© wildcatnaleyfan & © Ninelina





Kayla & Olivia
Running away from the pain






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Il n’y avait pas à dire, Kayla était vraiment la reine des bourdes. C’était presque pathétique. Elle n’avait jamais été douée pour tenir sur ses deux jambes. Lorsqu’elle était enfant, elle avait pourtant essayé, comme chaque fille de son âge, de faire de la danse, mais rien à faire, elle passait son temps à tomber. Peut-être que Kayla n’était pas égale aux autres face à la gravité. S’il existait une championne du monde de chute, une chose est certaine, ce serait Kayla. Tomber était une véritable spécialité pour elle. C’était d’ailleurs une des raisons pour lesquels elle ne mettait presque jamais de chaussures à talons. Elle se souviendrait certainement toute sa vie de la chute qu’elle a eue en plein milieu de l’hôpital, où elle travaillait à Santa Barbara, alors qu’elle courrait dans les couloirs en talons. Le jour de son anniversaire de mariage qui plus est. Autant dire que la jeune femme avait un sérieux problème d’équilibre. Elle préférait largement porter de bonnes vielles baskets, même s’il lui arrivait toujours de tomber. Le problème ce matin, c’est qu’elle avait entrainé quelqu’un dans sa chute. Comme si cela ne suffisait pas qu’elle tombe, il fallait aussi qu’elle fasse tomber les autres. Cette jeune femme ne lui avait rien fait, elle semblait d’ailleurs n’avoir rien demandé à personnes. Elle ne s’était certainement pas réveillée ce matin en se disant qu’elle allait se prendre une joggeuse de plein fouet. D’un côté, qui se réveillerait en ayant cette idée en tête. Il n’empêche que Kayla ne savait plus où se mettre. Elle était vraiment un cas désespéré, un danger publique, il n’y avait pas de meilleurs termes pour ça.


- Oh c'est pas grave, j'vous assure ... Dit la jeune femme. Elle semblait être quelqu’un qui n’avait pas envie de se mettre quelqu’un à dos dès neuf heures du matin. Cela tombait bien, Kayla non plus. Elle avait beau de ne pas avoir un caractère toujours très agréable le matin, ces dernier temps, elle n’avait plus envie de jouer les personnes chiantes. Enfin, c’est vrai qu’il y avait pire dans la vie que de se prendre quelqu’un, mais ce n’était pas le meilleur moyen d’entamer une journée, ou de rencontrer quelqu’un.
- Si, si je m’excuse, c’est tout moi ça … Répondit Kayla, en saisissant la main de la jeune femme qui l’aidait même à se relever. Elle frotta brièvement son pantalon pour retirer le surplus de poussière qui était dessus, et, remarqua que la jeune femme faisait de même. Elle ne pourrait rien faire de plus avant de rentrer chez elle, et de passer le fameux pantalon à la machine. Enfin, à la laverie automatique plus précisément, car dans ce qui lui servait d’appartement, ne se trouvait pas de machine à laver.

Il fallait vraiment avouer que le footing de Kayla n’était pas passé inaperçu pour tout le monde, enfin surtout pas pour la jeune femme qu’elle avait renversé. Elle tenta de lui faire un sourire, enfin, cela ne changerai rien au fait qu’elle avait mit à terre quelqu’un qui n’avait rien demandé. Elle n’aurait pas vraiment apprécié que cela lui arrive à elle. Bien évidement, elle n’aurait pas non plus tapé un scandale, ce n’était pas le style de Kayla. Elle avait plutôt un tempérament calme, ce qui explique qu’elle soit à l’aise avec les enfants, et donc qu’elle soit pédiatre. Néanmoins, il ne fallait pas non plus s’amuser à la chercher. Elle avait de la patience, mais elle n’était pas non plus à toute épreuve. Simplement, il fallait vraiment en faire beaucoup pour qu’elle laisse éclater son sale caractère. On lui avait souvent fait la remarque comme quoi, elle était trop gentille. Elle se laisserait trop faire par les gens à ce qu’il parait. Pourtant elle vous jurerait le contraire. D’après elle, elle est capable de se débrouiller toute seule comme une grande et elle sait se faire respecter.


- Vous n'avez vraiment pas à vous excuser, ça arrive à tout le monde de se perdre dans ses pensées ! Elle n’avait pas tord. C’est vrai que ce genre de chose arrive à tout le monde. Néanmoins, c’était beaucoup trop fréquent chez Kayla.
- Oui simplement, j’aimerai bien ne pas me prendre dedans en ce moment … Les paroles de Kayla lui échappèrent. C’était bien vrai, elle ne voulait plus penser en ce moment, cela lui faisait trop de mal. Enfin vous vous en fichez peut être, je suis juste la maladroite qui vous a renversé en faisant son footing.

C’est vrai qu’elle ne connaissait pas cette jeune femme. Elle n’avait pas l’air méchante pour autant. En tout cas, elle ne l’avait jamais vue auparavant en ville. Il fallait avouer que de toute manière, Kayla ne connaissait pas grand monde en ville. Les seules qu’elle appréciait vraiment étaient les enfants de l’hôpital. Elle aimait leur compagnie, ils étaient calmes et reposant. C’est sûr que cela changeait du quartier où elle habitait. Apple Street, il n’y avait pas à dire, c’était certainement le seul coin de cette ville qui n’était pas mignon et calme. Elle n’aurait d’ailleurs pas imaginé que dans une ville comme New Heaven, existe un coin qui ne soit pas reposant. Cela n’allait pas avec l’image qu’elle avait eut de cette ville en arrivant, elle qui lui avait paru si agréable. Cela ne voulait pas dire qu’elle lui avait plu, justement, elle la laissait plutôt indifférente. Elle était insatisfaite par ce cadre qui pourtant semblait si parfait. C’était certainement à cause du dépaysement, ou alors du fait qu’elle ne voulait simplement pas déménager à la base. Certes, elle avait choisi de quitter la ville puisqu’elle ne voulait plus avoir à faire à son ex-mari, mais elle aurait préféré ne pas avoir à le faire. Mine de rien, elle avait toujours été très attachée à Santa Barbara.


- Vous vous dites peut-être que j’en ai fait assez pour vous aujourd’hui, mais si je peux faire quelques choses pour rattraper le coup … Kayla tenta à nouveau de faire un sourire. Je connais déjà pas grand monde ici, si en plus je dois me faire des ennemies …

Elle n’avait pas tord, ce serait bête de se mettre des gens à dos alors qu’elle ne connaissait encore pas beaucoup d’habitants. Elle n’avait pas vraiment joué les personnes sociale depuis son arrivé ici. Elle était restée dans son coin, sans se faire remarquer. Enfin, sauf aujourd’hui. Elle connaissait seulement son voisin de pallier pour le moment. Cela prouvait déjà à quel point elle s’était intégrée. A l’hôpital, au contraire, elle connaissait déjà tous les patients qui séjournaient en pédiatrie. D’un autre côté, elle passait plus de temps là-bas que chez elle, donc elle avait eu le temps de rencontrer tous le monde.
Il fallait croire qu’elle avait envie de changer la donne maintenant. De toute façon, il allait bien falloir qu’elle le fasse un jour. Elle n’allait pas rester dans son coin toute la vie. C’était ça aussi l’avantage des petites villes, le fait de pouvoir rencontrer des gens, et en connaitre beaucoup. Dans les grandes villes, on était entouré par le monde, mais si seul en réalité. Kayla allait donc commencer son intégration en ville et arrêter de jouer les asociales dès aujourd’hui, en commençant par cette femme qu’elle avait renversé.


- Je m’appelle Kayla. Dit-elle finalement, en accompagnant sa phrase d’un sourire.


{ HS: Pas terrible mais bon ... Désolé ^^' }

Kayla ne connaissait rien du tempérament de son interlocutrice. Elle aurait très bien pu être du genre à hurler sur ceux venait l’importuner. C’était aussi une des raisons pour lesquels elle s’excusait autant. On ne sait jamais sur qui on peut tomber - et c’était le cas de le dire - dans la rue. D’ailleurs, Kayla avait déjà failli se faire refaire le portrait par une fille un peu trop violente à Santa Barbara. Ce jour là, comme aujourd’hui, elle s’était laissé aller à marcher sans regarder où elle allait, et avait bousculé une jeune femme, bien entendu, sans le faire exprès.


- On est tous maladroit à un moment ou un autre ! avait-elle répondu en essayant de lui sourire. Apparemment, elle ne semblait pas avoir le même tempérament que la jeune femme complètement folle qu’elle avait bousculé. C’était un bon point pour elle.
- C’est pas faux. C’est en lui rendant son sourire que répondit Kayla. Il n’y avait pas à dire, quitte à renverser quelqu’un de bon matin, elle avait bien choisit la personne en face.

En tout cas, pour ce qui était du caractère de Kayla, son entourage n’avait pas vraiment à se plaindre. Enfin, sauf lorsqu’elle se mettait à stresser ou quelque chose comme ça. Dans ces moments là, il fallait dire ce qui était, elle était chiante. Mais lorsqu’elle était de bonne humeur, Kayla était une vraie guimauve. C’était certainement pour ça aussi qu’elle était douée avec les enfants. Elle était d’une douceur impressionnante, un visage toujours bordé d’un sourire. Kayla était le genre de personne dont le simple sourire réchauffait les cœurs. Il était très facile pour elle d’aimer les gens autour, tout comme d’être aimée. L’humeur de la jeune femme était très souvent communicative, surtout auprès des gens qu’elle aimait. Lorsqu’elle était heureuse, elle contaminait immédiatement sa mère et sa sœur, grâce à un simple regard, ou sourire. Il en était de même quand elle n’avait pas le moral, voir même qu’elle déprimait. Dans ce cas là, c’était beaucoup moins pratique.
Son ex-mari avait lui aussi longtemps fait parti de ses gens imprégné des humeurs de Kayla. Il en a même été le récepteur principal pendant leurs années de mariage. Ce qu’elle avait pu adorer chaque instant qu’elle avait passé avec lui. Certes, il y avait eu de très mauvais moment, sinon, ils seraient certainement encore mariés à l’heure qu’il est. Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher de regretter leur vie ensemble. Elle l’avait aimé avec sincérité, elle avait vraiment eut la bêtise de croire qu’il serait celui avec lequel elle partagerait sa vie. D’un côte, c’est plutôt normal, sinon elle ne lui aurait pas dit oui dans une église remplie de leurs familles respectives et de leurs amis. Il fallait avouer qu’il lui manquait. Cela n’avait rien d’anormal, le contraire serait même plus étonnant. Le fait qu’elle sache qu’elle ne lui manquait certainement pas, en revanche, venant rendre la chose beaucoup plus difficile à avaler. C’était terminé, il fallait qu’elle se fasse à l’idée. Elle avait signé les papiers et retiré son alliance. Elle ne s’en était pas débarrassée pour autant, mais en tout cas, elle ne la portait plus. A ses yeux, le plus dur restait encore de se réveiller seule dans un autre appartement que le sien chaque matin. Certes, celui sur Appel Street était à elle, mais il n’était pas celui dans lequel elle avait aimé vivre pendant des années à Santa Barbara. Appartement qu’elle lui avait d’ailleurs laissé sans faire d’histoire. Il faut dire qu’elle était tellement blessée au plus profond de son égo, qu’elle avait tout sauf envie de le regarder dans les yeux lorsqu’il lui énumérait toutes les raisons pour lesquelles il était allé voir ailleurs.

La voix de son interlocutrice vint la sortir de ses pensées douloureuses. Il fallait vraiment qu’elle arrête de penser à ce cher Lucas, qui devait désormais être trop occupé pour penser à elle.


- J’comprends ce que vous vouliez dire… disons que moi aussi j’suis un peu dans la même situation en ce moment… Rien que par cette phrase, Kayla en apprenait beaucoup. Ou plutôt, elle apprenait que la jeune femme, qui se tenait en face d’elle, devait elle aussi se sentir morose et oppressé par des pensées dont elle se passerait volontiers. Comme quoi, Kayla n’était pas la seule dans ce cas là. Malheureusement pour Olivia, ce n’était pas vraiment une chance d’être dans cette situation.
- J’espère que vous en sortirez vite alors, de cette situation. On ne peut pas dire qu’elle soit vraiment facile à vivre. Kayla pensait bien évidement les mots qu’elle venait d’énoncer. Elle ne souhaitait à personne d’être bloquer ainsi dans des pensées interdites. D’ailleurs, c’est toujours les choses auxquels on espère le moins penser, qui sont le plus souvent au centre de toute notre attention. La nature humaine, quel chose compliqué des fois.

C’est bien vrai ça, elle qui ne voulait plus penser à Lucas, c’est maintenant qu’elle y pensait le plus. C’était d’ailleurs plus qu’agaçant. Elle aurait tout donné à cette seconde pour se retirer son visage de son esprit. C’était comme s’il se plaisait à la hanter. Voilà donc la raison pour laquelle Kayla tenait toujours à être occuper. Si elle pratiquait constamment quelque chose, elle n’aurait pas le temps de laisser vagabonder son esprit, et donc de partir du côté de la Californie. Elle n’aurait jamais pensé que sa ville natale lui manquerait autant. Pourtant elle l’avait déjà quitté auparavant, puisqu’elle avait fait ses études à San Francisco. Bon d’accord, elle n’avait pas quitté l’Etat. C’était certainement pour ça qu’elle lui avait manqué moins qu’aujourd’hui. Et puis aussi parce qu’il n’y avait pas que la vielle qui lui manquait, mais quelques habitants sur lesquels elle devait tirer un trait. Il s’agissait de quelque chose de très dur à faire, tirer un trait sur des gens qu’on aime. Elle n’avait d’ailleurs jamais été douée pour faire ça. Elle se souvenait trop bien de Liam et de leurs adieux si douloureux. Il lui arrivait souvent de regretter ce qu’il avait ce jour là, décider que ce serait mieux qu’ils ne se donnent plus de signe de vie, que la séparation serait moins douloureuse comme ça. Qu’ils avaient été naïfs de croire qu’on pouvait tourner la page si rapidement. De plus, c’est bien connu qu’on oublie jamais son premier amour, surtout quand on laisse une histoire avec une fin bâclée et décevante.


- Vous inquiétez pas a ce sujet j’suis pas d’ici et je suis la que pour quelques temps alors ! Bon et bien, comme ça Kayla savait. Elle ne ferait pas une ennemie dans cette ville puisque cette femme ne comptait apparemment pas rester. Comme quoi, elle devait se plaire autant ici que cette chère Kayla.
- Ah, et vous etes d’où, si c’est pas trop indiscret ? Une fois de plus, Kayla se montrait d’une amabilité exemplaire. Néanmoins, cette jeune femme lui donnait l’impression de ne pas être une personne inintéressante. Elle lui semblait même sympathique pour l’instant. Bon d’accord, Kayla avait tendance à apprécier tout le monde au premier abord, mais elle avait un bon ressenti par rapport à son interlocutrice.

Cette ville, Kayla n’arrivait pas à s’y faire. Il y avait comme quelque chose qui clochait ici pour elle. Il lui manquait des repères sans doute. Il lui manquait certainement une présence aussi. Il fallait avouer qu’elle était complètement seule. Elle avait pensé à prendre un chien, pour lui tenir compagnie, comme son voisin de pallier, mais elle n’était pas souvent chez elle. Le pauvre animal serait donc coincé dans un petit appartement pendant que sa maitresse serait à l’hôpital, non mauvaise idée. Il serait en droit de ravager l’appartement si elle osait imposer une vie pareille à un chien. Autrement un poisson rouge, mais ça, ce n’était pas vraiment communicatif. Un chat peut être, enfin, elle ne savait pas. Mais il est vrai que cela lui ferait du bien. Kayla avait peut être aussi tout simplement besoin d’amis. Ou du moins, de connaissance qui puisse lui faire un peut de conversation, de compagnie, et lui transmettre un peu de bonheur. Ca, elle en avait bien besoin.


- Moi c’est Olivia. On aurait pas pu faire mieux comme présentation ! La réponse de la jeune femme la fit sourire. Et un sourire de Kayla en ce moment, c’était merveilleux.
- Rien de tel que de faire tomber quelqu’un pour faire connaissance, c’est bien connu. La jeune femme sourit de plus belle. C’est sur ce que ce n’était en rien le meilleur moyen de rencontrer quelqu’un. Mais il fallait voir le bon côté des choses, cela venait pimenter leur journée dès le matin, et rendre leur rencontre un peu plus originale.
- En tout cas, enchanté Olivia. A cette nouvelle prise de parole, Kayla ajouta bien évidement un sourire supplémentaire à l’attention de la jeune femme, désormais connu sous le nom d’Olivia.

Kayla n’avait jamais été du genre pessimiste. Elle était une personne souriante et plutôt d’agréable compagnie. Le fait est qu’elle était comme la totalité des gens, elle n’était pas forcément heureuse pour autant. Du moins pas tout le temps. Il lui était souvent arrivé de venir se venter devant son entourage d’être heureuse et épanouie. C’est sûr que lorsqu’elle vivait ce genre de moment, elle avait forcément envie de le partager avec qui elle pouvait. Elle adorait d’ailleurs partager sa joie. Peut être parce qu’elle espérait que partager sa joie rendrait les autres aussi heureux qu’elle l’était. Elle aimait tellement ce genre de moments, qu’elle espérait pouvoir le faire partager au gens qu’elle aimait
C’était simple, elle aimait sourire, tout comme voir les gens sourire. Même plus, elle adorait ça. Surtout, lorsqu’il s’agissait de sa mère. Elle l’avait tellement vue au plus mal, lorsque son mari l’avait quitté, qu’elle appréciait encore plus de la voir sourire. Kayla et sa mère ont toujours été très liées. Tout comme avec Bethany, la petite sœur de Kayla. Il est donc évident que Kay’ aurait fait n’importe quoi pour les beaux yeux de sa mère. Elle l’admirait même, elle la trouvait courageuse, forte, ambitieuse … Bon peut être mettait-elle sa mère sur un piédestal, c’était normal, c’était la femme qui lui avait donné la vie après tout. Mais il fallait avouer qu’elle avait su se montrer épatante. Elle avait su élever deux parfaite jeune femme presque seule, tout en gardant la tête haute après le départ de son mari.

- Miami ! Je suis ici que pour régler quelques affaires et je repars là-bas. Une chose était sûre, elle en avait fait du chemin pour régler une affaire. On ne peut pas dire que New Heaven et Miami soient à proximité l’une de l’autre. Cela devait être une affaire importante pour qu’elle fasse tout ce chemin. Le fait est que Kayla ne poserait aucunes questions supplémentaires sur cette affaire. Elle ne connaissait rien d’Olivia, mise à part le fait qu’elle était facile à renverser en courant. Kay’ n’était donc pas en droit de s’immiscer dans la vie d’une inconnue comme ça.
- Oh, j’y suis jamais allée, mais ça à l’air d’être une superbe ville. Une ville ensoleillé, au bord de la mer et qui fait rêver, que demander de plus ? En tout cas pour Kayla, c’était le genre de ville qui lui plaisait. Quoi qu’un peu trop tape à l’œil peut-être. Elle n’était pas du genre à se faire remarquer, et cette ambiance « je suis riche et j’aime le montrer » lui aurait certainement tapé sur les nerfs. La Californie n’était pas non plus l’état le plus pauvre du pays, ni même connu pour être humble de ce côté-là. Mais elle n’avait pas vécu dans un coin tape à l’œil, elle ne l’aurait pas supporté. Ou alors, elle aurait été une personne totalement différente.
- Et vous ? J'ai cru comprendre que vous n'étiez pas ici depuis longtemps, vous venez d'où ? Effectivement, Olivia avait vue juste. Cela ce voyait tellement que Kayla n’était pas du coin ? Bon d’accord, elle avait dit elle-même qu’elle ne connaissait personne en ville, mais tout de même. Elle aurait pu être déjà une habitante de la Nouvelle Angleterre. Néanmoins, cela confortait Kayla dans l’idée qu’elle n’avait pas d’atomes crochus avec cette ville.
- Vous avez bien compris. Répondit-elle simplement à Olivia avec un sourire. Puis elle ajouta ce qui serait une vraie réponse pour son interlocutrice. Santa Barbara, Californie.

Elle n’aurait jamais cru que cette ville lui manquerait à ce point. Cependant, trop tard pour reculer maintenant. Contrairement à Olivia, elle n’était pas là pour une affaire temporaire. Elle était là pour s’installer et y rester. C’était sa façon de démarrer une nouvelle vie, de repartir à zéro loin de tout ce qu’elle avait toujours connu. Certes, ce n’était pas chose facile. Elle a souvent pensé s’être surestimée en venant vivre ici. Elle n’avait jamais été une grande aventurière, au contraire, elle avait souvent été terrifiée par le changement. Le simple fait d’aller à l’université dans une autre ville, elle avait mi plusieurs mois à se faire à l’idée. Mais ce qui avait été pire, c’était de savoir qu’à partir de ce moment là, Liam ne serait plus dans sa vie. Lui, son premier amour qu’elle n’imaginait plus quitter. C’était sans compter que leurs futures universités se trouvaient aux extrêmes opposés du pays, et que malgré les sentiments qu’ils avaient l’un pour l’autre, ils ne croyaient pas en l’amour à distance. Pour eux, c’était tout simplement voué à l’échec, et tout ce qui s’en suivrait, ne serait que de la souffrance. Personne n’aime souffrir, et Kayla n’était pas une exception.

- De même ! Olivia souriait à Kayla. Comme quoi elle était vraiment douée pour soutirer un sourire aux gens. Cela marchait presque à chaque fois, la preuve, elle avait beau avoir renversé cette pauvre Olivia, elle n’arrêtait pas de lui sourire encore et encore. En tout cas, ce n’était pas un mal. Sourire était une bonne chose. Rien que quelque chose d’aussi insignifiant pouvait changer l’humeur de quelqu’un, ou la façon dont il vous voit.
Kayla vit son interlocutrice regarder autour d’elle brièvement, comme si elle cherchait quelque chose. Elle se demanda si elle ne lui faisait pas perdre son temps ici, et si elle n’avait pas mieux à faire ailleurs. Peut être venait elle ici, dans ce parc ce matin, pour régler ses affaires qui sait. Enfin, elle ne fut fixée sur ce qu’elle regardait que lorsqu’elle prit la parole à nouveau.
- On serait plus à l'aise si on s'asseyait sur le banc là-bas non ? Elle n’avait pas tord, depuis qu’elles s’étaient relevées, elles n’avaient pas bougées. Elles étaient mêmes au milieu du passage, et, avec la chance qu’elles semblent avoir aujourd’hui, il valait mieux pour elles qu’elles s’éloignent de la piste. Ce serait idiot qu’elles se fassent à nouveau renverser par quelqu’un d’autre.
- C’est pas une mauvaise idée.

Les deux jeunes femmes se dirigèrent donc vers le banc qui se trouvait tout près d’elle. C’était étrange qu’elles ne soient pas allées s’assoir plus tôt. A croire que rester debout même après la chute qu’elles avaient fait ne les dérangeait pas. Au moins, cela voulait dire qu’elles ne s’étaient pas blessées. Du moins, c’était le cas pour Kayla, pas une égratignure. Pour ce qui était d’Olie, si elle s’était fait mal, elle ne le montrait pas.
Cette rencontre avec la jeune femme venait combler la journée de Kayla. Elle n’avait rien de prévu, et, n’avait pas le droit de retourner travailler avant un moment. A croire que l’hôpital avait peur qu’elle ne se dise un jour qu’elle pourrait les attaquer pour surmenage. Néanmoins, ce n’était pas le genre de Kayla de faire ce genre de chose. Ce n’était pas sa faute si elle avait besoin de travailler beaucoup pour garder son esprit occupé. Et puis, elle aimait son travail, et cela jouait beaucoup, il fallait l’avouer.

- Miami alors, vous devez vous sentir bien dépaysée ici alors. Désormais assise sur le banc, voilà ce qu’elle choisit pour continuer la conversation. Elle comprenait tout à fait ce qu’elle devait ressentir au niveau du dépaysement, puis qu’elle ressentait pareil. D’un côté, c’était plutôt normal, leurs villes natales ne ressemblaient en rien à New Heaven. On ne peut pas dire que cette ville puisse ressembler à une grande ville de Floride, et surtout pas avec le climat.

S’il y avait bien une chose que la mère de Kayla lui avait perpétuellement répété, c’était de cesser de ne voir que le bon en chacun, du moins au premier abord. Cette dernière avait la fâcheuse tendance de se créer une bonne image des gens, en à peine quelques secondes. C’était d’ailleurs ce qu’elle avait fait, aujourd’hui, avec Olivia. Kayla savait pourtant sur cela lui avait déjà joué de sacrés tours dans le passé, mais néanmoins, c’était plus fort qu’elle. Pour elle, chaque être humain, ou presque, méritait une chance. Son raisonnement pouvait sembler des plus naïf, seulement, il était ainsi, et il n’était malheureusement pas près de changer. Elle avait beau avoir été plus d’une fois au plus bas, elle n’avait jamais perdu sa joie de vivre. Il fallait dire qu’avec un second prénom comme « Joy », cela aurait été le comble qu’elle ne sache pas vivre. Pour être une bonne vivante, ça elle l’était, c’était certain. Elle n’était pas une énorme fêtarde, mais pourtant, elle adorait s’amuser. Elle n’en avait pas énormément le temps, vue le travail qu’elle faisait. Cependant, elle compensait en affichant constamment un sourire. Elle aimait sourire, et il était rare de la voir attristée.
Enfin, ces dernier temps, c’était un peu différent, particulier. Il faut dire que se faire quitter par son mari n’avait rien de joyeux. Il allait désormais falloir qu’elle cherche une nouvelle raison de sourire. Elle en avait perdu une, plutôt conséquente, maintenant, elle ne pouvait plus compter que sur elle-même. Elle avait pleinement conscience que la vie continuait, qu’il ne fallait en aucun cas qu’elle se laisse abattre. D’ailleurs, si cela avait été le cas, si elle était restée dans son coin à se morfondre, cela ne lui aurait pas ressemblé. Kayla était tout sauf quelqu’un de faible, c’était même une battante. Il faudrait vraiment que tout son monde s’écroule pour qu’elle reste chez elle à ne rien faire. Kayla était une véritable pile électrique, elle avait besoin de se dépenser, de bouger, d’action. Le fait de vivre dans une ville comme New Heaven allait d’ailleurs pas mal changer ses habitudes. A Santa Barbara, elle avait tout à portée de mains. Elle n’était que très rarement chez elle, dès qu’elle était en dehors de l’hôpital, elle en profitait pour sortir. Elle n’était pas du genre soirée tranquille à ne rien faire, elle préférait être dehors. Où ? Cela importait peu, elle était un véritable caméléon, n’importe quel genre de soirée pouvait lui convenir. Du moment qu’elle pouvait s’occuper l’esprit et se sentir active, c’était tout ce qui comptait. Le fait de ne rien faire, ou de s’ennuyer, la faisait se sentir prise au piège. D’ailleurs, elle détestait ça.


- C'est sûr qu'elle diffère beaucoup des autres métropoles du pays ! ça, Kayla n’en doutait pas un seul instant. Elle ne connaissait pas grand-chose de Miami, tout comme de la Floride. Sa vision des choses s’arrêtait à ce qu’elle avait vue dans des films ou autres séries télévisés. On ne peut pas dire que cette vision soit donc très réaliste. De ce qu’elle avait vue, la Floride lui donnait envie, mais seulement pour des vacances. Pour elle, cette ville, Miami, était trop tape à l’œil. Les plages et le climat font plus que rêver, mais elle était trop attacher à sa Californie natale pour la dénigrer face à la Floride.
- Ça, je veux bien le croire, même si l’image que j’ai de cette ville se réduit aux Experts. On pouvait constater que cette chère Kayla aimait les séries américaines. Enfin, il n’y avait aucun mal à regarder ça. Et puis, malheureusement pour elle, elle n’en avait pas non plus très souvent l’occasion. Puisque les fois où elle regardait la télévision, dans un mois, se comptait sur les doigts d’une main, elle n’était pas non plus un grand accroc aux séries. Elle n’était que très rarement chez elle aux heures de diffusion. C’est ça d’avoir choisi un des métiers les plus actifs qui puisse exister.


Kayla continuait de sourire à son interlocutrice. Elle se doutait qu’à ces yeux à elle, Miami ne représentait pas qu’une simple série policière, mais sûrement beaucoup plus. De toute façon, du point de vue que Kayla du moins, on reste toujours très attacher au lieu où l’on nait. Elle se doutait donc que Olivia devait être plus que lié à Miami, tout comme elle l’était à Santa Barbara. Chaque matin où elle se réveillait ici, elle se demandait encore pourquoi elle était là. Elle espérait vraiment qu’elle allait finir par accepter le fait d’être ici, cependant, pour l’instant, ce n’était pas encore gagner. Néanmoins, elle refusait de faire marche arrière. Cela pouvait paraitre bête, mais elle avait voulu partir, elle avait voulu s’enfuir, alors maintenant elle devait assumer. C’était sûrement une question de fierté, elle ne savait pas trop, mais en tout cas, elle ne voulait pas y retourner. Cela reviendrait à dire qu’elle a pris une mauvaise décision sur un coup de tête, et qu’elle n’est pas capable de vivre seule. Elle se devait donc de survivre ici, à New Heaven. De se battre contre elle-même, et de se forcer à accepter, et apprécier, cette ville.
Désormais, assise toutes deux sur ce banc, les deux jeunes femmes se regardaient, tout en se souriant. Leur conversation était désormais en voit de leur faire apprendre à se connaitre, et surtout, de ne pas se limité à leur rencontre plutôt mouvementé. Elles étaient toutes deux plutôt calme, surement fatiguées, ce qui venait contraster la manière dont leurs chemins s’étaient brutalement rencontrés.

- Je me dis que c'est supportable puisque je reste pas longtemps ici, mais vous c'est autre chose, vous êtes venus à New Heaven à cause du boulot ? C’est vrai, pour Kayla, c’était différent. Elle ne connaissait pas le soulagement, celui qu’elle pourrait ressentir en se disant qu’elle ne resterait pas longtemps ici. Elle vivait officiellement ici, que ça lui plaise ou non.
- En quelque sorte … Cette réponse n’en disait pas beaucoup. A vrai dire, elle ne disait même rien à son interlocutrice. L’esprit de Kayla divagua quelques secondes. Que faisait-elle vraiment ici, ce n’était pour le travail en particulier qu’elle était venu. Elle avait été mutée certes, mais, c’est elle qui avait voulu cette mutation. Elle avait pris le premier poste de libre, sans se demander vraiment où il pouvait être.
- Enfaite, j’avais surtout besoin de quitter Santa Barbara, de prendre un nouveau départ … Et on m’a proposé un poste ici alors … Je suis venue. Elle ne s’était pas étendue sur les raisons de son départ précipité de Santa Barbara. Elle ne connaissait pas Olivia, elle n’allait donc pas aller lui raconter sa vie comme ça. Cela ne ressemblait pas à Kayla, et cela n’intéressait peut être pas vraiment Olivia.

{ HS: Désolé, c'est pitoyable, mais depuis le temps que t'attendais ... }