ; je me trouvais maintenant à la merci de mon chasseur. J’avais perdu la partie.

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Timothy L. Goodwin
Timothy L. Goodwin
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MessageSujet: Re: Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} EmptyDim 26 Juin - 13:47

S'il y avait bien une chose dans laquelle Timothy avait arrêté d'avoir confiance, c'était le destin. Ça vous étonne peut-être, sans doute que vous êtes là à vous dire que parce qu'il était pasteur forcément il se devait d'avoir foi en tout ce qui relevait du non-volontaire ... Ouais, mais si vous y réfléchissiez un peu si Timothy était réellement en bonnes relations avec le destin, le karma ou peu importe quel autre nom on lui donnait, il n'y aurait pas autant de tuiles pour lui tomber sur le coin de la figure. Timothy était ce qu'on pourrait appeler communément un aimant à poisse, c'est bien simple s'il y avait une peau de banane sur laquelle glisser c'était forcément pour lui. Il n'y avait pas une seule journée où son talent pour attirer la malchance ne soit pas mis à contribution, tenez regardez aujourd'hui sa journée avait pourtant bien commencé et il avait même finit par croire qu'il en serait ainsi jusqu'à ce qu'il dormir ... Mais non, au lieu de ça il venait de se faire poser un lapin. Par sa propre sœur. Enfin si cela n'avait été que ça il s'en serait remis, Timothy n'était pas le genre à rechigner cent-sept ans sur des choses aussi futiles en fin de compte, d'autant plus qu'il avouait de lui-même ne jamais rien pouvoir refuser à Nancy. Heureusement pour lui la plus âgée de ses deux sœurs était bien trop adorable pour en profiter, mais Dana elle ne s'en serait sans doute pas privée si ses relations avec son frère n'étaient pas devenues si conflictuelles.
Ce qui venait vraiment, en réalité, de gâcher sa journée, c'était plutôt cette gifle magistrale qu'il avait eut la sensation de se prendre en pleine figure lorsque non contente de réapparaitre de nul part sans crier gare la jeune femme face à lui avait fait volte-face pour disparaitre de sa vue sans lui dire le moindre mot. Alors aujourd'hui c'était encore tout ce qu'il méritait ? Après dix-sept années elle était donc toujours persuadée que c'était tout ce qu'il méritait, qu'on lui tourne le dos sans hésitation ? Le moins que l'on puisse dire c'est que l'estime de lui-même que Timothy n'avait plus, ce n'était pas elle qui la lui rendrait ...

Elle c'était Neelah, Neelah Delweet. A elle seule elle réussissait à représenter tout ce que Timothy avait perdu ... Oh non, je ne parlais pas uniquement du fait qu'il l'avait perdu elle, car qu'on soit bien clair même si à l'époque la pilule avait eut le plus grand mal à passer il avait depuis dépassé ce stade ... Il n'avait plus dix-huit ans, et il était passé à autre chose. En témoignait l'alliance qui n'avait jamais quitté son annuaire depuis le jour où Sara la lui avait passé. Non le problème n'était pas là, la vérité c'est que Neelah le ramenait à cette période tellement lointaine pour lui de l'adolescence, à cette époque où il avait encore tout pour être heureux sans même en avoir conscience ... Et il n'y avait pas une journée où il ne regrettait pas cette époque. Tenez aujourd'hui c'était en conduisant, quelques instants auparavant sur le chemin de l'exibit hall ; Il était passé en voiture devant un terrain de basket de rues d'Apple Street et s'était naturellement souvenu de cette époque où lui et Gabriel enchainaient les paniers pendant des soirées entières. Avant que ses parents ne meurent, avant qu'il ne passe par la case prison ... Ouais, il y a longtemps. Et maintenant ça ? Se faire planter là comme le dernier des abrutis, par cette nana là ? Décidément cela allait devenir une habitude ; Se barrer ou lui raccrocher au nez, cela ne faisait pas de grande différence en fin de compte.
Cela dit, le temps qu'il assimile la chose, que l'étonnement lui fasse ouvrir la bouche comme à un poisson qu'on aurait sortit de l'eau, et que l'information monte de façon cohérente jusqu'à son cerveau ... la demoiselle avait déjà disparu. Puisqu'il n'était pas non plus question de s'enfoncer encore plus loin dans le pathos en restant planté comme un piquet, le pasteur n'avait donc pas hésité à rentrer dans la salle qui plongée dans une pénombre que seuls quelques spots colorés venaient troubler le força à s'arrêter encore un instant pour laisser ses yeux s'habituer au manque de lumière. Retrouver quelqu'un ici s'annonçait compliqué, autant que de chercher une aiguille dans une meule de foin comme on dit, autrement dit en comptant sur la chance ... et je pense que vous aviez fini par comprendre que la chance, ce n'était pas vraiment le fort de notre Timothy.

Un bruit de chute lui fit un instant perdre le fil de ses pensées, et une volée d'insultes lui donna l'occasion de réaliser que l'ambiance dans le coin ne semblait pas être au beau fixe. Le saint-bernard en lui n'était d'ailleurs que trop content que Nancy ait finalement écourté sa soirée, même si par la même occasion elle avait aussi gâché la sienne, de soirée. Il ne se laissa cependant pas distraire bien longtemps par la querelle d'amoureux qui semblaient avoir pris la place d'attraction de la soirée, et d'ailleurs le gros bras avec qui il avait du négocier pour rentrer quelques instants auparavant n'avait pas tardé à rappliquer histoire de calmer les ardeurs des deux amoureux transits en pleine démonstration de leur virilité ô combien développée (ou pas).
Il s'apprêtait donc à s'enfoncer un peu plus loin dans la foule pour retrouver la tête blonde à la recherche de laquelle il était partit, mais il n'eut finalement pas à faire plus de deux pas puisque rasant presque les murs la jeune femme manqua une nouvelle fois lui rentrer dedans et s'arrêta juste à temps pour éviter une nouvelle collision. Bon, une fois n'était pas coutume le hasard avait visiblement décidé de lui donner un petit coup de pouce ... Le problème c'est que si Timothy avait décidé sur un coup de tête de ne pas laisser Neelah s'en sortir aussi facilement, il n'avait en revanche pas pris la moindre seconde pour réfléchir à ce qu'il allait bien pouvoir lui dire une fois qu'il lui aurait mis la main dessus ...

    « A moi aussi ça me fait plaisir de te revoir. » Sarcasme et ironie, allons bon. Sûr que Timothy n'allait pas non plus lui sauter au cou cela allait de soit ... Quoi que si elle ne s'était pas enfuie sans demander son reste quelques minutes plus tôt il aurait sans doute été beaucoup plus ... Diplomate ? Gentil même, peut-être. Il faut dire que la gentillesse de Timothy lui jouait parfois de sales tours, il avait le pardon bien trop facile. « Tu comptais vraiment te tirer comme ça ? » Bien sûr que oui triple imbécile, et à quoi ça te sert de poser la question à part à te rendre encore plus ridicule ? A rien, tu peux être fier de toi, bravo.

Finalement ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça. Peut-être aurait-il mieux fait de tourner les talons lui aussi et de regagner sa voiture, au lieu de se mettre dans la tête de vérifier une deuxième fois si il avait bien vu, et si celle qui l'avait laissé tombé comme une vieille chaussette dix-sept ans plus tôt avait si peu d'estime pour lui qu'en plus de l'avoir jeté elle trouvait encore le moyen de le planter comme un imbécile plusieurs années après. Visiblement c'était le cas. Et le pire dans tout ça, c'est qu'à force de le ressasser Timothy allait finit par ne même plus lui en vouloir, bien au contraire il finirait sans doute par se dire qu'il le méritait, autant qu'il méritait la façon dont Dana se comportait avec lui, autant qu'il méritait que Bobby ait jeté leur pseudo-amitié dans le caniveau ... Parce que c'est ainsi que raisonnait Timothy désormais, comme celui qui se sentait responsable de tout ce qui lui tombait sur le coin de la figure.
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Neelah M. Delweet
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MessageSujet: Re: Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} EmptyVen 26 Aoû - 5:52


* « Froide est la douleur de croire que la chaleur ne reviendra jamais. » John Berger ne croyait pas si bien dire lorsqu'il a écrit cette phrase. Comment nommer ce sentiment qui pousse à penser que le soleil ne sera plus jamais là, dans votre cœur ? Quelle est cette malédiction qui vous persuade que la tranquillité ne vous sera plus jamais accordée ? *


La musique qui résonnait dans la salle et jusqu'au plus profond de mon âme ne me faisait plus aucun bien,.A présent, les masques étaient tombés. Moi qui pensais refaire ma vie tranquillement et loin de tous, je me retrouvais face à l'homme qui avait occupé mes pensées de nombreuses années durant, et que j'avais lamentablement laissé tomber au moment où il avait le plus besoin de moi.

    ▬ A moi aussi ça me fait plaisir de te revoir.

Cette phrase cinglante ne fit que m'assomer davantage, C'est avec une certaine honte que je réalisais petit à petit ce que je venais de faire : fuir une seconde fois l'homme qui, dans ma jeunesse, avait été l'objet de tout l'amour que j'étais capable de donner à quelqu'un. Pourquoi fallait-il obligatoirement que je traduise chacune de mes émotions positives en gestes farouches et sauvages ? Pourquoi avais-je, dix-sept ans auparavant, signé moi-même l'arrêt de mort de ma relation avec Tim, sans réelle raison valable ? Nombre de mes amis me caractérisent comme un de ces animaux sauvages qu'il faut manipuler avec précaution, approcher avec douceur, apprivoiser avec patience, sans jamais avoir peur des fameux retours de flamme. Et à la manière d'un de ces animaux sauvages, l'effarement entraîne chez moi une réaction typique : la fuite.

    ▬ Tu comptais vraiment te tirer comme ça ?

Il avait ce regard à la fois métallique et froid, mais aussi ardent de colère. Je pouvais clairement lire toute la rancœur qu'il éprouvait pour moi, dans ses yeux. C'était aussi violent qu'effrayant. Il était dur, avec moi. Et il avait tout à fait raison. Mais ses remarques cinglantes effaçaient petit à petit ma honte, pour laisser place à de l'agacement. Croyait-il réellement que j'allais rester immobile et silencieuse face à ses attaques ? Si, au départ j'étais restée bouche bée, cela n'allait pas durer longtemps. Je sentais monter en moi la colère. Bon sang, pourquoi n'avait-il pas tout simplement passé son chemin, en me voyant ?! Pourquoi s'acharnait-il à vouloir me faire réagir ?! J'avalai ma salive, passai une main dans mes cheveux, puis tirai lamentablement sur mon tee-shirt taché de bloody mary.

    ▬ Qu'est-ce que tu veux, Tim ? demandais-je sèchement, en plantant mon regard dans le sien d'un air de défi.

Au fond de moi-même, j'avais envie de lui hurler d'arrêter cela tout de suite. Je sentais la colère monter en moi ; j'en étais presque impuissante, c'étaient des semaines, des mois de galère qui remontaient à la surface.

    ▬ A quoi tu joues ?! Tu veux que je reconnaisse que j'ai été une vraie lâche de t'avoir laissé tomber au pire moment de ta vie ? OK je te le dis : je suis une lâche. Tu en as même une preuve toute récente avec ce que je viens de faire ici. Maintenant que tu as eu ce que tu veux, laisse-moi tranquille.

Et voilà, le serpent avait déversé son venin. Je ne me sentais pas mieux, mais je me sentais plus légère ; la colère était redescendue d'un cran. J'attrapai mon manteau et, tournant la tête vers la foule excitée qui s’amassait autour de la querelle, je décidai qu'il était temps pour moi de quitter les lieux. Jamais je n'aurais dû venir ici...

    ▬ Je suis désolée que les choses se soient passées ainsi entre nous, Tim, Vraiment.
murmurais-je en passant à côté de lui.
Je me détestais de l'avoir lâché dix-sept ans auparavant. Je me détestais de l'avoir fui ce soir-là. Oui, je me détestais. Dehors, la lune éclairait Suffragettes Road, rue sur laquelle je m'engageais de pied ferme et d'un pas rapide. L'air était vif, mais je n'enfilai pas pour autant mon manteau. J'avais besoin de cette fraîcheur, après l'air étouffant de la salle de concert. Et puis, marcher ainsi d'un pas rapide et tranchant l'air frais m'évitait de ressasser ce qui venait de se passer. A cette allure, je mettrais à peine une dizaine de minutes pour rentrer chez moi à pied, alors que j'en avait mis vingt à l'aller. Les trottoirs, en cette heure tardive, étaient totalement vide. N'étant pas d'une nature peureuse, j'éprouvai tout de même un sentiment bizarre ; j'étais tellement habituée aux grandes villes et à leur rues toujours bondées ! C'est avec un pincement au cœur que je me demandai si venir m'installer ici était réellemeent une bonne idée. J'étais là depuis à peine vingt quatre heure, et déjà je doutais...

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Timothy L. Goodwin
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MessageSujet: Re: Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} Sometimes it just smells like yesterday {NEELAH & TIMOTHY} EmptySam 27 Aoû - 12:07

La musique ambiante bourdonnait aux oreilles de Timothy et lui donnait un début de migraine dont il se serait bien passé, à vrai dire sans aller jusqu’à dire que le fait de revoir Neelah soit la cause de cette migraine, il était certain que c’était une contrariété qui ne faisait que grandement aggraver les choses. Pourtant à bien y réfléchir Timothy se serait senti tout à fait capable de se comporter en adulte et d’agir de façon posée envers elle … Bon, il n’irait pas jusqu’à dire qu’il y avait prescription et que le comportement que la jeune femme avait eut envers lui par le passé ne lui inspirait plus aucune rancœur, mais enfin tout de même de l’eau avait coulé sous les ponts en dix-huit ans. Mais non, de toute évidence encore maintenant Neelah ne semblait plus juger Timothy digne de sa considération, et c’était à coup sûr ce qui avait réussi à l’énerver, lui qui pourtant avait acquis une bonne dose de patience et de self-control durant ces dernières années. Il avait l’impression qu’elle le prenait pour un imbécile, une fois de plus, et il avait déjà assez avec sa sœur Dana qui semblait le prendre pour un imbécile à longueur de journée sans avoir besoin d’en rajouter avec quelqu’un d’autre. Et là, en le plantant là sans rien dire et en jouant faussement à celle qui ne l’avait pas vraiment reconnu, elle le prenait vraiment pour le dernier des imbéciles, il n’y avait même pas de question à se poser.
Alors il avait tenté de la suivre, sans vraiment savoir pourquoi et cédant surtout à une impulsivité qu’il ne se connaissait plus, il avait tenté de la rattraper. La chose ne se révéla bien entendu pas simple puisque l’endroit était plongé dans le noir, et que la foule environnante rendait difficile d’y voir quelque chose, mais notre jeune homme n’était pas décidé à en démordre avait bien l’intention de mettre les pieds dans le plat. Et puis quoi, c’était un peu facile de fuir, tout le temps, en espérant ne pas en subir les conséquences … Il y a dix-huit ans elle avait pu profiter du fait que de la où il était il n’était pas près de lui courir après, mais aujourd’hui il ne fallait pas espérer s’en tirer aussi facilement. Le pire c’est qu’il n’avait jamais eut l’intention de lui demander des comptes ou des explications, à vrai dire même s’il avait du mal à se l’avouer il avait toujours plus ou moins compris son geste lorsqu’elle l’avait quitté, et il l’avait accepté … Il aurait été égoïste de lui demander de l’attendre pendant plusieurs années, cinq ans c’était une éternité lorsque l’on n’avait même pas encore vingt ans. Mais là, ils n’étaient plus des adolescents et Timothy avait payé depuis longtemps la dette qu’il devait à la société – la dette qu’il devait à ses sœurs pour les avoir privé définitivement de leurs parents en revanche, était éternelle – alors franchement, où était le problème ?

Lorsqu’enfin il l’avait rattrapé, non sans mal et en se plantant devant elle pour lui bloquer le passage et être sûr qu’elle ne l’ignorerait pas cette fois-ci, il eut l’occasion de se rendre compte qu’elle n’avait pas du tout l’air ravie de le croiser, et encore moins ravie qu’il ait décidé de la rattraper. Lui adressant une réplique ironique balancée un peu sans réfléchir, il avait eut en tout cas le loisir de la scruter un peu plus longuement, et de se rendre compte que physiquement aussi, le temps était passé. Oh ce n’était pas vraiment un reproche, mais disons que inconsciemment Timothy avait toujours gardé en tête l’image de la Neelah adolescente de ses souvenirs, et l’idée qu’elle ait pu vieillir au même titre que lui avait finit par lui devenir presque irréel … Et il eut bien vite le loisir de se rendre compte qu’il y avait une chose en revanche, qui n’avait pas changé.

    « Qu’est-ce que tu veux, Tim ? » Plus sec tu meurs. Bon, déjà Timothy ne s’attendait pas à revoir Neelah un jour. Mais alors en plus, dans l’éventualité où cela soit arrivé, il n’aurait certainement pas imaginé qu’elle lui parle de cette façon, comme s’il était fautif d’il ne savait même pas trop quoi. Bientôt ça allait être lui qui était en tort, c’était un peu fort de café tout de même. « Je … » Il quoi ? Il ne savait même pas, il était tellement pris au dépourvu, la réaction de la jeune femme lui paraissait tellement excessive, qu’il se sentait pris de court. « A quoi tu joues ?! Tu veux que je reconnaisse que j’ai été une vraie lâche de t’avoir laissé tomber au pire moment de ta vie ? OK je te le dis : je suis une lâche. Tu en as même une preuve toute récente avec ce que je viens de faire ici. Maintenant que tu as eu ce que tu veux, laisse-moi tranquille. » C’était rude, Timothy ne pensait pas mériter qu’elle se montre si brusque avec lui. Qu’est-ce que j’ai fait de si mal bordel ?! Est-ce que c’était décidément trop demandé que d’avoir droit à un minimum de considération de la part de quelqu’un qui avait compté, même il y a longtemps ? Visiblement, pour elle oui, c’était trop demandé. « Ça tu peux compter dessus. » A son tour de se montrer froid, glacial même. Il savait être gentil, mais il ne fallait pas non plus le prendre pour un crétin. Elle n’avait plus envie d’avoir quoi que ce soit à faire avec lui, grand bien lui fasse. Il avait vécu presque dix-huit ans sans avoir de ses nouvelles alors il pouvait parfaitement continuer dix-huit années supplémentaires. « Je suis désolée que les choses se soient passées ainsi entre nous, Tim. Vraiment. » Elle avait totalement changé de ton en disant cela, si Timothy avait eut encore un minimum d’espoir il aurait peut-être pensé que c’était la goutte de sincérité dans un océan de venin, mais il n’avait toujours pas digéré la façon dont elle lui avait parlé avant et plus rien d’autre ne comptait pour le moment.

Pour la jeune femme, il était clair que la conversation s’arrêtait là et qu’elle n’avait rien de plus à ajouter. Passant à côté de lui sans chercher à le regarder une dernière fois dans les yeux, elle avait quitté la pièce aussi vite que possible – décidément la fuite semblait être devenu une de ses spécialités – et cette fois-ci Timothy n’avait pas cherché à la rattraper. Quelques années en arrière il aurait réussi à comprendre que Neelah ne faisait que communiquer comme elle l’avait toujours fait, elle avait toujours été quelqu’un de difficile à cerner, et de pratiquement impossible à apprivoiser, ce n’était pas une nouveauté … Mais pour l’heure il ne pensait pas à ça, tout ce qu’il savait c’était qu’il en avait assez entendu, et que ce court intermède suffisait à lui confirmer qu’il ne voulait plus rien avoir à faire avec ce qui pouvait concerner sa vie en Virginie ; C’était une page qu’il avait tourné et sur laquelle il ne voulait plus jamais revenir.

La petite bagarre qui avait pris place dans la salle de concert avait été interrompue par l’arrivé du type de la sécurité, et tandis que le concert reprenait pour le court temps qu’il lui restait avant de se terminer, Timothy lui avait décidé de se diriger à pas lents vers la sortie. La vérité, il se sentait légèrement sonné par ce qui venait de se passer, comme si par de simples paroles Neelah avait réussi à l’assommer de la même manière que ses coéquipiers du club de boxe réussissaient à le faire lorsqu’ils lâchaient un bon coup droit. Une fois dehors il s’était arrêté quelques instants ; Il avait jeté un rapide coup d’œil aux alentours mais comme il s’y attendait la jeune femme ne s’était pas attardée et avait déjà quitté les lieux. Il en profita pour prendre un peu l’air, la fraicheur réussissait à faire redescendre un peu la pression, à lui remettre les idées à l’endroit.
Puis, doucement, il avait rejoint sa voiture. Il était monté dedans et était resté ainsi encore quelques instants face au volant, sans mettre le contact. Il devait se secouer une bonne fois pour toute, Nancy l’attendait à la maison et il était hors de question qu’il paraisse perturbé devant elle … Elle le connaissait trop bien et il savait qu’il allait devoir jouer la comédie, alors autant commencer tout de suite pour s’y habituer. Démarrant la voiture, il s’était engagé sur la route, et sans se faire prier plus longtemps il avait repris le chemin du quartier de Ministry Lane pour rentrer chez lui. Il lui fallait emprunter un chemin différent de celui qu’il avait pris à l’allée car une partie du trajet était en sens unique ; Cela lui rallongeait quelque peu le trajet mais pour une fois le pasteur trouvait que ce n’était pas un mal. Il n’avait pas du tout hâte de rentrer et d’écouter Nancy lui raconter en détail le pourquoi du comment elle lui avait pausé un lapin au dernier moment.

Atteignant enfin la longue rue dans laquelle il habitait depuis déjà plus de dix ans, il avait ralenti l’allure par habitude même si à cette heure-ci plus aucun enfant ne risquait de traverser la rue sans prévenir pour rattraper un ballon ou rejoindre un copain sur le trottoir d’en face. Il remarqua que la maison située huit numéros plus loin que la sienne avait perdu son panneau à vendre pourtant encore là deux ou trois jours auparavant. Il haussa légèrement les épaules ; il ne connaissait pas vraiment les gens qui habitaient ici, ou alors seulement de vue. Ce n’était assurément pas des gens qui se faisaient remarquer – en bien ou en mal – dans le quartier. Enfin il avait atteint sa propre maison, où comme il s’y attendait la lumière du salon était allumée et laissait une tâche lumineuse filtrer par la baie vitrée sur l’herbe fraichement tondue du jardin. Garant sa voiture sur le trottoir devant l’allée, il avait coupé le contact, soupiré une énième fois, et était descendu de voiture avec la ferme intention d’écourter sa conversation avec Nancy sous prétexte qu’il était fatigué. Ce qui au final ne serait qu’un demi-mensonge car il était effectivement fatigué … simplement il ne l’était pas plus que d’habitude, la faute sans aucun doute aux effets secondaires de tous les cachets qu’il pouvait avaler dans la journée.
Toutefois, lui qui trouvait sa soirée déjà franchement ratée et se passant de tous commentaires n’était à l’évidence pas au bout de ses peines, et une nouvelle fois la poisse qui le suivait à la trace semblait vouloir montrer une fois encore le bout de son nez. Debout sur le trottoir, il ne se rendit compte qu’au dernier moment qu’il avait bloqué la route à une piétonne arrivant en sens inverse, et qui comble de malchance – pour elle ou pour lui, cela restait encore à voir – n’avait pas eut le temps de changer traverser pour se faire oublier et passer inaperçue. Si elle n’avait pas été aussi claire dans sa façon de lui dire « Laisse-moi tranquille » il aurait été tenté de croire qu’elle se foutait de lui, mais il chassa bien vite cette éventualité de son esprit. Comment aurait-elle pu savoir qu’il vivait là de toute manière ? Elle ne semblait pas moins surprise que lui de leur rencontre tout à l’heure. Une partie de lui essayait de se persuader qu’il n’avait qu’à l’ignorer, rentrer chez lui et enterrer toute cette histoire aussi profondément que possible dans son esprit. Mais une autre partie en revanche voulait croire que si elle croisait encore une fois son chemin ce n’était peut-être pas un simple hasard … Les coïncidences ça existait certes, mais franchement il y avait tout de même des limites, deux fois dans la même soirée ça faisait tout de même un peu beaucoup. Et si ce n’était pas une coïncidence alors il ne pouvait pas rester sans rien dire … Seulement s’il fallait qu’il dise quelque chose, il ne savait pas vraiment quoi. Et même si suivre son impulsivité était rarement la meilleure des solutions, il n’en avait pas vu d’autre et lança donc le premier truc qui lui passa par la tête.

    « Alors ? Tu vas encore fuir cette fois-ci ou bien tu vas changer de tactique ? » Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le ton de Timothy n’était ni sec ni agressif, il était plutôt moqueur … ou cynique, un peu des deux peut-être. Franchement, la situation était tellement pathétique qu’il y avait presque de quoi en rire. « T’as vraiment pas changé hein … » Fuir pour ne pas s’impliquer, tel lui avait semblé être le leitmotiv de Neelah lorsqu’il l’avait connu, et pour le peu qu’il venait d’en voir, elle n’avait pas vraiment changé sa façon de procéder depuis qu’elle l’avait quitté. « De quoi t’as peur ? Que j’te demande des comptes ? Si ça peut te rassurer j’ai un minimum évolué en dix-huit ans, j’vais pas te courir après et gâcher ta petite vie tranquille … » Là, c’était cynique encore, mais pas totalement dénué de sérieux. Il n’avait plus dix-huit ans, et elle non plus … il n’était simplement pas certain qu’elle s’en soit autant rendu compte que lui.
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